Dice of love | BxB Tome 2

Chapitre 2 : Oublie-le !

                 

Chapitre 2 :

PDV DEAN

" Tu me désespère Dean ! James est ton fils, pas ton copain ni ton frère ou ton père ! Tu dois reprendre les rennes de ta vie une bonne fois pour toute, pas à  moitié ! Envisage quelque chose avec Clarisse. Laisse-là rentré dans ta vie. Quand tu es avec elle, tu te sens bien non ? Tourne la page et cesse de penser à Tommy. Ca fait dix ans Dean, dix ans ! James préfère s'occuper de son père que de sortir avec ses amis. Tu crois que c'est normal pour son âge ? Un jour, il en aura vraiment marre et tu le perdras ! C'est quand la dernière fois que tu lui as fait plaisir tout en étant sincère dans tout tes gestes ? C'est quand Dean ? Merde redeviens l'homme que j'ai connu ! Cet homme qui sourit, aimant son fils, qui a la joie de vivre. Tu ne vis plus Dean, tu survis. Passe à autre chose !"

Ces mots sont encore plus poignants que d'habitude, plus durs à encaisser. Depuis dix ans je ne suis plus le même homme. Je ne sors que lorsque James me "vire" ou lorsque mes amis organisent des soirées. Sinon je reste à la maison à regarder le moindre petit truc me reliant à Tommy. Ce n'est pas la première fois que le sujet est sur le tapis, mais ça doit bien être la première fois où j'ai envie de crier toute ma rage, où j'ai juste envie de le frapper, de me battre. Il a raison, je sais qu'il a raison mais je n'y arrive pas ! Après tant d'année, je n'y arrive pas. Il y a toujours quelque chose qui me le rappelle.

Je prends ma bière en face de moi et la boit d'une traite avant d'en redemander une autre. Je ne lui ai pas encore répondu, je préfère me calmer. Mes mains tiennent fermement le verre. Je mettrais un peu plus de force, il se briserait en mille morceaux. Je ne lui en veux pas même si j'ai envie de le cogner, j'en veux à moi-même. Je n'ai pas été ce père exemplaire pour James. J'ai fais pleins d'erreurs et j'en fais encore. Comme avec Clarisse.

C'est une fille jolie et attachante mais sans plus. On s'est rencontré à une sortie en boite, emmené par les amis. Je ne l'aurais pas fait tout seul. J'étais en train de boire un énième verre, elle m'a accosté en me disant : " Ce n'est pas en buvant qu'on oublie." Par la suite, elle m'a pris par la main et on a dansé. Puis on a fini la soirée aux toilettes si vous voyez ce que je veux dire. On a repris contact, mais on ne fait que coucher ensemble, dans une chambre d'hôtel. Cette femme va bientôt se marier. Un mariage forcé. Martin n'est pas au courant de cela. Alors pour se révolter, elle a décidé de faire sa vie comme elle le voit. Avec ou sans fiancé. Et moi je suis l'amant alias le magnifique connard. C'est pour cette raison aussi que je n'ai pas parlé d'elle à James, je ne sais pas comment il réagirait.

                  

" Pense à ton fils Dean !" rajoute Martin au bout de quelques minutes.

Je me lève immédiatement de mon tabouret et me met devant lui ne pouvant plus contenir ma colère. Mon poing se dirige tout seul dans sa mâchoire. C'est peut-être mon meilleur ami mais je n'en pouvais plus. Le besoin de le frapper était trop intense.

" Tu crois que je ne pense pas à lui ? Tu crois que je ne me soucie pas de James ? Tu insinues que je suis un mauvais père, c'est ça ? Mais va te faire foutre Martin !" Hurlais-je après lui.

Je passe entre les passants qui se sont agglutinés près de nous pour observer le spectacle et sors dehors. Martin ne me suis pas et heureusement. Je ne suis pas prêt à lui faire face une seconde fois ce soir. Je sais que je n'aurais pas dû m'énerver contre lui. Ses mots sont vrais mais difficile à avaler. Ce qui me fait le plus mal, c'est qu'il a raison. Il a raison, mais je n'arrive pas à changer. C'est surtout contre moi-même que je suis énervé. Seulement j'ai une fierté et je ne veux pas la lui donner.

Je marche dans les rues pour me calmer. L'air frais qui me frappe en pleins fouet m'aide à me calmer. Toute la haine retombe. Il est tard, aux alentours de trois heures du matin mais les rues sont bondées de monde, les festifs. Mes pieds m'emmènent vers l'hôtel que je fréquente pour voir Clarisse. Je réfléchis deux minutes puis me dit que ça pourrait être une bonne idée pour me vider la tête.

SMS à Clarisse : Salut, rejoins moi à l'hôtel si tu peux. Chambre 51. Bisous

Elle me répond aussitôt, à croire qu'elle avait son téléphone sous la main.

SMS de Clarisse : Salut De, j'arrive à toute, prépare le terrain ;)

Je m'allonge sur le lit et je réfléchis à ma vie. Pourquoi Tommy es-tu toujours dans ma tête ? Pourquoi m'as-tu laissé ? Est-ce que je suis vraiment un mauvais père ? Même si je ne suis pas totalement heureux, j'ai essayé d'être là pour lui. Je nous ai organisé des sorties, je lui ai acheté des cadeaux. Je ne sais pas et je suis en train de me prendre la tête... Heureusement que Clarisse coupe mes pensées en frappant à la porte. Je vais pouvoir profiter de sa venue. Et de son corps...

*

Clarisse est allongé nue comme un vers, sa tête reposant sur mon torse. Il n'y a pas d'amour entre nous, juste une attirance physique et une tension sexuelle. Je regarde le plafond, me perdant dans le vide. Un vide qui s'accroche à moi depuis dix ans. Je suis vide.

" Qu'est-ce que tu as De ? m'interroge t-elle au bout de quelques minutes.

- Rien. Je secoue la tête. Rien ça va."

Elle se lève du lit et se rhabille sous mes yeux.

" Je sais que tu me mens. Alors dit moi.

- Je me suis disputé avec Martin et je l'ai frappé, répondis-je en m'asseyant et collant mon dos au mur.

- Tu l'as frappé ? S'étonne t-elle les yeux écarquillés.

- Ouais... Je suis un mauvais père.

- C'est lui qui t'as dit ça ?

- Non, mais il l'a insinué.

- Tu n'es pas un mauvais père. Bon tu n'es pas le meilleur père au monde, mais tu reste un bon père. Il vit bien et il est en bonne santé c'est le principal non ?

- Peut-être. Tu le penses vraiment ?

- Bien-sûr que je le pense. Je ne l'ai jamais rencontré mais je ne doute pas de toi. Même entre nous, il n'y a que du sexe et pourtant à chaque fois tu es doux comme si tu avais peur de me faire du mal. Sache que ce n'est pas vraiment une attitude de ces genres de mecs.

- Tu restes une femme. Et un homme doit prendre soin d'une femme même s'il n'y a que du sexe.

- C'est pour ça que je t'aime bien, tu respecteras toujours les femmes quoi qu'il arrive. Mais ne réfléchis pas trop De, tu te prends la tête pour rien.  " J'hoche la tête et souffle. Je veux que ça s'arrête.

" Tu te maries quand ? Osais-je demander.

- Dans deux mois...

- Ok..

- Bon je vais y aller, merci pour ce moment ! me dit-elle avec un clin d'œil."

Elle part de la chambre et moi je suis toujours autant perdu. Les mots de Martin ne voulant toujours pas partir de mon esprit...