Dites-moi que ce n'est (pas) qu'un rêve ...

Amnésie partielle.

                                     Cette histoire ne m'appartient pas.

J'avais l'impression d'avoir dormi des siècles et d'être passé sous un camion tellement mes muscles étaient endoloris. Lorsque j'ouvrai les yeux, la lumière dominait la pièce, je peinais à ouvrir les yeux tellement cette lumière était aveuglante. Les murs étaient tapissés d'un bleu doux, une grande fenêtre laissait entrer le jour tandis que le plus somptueux bouquet de fleurs jamais vu était délicatement posé sur la table de chevet. J'étais visiblement à l'hôpital. Une infirmière entra, un grand sourire illumina son visage lorsqu'elle me vit.

» Molly : Mlle Houston vous êtes réveillée ? Comment vous sentez-vous ?

» Anna : Euh je ... Je crois que je vais bien. Mais ... je suis à l'hôpital alors j'imagine que je pourrais aller mieux ...

» Molly : Fantastique vous avez retrouvé votre humour ! Je m'appelle Molly, je suis venue vous faire la lecture des journaux deux fois par semaine chaque semaine.

» Anna : Toutes les semaines ? Mais ... Je suis ici depuis quand ?

» Molly : Vous étiez dans le coma depuis un mois et demi. Bien sur, votre fiancé restait tard tous les soirs pour vous tenir compagnie. Vous en avez de la chance vous savez.

» Anna : Un fiancé ? Moi, de la chance ? Ecoutez, je ne suis pas trop ce que vous dites ... Je n'ai jamais eu de chance dans ma vie, au contraire, je suis un véritable boulet ... Elle me regarda avec de grands yeux ronds comme si je venais de lui apprendre que la terre était carrée. C'est bon, j'ai compris. Elle plaisante évidemment !

» Molly : Vous ne vous souvenez pas de votre fiancé ?

» Anna : Euh ... Vous ne plaisantiez pas ?

» Molly : Je vais bipper le médecin afin qu'il fasse un diagnostic au plus vite. Ne vous inquiétez pas. Vous désirez boire quelque chose ?

» Anna : Un verre d'eau suffira s'il vous plait ... Dites, Molly ... Je vais mourir ?

» Molly : Bien sur que non ! Mais je vous l'ai dis, vous avez eu beaucoup de chance.

Seconde fois qu'elle prononçait le mot « chance » depuis que j'étais réveillé. Bon sang mais elle se fiche de moi ou quoi ? Je portais mes mains à mon visage pour voir s'il était intact. Heureusement, tout semblait à l'endroit. C'est à cet instant que je remarquai mes beaux doigts, non pas que jusqu'à présent j'avais des boudins mais ... ils étaient si soignés, avec une manucure absolument parfaite. C'était vraiment bizarre. Je portais une jolie nuisette en soie argenté, lacée à la taille. Elle était agréable à porter mais je doutais que c'était dans mes moyens. Et puis, quel genre de personne peut se permettre de porter une nuisette en soie lorsqu'elle est à l'hôpital ? J'essayais de rassembler le peu d'idées claires que j'avais pour me souvenir de ma raison dans ce lit. Je fermais les yeux pour mieux réfléchir et soudain, je me rappelais. La dernière vision que j'avais était celle d'une voiture verte me percutant à la sortie de la maison de ma mère après une énième dispute. Oui, c'était ça, j'avais été percutée par une voiture. Quelqu'un frappa à la porte et un médecin accompagné de Molly entrèrent.

» Docteur : Bonjour Anna, comment vous sentez-vous ?

» Anna : Plutôt affaiblie mais j'imagine que c'est normal après le coma.

» Docteur : Tout à fait. Pouvez-vous me décliner votre identité ?

» Anna : Je m'appelle Anna Houston, j'ai 22 ans. Je vis à New York à Clinton et je suis serveuse chez Joe's Diner.