n'aurait pas fait assassiner par ses hommes de mains, pour plaire à ses commanditaires, les principaux chefs des S.A. ; un État moderne sait faire exécuter ces besognes par les opposants au régime. Quoi qu'il en soit, l'analyse de Maurice Joly s'en trouve aujourd'hui doublement accréditée, par les prolongements historiques qui l'ont confirmée, et par la falsification médiatico-policière qu'on a été contraint de lui faire subir.
Ce point de vue reste toutefois fragile dans un temps où tant de gens, notoirement qualifiés, prononcent des jugements autrement "autorisés" sur des problèmes du même ordre et prétendent "en finir" chaque semaine avec la question juive, le rôle de l'État, la défense des institutions dites démocratiques. Quant à nous, nous n'avons nullement l'ambition démesurée d'en finir ainsi avec d'aussi graves questions, qui se reposeront toujours, qui trouveront toujours de nouveaux interprètes et de nouveaux acteurs, bénévoles ou rémunérés, tant que nous n'en aurons pas fini avec cette civilisation elle-même.
De mauvaises nouvelles nous parviennent maintenant sur l'état de la planète et sur la survie de ses habitants. Il semberait que d'avoir retourné, pendant si longtemps, toute activité vivante contre elle-même, ne soit pas vraiment profitable à la vie. Certains pessimistes affirment même qu'un désastre écologique et épidémique serait inévitable. L'inébranlable ordre du monde décrit il y a cent trente ans par Maurice Joly, et qui a fait tant de progrès encore, oblige à considérer en tout cas qu'une telle fin ne sera vraisemblablement pas contrôlée par les trop rares individus qui la verront venir, mais plus généralement subie. Beaucoup plus effroyablement, certes, par ceux qui n'en auront pas pris à temps la mesure.
M. B.
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Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu
RandomAvec des sociétés nouvelles, il faut employer des procédés nouveaux : il ne s'agit pas aujourd'hui, pour gouverner, de commettre des inquiétés violentes, de décapiter ses ennemis, de dépouiller ses sujets de leurs biens, de prodiguer des supplices;...