Dites ... Je vais mourir ?

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                                     Cette histoire ne m'appartient pas.

C'était un vendredi soir comme les autres à vrai dire. La nuit était tombée et j'avais ramené une nouvelle proie chez moi, en espérant que celle-ci suffise à couvrir mon loyer. Ce n'était pas avec les faibles pourboires que je touchais en temps que serveuse que j'allais pouvoir le boucler. Rien n'était simple dans ma vie. Les rares fois où je pensais percevoir un rayon de soleil dans ma vie, les nuages arrivaient aussitôt. Comme le jour où ma grand-mère m'avait offert la plus jolie des poupées, jusqu'à ce que ma mère convulse à mes pieds. Ou bien lors de mon 15ème anniversaire, j'avais eu mon premier petit ami et alors que je profitais de ces quelques instants de répit, ma mère déboula comme une folle à l'école en me réclamant de l'argent pour sa dose ... Bref, tout était toujours de la faute de ma mère. Et ça ne s'était pas vraiment arrangé avec le temps, non, je dirais même que ça s'est empiré. Etant toxicomane, elle n'avait jamais pu se défaire de son addiction et n'ayant pas de famille, personne n'était en mesure de l'interner en centre de désintoxication à moins qu'elle s'y rende de son propre chef, ce qui n'arriverait au grand jamais. Ma proie de minuit était désormais torse nu, il était plutôt pas mal dans son genre, je veux dire ... J'ai connu pire. Attention, je ne suis pas une prostituée, non. Je gagne peut être un peu d'argent en vendant quelques plaisirs charnels mais je ne fais pas le trottoir. Je fais ce que j'appelle, une « sélection », pas question d'attirer des vieux tordus et vicelards en tout genre. Uniquement des jeunes hommes potables.

» Homme : T'es trop canon toi ... C'est quoi ton petit nom poupée ?

» Anna : Appelle-moi Daisy ...

» Homme : Ok viens par là Daisy ...

Règle n°1 : ne jamais donner son prénom. Je ne faisais pas ça tous les soirs, uniquement en cas d'urgence. C'est-à-dire lorsque mon maigre salaire ne suffisait pas pour payer les charges de mon appartement. Bien entendu, j'aurais pu continuer à vivre avec ma droguée de mère mais elle m'a en quelque sorte mise à la porte le jour de mes 18 ans prétextant que je lui coutais trop cher et que j'étais désormais majeure. Bref, chacun son récit. Il m'arracha les vêtements avec une vivacité que je n'appréciais guère mais je tentais de me taire en pensant aux $50 que j'allais empocher. Mais lorsqu'il m'empoigna les cheveux et me plaqua contre le sol avec une telle force, je reculai aussitôt,

» Anna : Tu me fais mal !

» Homme : Arrête de faire la chochotte ... C'est plus excitant quand c'est plus douloureux !

» Anna : Les délires sadomaso ce n'est pas pour moi, dégage.

» Homme : Quoi ? Allez quoi ... t'es une pute non ?

» Anna : Et toi t'es un connard. Dégage je te dis ou j'appelle les flics !

» Homme : Oh ça va du calme ... Allez on reprend depuis le début, je suis sûr que ça te plairait ... Daisy ...

» Anna : Dégage je te dis ou je sors mon flingue !

» Homme : Mais elle est cinglée celle-là !

C'est fou comme une simple phrase peut accélérer le départ d'un gars dans son genre. Je l'utilisais toujours en dernier recours. Il ne prit même pas la peine d'enfiler son jean et s'en alla en sous vêtements en me traitant de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. Je filai sous la douche après avoir verrouillée ma porte d'entrée. Je détestais ces fins de soirées, ce n'était pas le premier type à vouloir tenter son fantasme, je n'étais pas une prostituée et je ne me soumettais ni à ses désirs, ni à ses ordres. Je détestais d'ailleurs que l'on me traite de la sorte mais j'imagine que si j'étais le mec ... je penserais la même chose. J'enfilai mon pyjama en laine et me colla contre le chauffage. Lorsque ma peau toucha celui-ci, je constatai qu'il était froid. Et merde. Ils m'avaient coupé le chauffage ! Evidemment, je ne l'avais pas payé malgré la relance. Il fallait vraiment que je trouve une solution pour me sortir de ce trou miteux ... La seule à qui je confiais ma vie chaotique était Sam. Une collègue de travail qui était devenue ma plus fidèle confidente. Comme à chaque pause, nous allions faire le point sur nos vies, cigarette à la main.

Dites-moi que ce n'est (pas) qu'un rêve ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant