Chapitre 1

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Depuis plus de quatre jours, chaque soir en rentrant des cours je venais me poser sur le banc, celui en face d'une allée assez étroite. Cela pourrait paraître étrange qu'on me voit posée ici, face à une ruelle assez sombre, sachant qui j'étais, les gens diraient que je suis bizarre, moi, Karla Camila Cabello Estrabao, fille d'une grande famille. Lorsque je dis grande famille, je veux plutôt dire que mes parents ont un grand pouvoir dans la société d'aujourd'hui, du moins, il est fort probable que ceci vienne rapidement. Mon père, Alejandro Cabello, cherche effectivement à devenir quelqu'un de populaire en marquant les quatre prochaines années à être président de notre pays et pour tout dire, ma mère lui fait une très bonne pub sachant qu'elle s'occupe de tout le concernant, ma mère est, comme qui dirait son bras droit.

En ce qui concerne ses projets, comme chaque membre qui se présente, il cherche à remettre de l'ordre dans notre pays, voulant offrir un travail à tous ceux qui restent chez eux au chômage, ceux qui ont du mal et pour ça, il ferait partir tous ces pauvres gens qui immigrent dans les rues, ou même ceux prenant la place des nôtres en ayant du travail, c'était surtout l'un de ses souhaits, sauf que, je ne suis pas d'accord. Il devrait plutôt songer à donner du travail à toutes personnes, nous sommes pareils quoiqu'il arrive et pour tout dire, je ne veux pas passer mes journées à rentrer directement à la maison, si mon père venait au pouvoir, il m'enlèverait le droit à ma bouffée d'air frais chaque jours en rentrant des cours.

Car si je viens me poser sur ce banc, depuis simplement quatre jours, c'est parce qu'il y a cette misérable fille que j'ai pu voir de loin depuis un mois. Josh, mon chauffeur venait toujours me chercher au lycée et en rentrant, il arrêtait la voiture devant un café pour me prendre, façon de parler, un goûter. Un jour, lorsque je regardais par la fenêtre, je l'ai vue, elle était en train de lire, posée à même le sol, ses affaires à côté d'elle. Nos regards s'étaient croisés que quelques secondes mais mon cœur avait raté un battement lorsqu'il avait pu croiser le sien. Depuis ce jour-là, je l'avais en tête. Le lendemain, j'avais demandé à Josh de repartir m'acheter quelque chose à boire et à manger, dans le seul but de voir si elle était toujours présente et pour mon plus grand bonheur, elle y était toujours et ce chaque jours depuis le début que je l'avais vu.

J'en avais tout de suite déduit qu'elle était à la rue, sachant qu'elle était toujours posée dans ce coin ainsi qu'elle avait toujours autant les mêmes vêtements, mais sans comprendre pourquoi, je n'étais pas répugnée, ce n'était en aucun cas de sa faute. Voilà pourquoi j'avais peur que mon père vienne au pouvoir, il me l'enlèverai sûrement bien avant que j'arrive à aller lui parler. Après tout, comment pourrais-je faire sans qu'elle pense que j'ai pitié d'elle ? Ce qui n'était en aucun cas le cas, certes, je ne l'enviais pas et pour tout dire, j'aimerai tellement plus pour elle. Comment faisait-elle pour se nourrir ? Pour prendre une douche ou autre ? J'aimerai tellement lui venir en aide, c'était comme un besoin mais je ne savais comment aller vers elle.

Depuis les quatre jours, j'allais moi-même me chercher de quoi goûter, à la même boutique où Josh s'arrêtait, avant de venir m'asseoir sur le banc. Je ne buvais en rien et ne mangeais pas non plus ce que j'achetais étant donné que je voulais lui offrir mais l'approcher était bien trop dur en fait. Accepterait-elle ou me rembarrerait-elle ? C'est ce en quoi j'avais le plus peur. D'être recalée alors que je faisais le premier pas. Encore aujourd'hui j'avais un gobelet entièrement plein d'un liquide mélangé de lait et de chocolat et de l'autre main j'avais une viennoiserie que je ne touchais en aucun cas, attendant donc que mes jambes est la foi de me porter jusqu'à elle. Mais peut être qu'au fond de moi j'avais peur par rapport à ce que pouvaient dire les gens tout autour de moi, qui me connaissaient seulement au fait que mon père se présentait au pouvoir. Qu'ils me jugeraient et qu'ils en toucheraient deux trois mots à mon père, me faisant tout bonnement retirer tout droit sur ma liberté.

Wretched Jauregui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant