Chapitre 1 - Apollon

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Une grande allée longeant des dizaines de temples d'or et d'argent. Des jardins emplis de centaines d'espèces de fleurs différentes. De luxuriantes fontaines où des habitants, plus beaux les uns que les autres, des créatures étranges et merveilleuses, s'éclaboussent, s'amusent et rient. Ici, vivent des êtres que vous pensez avoir disparu ou même, n'avoir jamais existé. Mais nous sommes là, bien vivant, au sommet de notre montagne sacré où plus aucun mortel ne peut accéder. Tiens, une rime. C'est que je ne le fais même pas exprès d'être si doué en poésie.

« Apollon ! Qu'est-ce que tu fous ? Zeus nous a convoqué au temple central ! »

Ahlala, Hermès, quel rabat joie. Enfin, allons-y.

Je descends de la fontaine sur laquelle j'étais assis et suis mon frère à travers les allées de l'Olympe.

« Je peux savoir à quoi tu pensais ?

- A rien en particulier ; je me parlais à moi-même. Pourquoi ?

- Tu es désespérant, tu le sais ça ? Pas étonnant qu'Artémis essais de t'éviter. Tu ferais mieux d'essayer de te trouver une petite-amie mon vieux.

- Tu rigoles ! J'ai eu un rencart pas plus tard que ce matin ! »

Devant ma réplique, tout ce qu'il y a de plus véridique, mon frère soupire et me tapote l'épaule.

« Apollon, Apollon, Apollon... Je ne te parle pas de tes petits rencards à la noix mais d'une vraie copine que tu aimerais. »

Grâce à mon absence de réponse, le messager comprit qu'il ne devait plus évoquer le sujet. Je suis assez susceptible là-dessus et il le sait. Tous mes amours se sont mués en catastrophe, pour moi comme pour la personne aimée. Prenez Daphnée par exemple. Je suis sûr que la plupart d'entre vous pensent qu'elle s'est changée en arbre par ma faute mais c'est faux ! C'est Éros qui m'a lancé une de ses fichues flèches pour que je tombe amoureux d'elle. Il lui en a d'ailleurs lancé une aussi pour qu'elle me haïsse. Tout ça parce que je lui ai dit que j'étais un meilleur archer que lui, ce qui est vrai. Les dieux mineurs je vous jure...

Enfin bref, ce n'était qu'un exemple pour vous expliquer que je n'ai absolument pas de chance en amour. Alors je me contente de flirts et de coups d'un soir et ça me va très bien. En plus je n'ai pas à chercher très loin : une véritable allée de femmes m'attend chaque soir devant mon temple. N'est-ce pas merveilleux d'être autant aimé ? Après tout je suis Apollon, le dieu de la lumière, de la médecine, de la musique et tant d'autres. Qui pourrait résister à mon charme. Je suis...

« Totalement narcissique. »

La charmante jeune femme qui vient de parler et de m'arrêter dans mes belles pensées est Artémis, ma sœur jumelle. Elle est aussi calme et lunatique que je suis gaie et solaire. Ses cheveux châtains sont longs, légèrement ondulés et attachés en queue de cheval. Sans doute parce qu'elle rentre de la chasse. Elle porte, d'ailleurs, encore sa fade robe de chasseresse. Ses yeux gris me transpercent et semblent lire à travers moi comme dans un livre ouvert. Elle est forte et musclée mais svelte et élancée. Tant de qualités qui font d'elle une archère et une chasseuse redoutable. Moi, en revanche, j'arbore de courts cheveux blonds en bataille, des yeux bleus comme le ciel et des vêtements de cérémonie Olympienne légèrement ouverts pour laisser un peu de mon torse parfait à la vue des jolies filles qui passeraient dans le coin. Le jour et la nuit. Mais bon, je l'aime comme ça.

« Je te remercierai de ne pas lire dans mes pensées sœurette.

- Que pouvons-nous faire pour toi Artémis ? »

Ma sœur ne fait pas attention à ma remarque et se tourne vers Hermès. Merci l'amour familial.

« Rien de spécial, je me dirigeais vers le temple de Zeus. Vous avez reçu l'appel vous aussi ?

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