Chapitre 4 - Leila

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Pourquoi fait-il si noir ? Je ne vois rien, n'entend rien à part un horrible bourdonnement. Je n'arrive pas à bouger. Suis-je seulement consciente ? Apparemment pas.

Je suis arrivée, au temple, tôt dans l'après-midi mais, même si j'étais très excitée par ce que je voyais, devoir rester si loin me frustrait. Quand le nombre de visiteurs a commencé à diminuer, j'ai franchi la barrière pour me rapprocher. Je savais bien que c'était interdit. Je savais également que ce n'était pas très malin de ma part. Mais je n'y pouvais rien, il fallait que je voie les ruines de près.

La suite est plutôt confuse dans ma tête. J'ai commencé à visiter depuis l'intérieur. Je me souviens avoir sortis mon carnet et après, c'est le trou noir.

Doucement, j'essaie d'ouvrir les yeux. La lumière m'aveugle, bien que le soir commence à s'installer. Je ferais mieux de réussir à me relever et vite retourner à l'hôtel avant que mes parents n'appellent la police. Ils doivent être morts d'inquiétude à l'heure qu'il est. Je vais me faire passer un sacré savon en rentrant moi...

Alors que je m'attendais à être couchée sur le sol dur, je sens quelque chose de mou contre ma tête. Je finis par réussir à me mettre assise. Je suis, en effet, sur le sol mais mon sac est placé à l'emplacement de ma tête. J'ai mal, comme si quelqu'un m'avait pris pour un tambour. Je lève la main pour toucher l'arrière de mon crâne. De petits sparadraps y sont collés, étrange... J'essaie, avec peine, de me relever. Si une personne m'a aidé, je dois la remercier.

« Si j'étais toi, je ne me lèverais pas. »

La voix vient de derrière moi. Je me retourne, du mieux que je peux, pour finalement ouvrir grand les yeux de stupeur. Des beaux garçons, j'en ai déjà vu. J'habite dans un trou pommé mais quand même. Sauf que la personne que j'ai en face de moi n'a rien à voir avec ce que mes critères considèrent comme un beau mec. Il a de très loin dépassé ces critères. Âgé d'une vingtaine d'années environ, il a de beaux cheveux blonds coupés assez courts, légèrement frisés aux pointes qui entourent un visage magnifiquement formé. Son corps est musclé sans trop l'être. La perfection à l'état d'homme. C'est finalement en croisant son regard bleu, rieur, que je comprends que ce que je fais est impoli.

« Ne bave pas hein ? »

J'ai dit parfait ? Physiquement peut-être mais les qualités morales sont à revoir, en particulier la modestie. Comme d'habitude, beau mais con. Enfin bref, je ne dois pas oublier qu'il m'a aidé. En plus, jackpot, il parle français. Je vous avoue, je ne connais pas un mot de grec...

« C'est vous qui m'avez soigné ?

- A ton avis ? »

Je baisse les yeux, question idiote, réponse idiote.

« En tous cas, merci. »

Bon, il est temps de partir d'ici. Je ne tiens pas à rester seule avec un inconnu, même s'il m'a aidé, la nuit tombée. J'essaie de me relever quand je me sens tomber. L'inconnu me rattrape de justesse, juste avant que je ne touche le sol.

« Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée.

- Peut-être mais je dois vraiment rentrer.

- Dans quel hôtel es-tu logée ? »

Je lui donne le nom de mon hôtel alors qu'il hoche la tête.

« Ce n'est pas loin d'ici. Je t'emmène, » dit-il tout en prenant mon sac.

Vous allez me dire que faire confiance à un parfait inconnu est idiot de ma part, voire dangereux et vous auriez raison. Cependant, il a raison, je ne peux pas marcher toute seule sans que ma tête ne tourne et il m'a déjà soigné. En plus, il a attendu que je me réveille. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance mais, en attendant, je n'ai pas de meilleure alternative. Il est absolument hors de question que j'appelle mes parents. Ils ne me lâcheraient plus des yeux une seule seconde et adieu mes vacances de rêve à découvrir Delphes en solo.

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