Norvégienne

6. Nouvelles déplaisantes

Drame.

Tout le monde, parmi Bergen, était surpris. Étant dans les années 1980, rien de tel n'était jamais arrivé. Les luxueuses maisons au bord de la mer, les entreprises de marine, les kiosques d'été, les poissonneries... Tous ces bâtiments pouvaient voir l'océan devenir de plus en plus féroce et agressif. Les vagues se fessaient immense. Plusieurs déchets se retrouvaient sur la terre ferme. Certains objets comme des cannes à pêches, des morceaux de bois, des banderoles, des sortes de toupies étaient éparpillés partout.

Les villageois prenaient soins de fermer toutes sources d'électricité pour que rien n'explose, ou qu'il y ait des bris coûteux quelconques. Mais ce n'est pas tout. D'une vue aérienne, on pouvait voir chaque famille animale protéger leur petits. Malheureusement, certains animaux n'ont pas leur fourrure d'hiver. Les lapins, par exemple, doivent traverser la forêt entière pour qu'ils puissent retourner dans leur tanière. Mais j'ai bien peur qu'ils n'y arriveront pas, à cause de leur petite taille. Les loups et les renards, par contre, ont une fourrure assez épaisse pour ne pas mourir de froid, mais encore.

Eirin se leva debout et partie à la recherche de ses frères et soeur, tout en pleurant. Maintenant, elle a compris la vérité. La triste vérité. Son père est véritablement mort dans un accident travail. Elle savait qu'elle aurait dû regarder la température la veille, juste pour prévenir ce genre de choses. Elle s'en veut vraiment. Mais maintenant, elle doit retrouver le reste de sa famille, partir d'ici le plus rapidement possible et trouver un moyen de faire plus d'argent pour ainsi laisser la mort de son père. Elle ne veut pas paraître méchante, mais c'est juste qu'elle se dit qu'elle doit se préoccuper de faire vivre sa famille le mieux qui soit, pour être sûre que personne d'autre ne meurt par sa faute.

**

La tempête a cessé il n'y a pas longtemps. La famille Vik était rendue chez eux depuis quelques minutes. Le facteur n'est pas loin de la maison, et il a une lettre pour les quatres enfants. Une lettre qui, sûrement, va déplaire aux filles. Les garçons, par contre, auront des sentiments différents.

Le facteur est maintenant devant la maison. Il n'a qu'une seule lettre à livrer, et c'est celle-ci. Il a fait tout ce chemin que pour ça. Il n'aurait pas dû, mais il ne sait pas ce que cache cette enveloppe.

Trésor.

**

Mes chers enfants,

Je suis très contente de vous parler — si on peut appeler ceci «parler». Votre père, qui est malheureusement mort aujourd'hui, a décidé de vous garder loin de moi. Bien sûr, j'étais contre cette idée; quelle mère voudrait être séparée de ses enfants pendant un temps indéterminé? Pas moi. Mais bon. Ce «temps indéterminé» est enfin fini. Vous n'avez plus de père, mais ils vous restent toujours votre très chère mère.

J'ai donc décidé de vivre avec vous, pour qu'on puisse vivre une vraie vie, avec une vraie famille.

Sachez que le divorce entre moi et votre père m'était nécessaire. Votre père, je n'étais plus capable de le supporter. Il ne me procurait plus les mêmes sensations qu'auparavant. Mais nous n'allons pas rentrer dans les détails, n'est-ce pas?

Sachez aussi que je vous aime, je ne vous ai jamais oublié. J'ai toujours penser à vous. Ça m'a brisé le coeur de partir si rapidement après la naissance des garçons, mais je n'avais pas le choix. Dans la vie, il faut prendre des risques.

Dès que nous allons être réunis tous ensemble, j'espère que vous ferez des efforts pour nous aider. J'attends un enfant, nous ne connaissons pas son sexe. Je suis enceinte de sept mois, et nous avons un autre enfant de deux ans. Eirin, je voudrais que tu ailles au moins un an à l'école, pour savoir ce que ça fait d'étudier et d'apprendre. Heidi, tu resteras à la maison pour nous aider et les garçons pourront suivre les traces de leur deuxième père.

Je vais essayer de vous rendre visite le plus rapidement possible.

Toutes mes condoléances pour votre père, il a été formidable.

Sincèrement,
Victoria, votre mère adorée.