Trouvé...

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Cette fois-ci Rei réagit immédiatement, aiguillonné par la peur. Il évite les bras qui se referment sur lui et courre vers la plus proche sortie. Son cerveau l'avait lâché et seul son instinct conduisait son corps affolé. Il entre dans la cuisine. Un couteau. Il y en a un à côté de l'évier. Il l'attrape au passage avant de fuir par la porte de derrière.

Son souffle haletant résonne à ses oreilles et l'empêche de distinguer le moindre autre bruit mais il sait que l'Autre le suit, tout près. Rei franchit une porte, puis une deuxième. Mais combien y a-il de pièces dans cette maudite baraque ? Tout en sprintant, il joue machinalement avec son couteau, petit et fin, mais bien aiguisé.

Pour une fois, il a le même réflexe que n'importe qui et veut se diriger vers l'extérieur. Il était au premier étage donc il freine sa course et oblique en direction de l'escalier. Avait-il semé son poursuivant ? Comme en écho à ses pensées la voix lugubre l'appelle : Attends, ne part pas, j'arrive, je serais bientôt là... Attends-moi, s'il te plaît.

Un frisson de sueur lui coule dans le dos. Hors de question que ce monstre le rattrape ! Ça y est, c'est l'escalier ! Rei descend les marches quatre à quatre, il est déjà presque à la moitié, plus que trois... Il se sent vaciller une seconde puis il s'envole et s'écrase lourdement au bas de l'escalier, dans le couloir d'entrée.

- J'avais oublié le trou... gémit-il.

Le jeune homme tente de se se relever et retombe avec un cri de douleur. Sa cheville le lance affreusement. Merde c'est pas le moment ! pense Rei. La sortie est devant lui, à quelques mètres seulement... Il se traîne jusqu'à la porte en réprimant la souffrance aiguë qui émane de son pied gauche. Tout à coup, il entend un chuchotement doux à ses   oreilles :

- Je te l'avais bien dit, tu ne peux pas m'échapper.

L' Autre tend les bras et l'enlace avant de brusquement se figer et tomber en arrière, un couteau dans le cœur. Rei n'a pas le temps de savourer son triomphe car il s'effondre, le souffle coupé. Il met les mains sur sa poitrine en ressentant le coup comme s'il avait été poignardé.

La douleur se fit brûlante et il tente d'hurler sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Une voix sarcastique résonne à ses tympans pendant qu'il s'évanouit.

- Je suis toi...

Le Clone TristeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant