CHAPITRE 2

516 59 17
                                    

     La vie est précieuse. Tel un verre tombant sur le sol, elle peut se briser à n'importe quel moment. Parfois, lorsque ce verre tombe celui-ci, par miracle, ne se casse pas. C'est ainsi que je me représente l'expression de la seconde chance. J'ai toujours pensé que chacun d'entre nous devrait avoir le droit à celle-ci cependant le temps a changé et mes pensées ne sont plus les mêmes. Dans certaines circonstances celle-ci est une aubaine. Une chance inespérée que l'on a tant souhaité. Néanmoins, ma position actuelle n'en ai pas une.

     L'idée de mourir c'était progressivement fait une place dans ma tête, finissant par l'accepter. La mort est une échappatoire à tout ses problèmes. Particulièrement aux miens. Je ne pouvais accepter cette solution. Comment ne pas faire abstraction à cette pensée ? Celle horrible de tuer quelqu'un pour moi. D'ôté une vie si magnifique appartenant à une personne aimait. Ses amies, sa famille seront anéantis par ma faute. Je devrais vivre avec ça. Les pleurs et la douleur créaient par mon crime. Je vivrais avec un coeur bien différent qui aura tant aimé mais qui, une fois en moi, souffrira continuellement par mon erreur. Alors même si ce n'est pas moi qui le tuera concrètement, qui le débranchera, ce sera moi qui lui prendra l'organe le plus important aux yeux de tous. L'organe qui nous apprends à aimer et qui aura aimé tant d'individu. Je leurs prendrais tout ce qu'il restera de leur ami, fils, petit ami, cette partie si fondamentale, si essentielle.

- On m'a dit que cette fameuse famille avait finalement accepté, n'est-ce pas un miracle ? - s'exclama un de mes amies.

     Un miracle ? Avons-nous la même définition de ce mot ? Il n'y a rien de miraculeux dans tout ceci. Une famille est effondrée, alors non ce n'est pas un miracle, loin de là. C'est censé être quelque chose de joyeux pour tout le monde et non pour qu'une seule partie. Si que quelques personnes sont heureuses l'appellation de miracle n'a pas lieu d'être.

- Nos prières ont été entendues ! - Fit ma mère.

- Tout ceci prouve que tout peut s'arranger quand on y croit. Notre petit garçon sera bientôt en pleine forme. - S'enthousiasma mon père. 

     Des prières entendues, vraiment ? La mort de quelqu'un en pleine santé les réjouit. Ne pensent-ils pas que ici c'est moi le malade, celui qui doit mourir. Ce surnom de petit garçon n'est que pur bêtise. Je n'ai rien d'un enfant. Accepter ma mort ne fait-il pas de moi un adulte réfléchi ? L'impression d'être raisonnable se fait sentir. Tandis que la stupidité de mes proches m'exaspèrent au plus profond de mon être.

- Mark, ça va ? Yah, Mark ! - S'affola ma mère.

- Et fiston ?! - Cria mon père.

     Mon cœur s'emballait. Ma respiration se faisait douloureuse. Les bipes incessant des machines se faisaient entendre. Le hurlement et les pleurs de mes proches prenaient place dans cette chambre habituellement si silencieuse. Je partais. La vie quittait mon corps peu à peu.

- Docteur ! - Criaient-ils.

     Mes poumons se vidaient à une allure folle. Mon souffle saccadait se faisait brusque et irrégulier. L'appareil retranscrivant le rythme cardiaque s'affolait tandis que les infirmières rentrèrent dans la chambre suivit d'un médecin anxieux. De force, le personnel médical réussirent à faire sortir les personnes que je chérissais autrefois tant.

- A cette allure, son cœur va lâché avant l'opération !

     Le médecin indiqua ses ordres, m'injectant de multiples produits, à l'aide d'une seringue, dans ma perfusion et mes bras. Ces individus essayaient de me calmer en vain. Il fallut une vingtaine de minutes avant que ma  respiration se calme.

- Il se calme, c'est bon on a réussit.

     Ce n'était qu'une feinte de mon corps. L'air me manquait. Mon souffle avait disparu. Seulement, je ne le montrais pas. Je ne voulais montrer aucun signe de faiblesse afin de m'éteindre avec dignité. Mon cœur se compressa dans ma cage thoracique. Je ne le sentais plus battre. Et alors que je luttais avec acharnement pour mourir dans la dignité et le calme, mes yeux se fermèrent sans mon autorisation. Le bruit strident de la mort fit son apparition dans la pièce. Je m'autorisais à quitter ce monde par cette défaite.

     J'aurai voulu mourir dans la nuit. En regardant une dernière fois les lumières de cette ville qui m'on vu grandir, devenir un homme. Sous les étoiles s'intillante de la pénombre, de l'obscurité. Dans le silence d'une chambre d'hôpital sans personne pour intervenir dans mon départ. Sans personne pour pouvoir me ramener à mon point de départ, à la vie. Partir en toute sérénité était mon souhait. Choisir mon avenir. J'aurai pu le faire, si mon départ ce serait fait en pleine nuit sans mes proches derrière la porte. Partir seul pour un nouveau monde. Tel un fugueur je serais parti dans ce voyage où le retour n'est pas possible.

     Une fois parti, le retour en arrière n'est pas possible. Et c'est sans aucun doute pour cette raison, que je rêvais ma mort ainsi. La mort est pour certains le pire des scénarios, la grande faucheuse venant nous arracher de notre vie nos êtres les plus cher, sans notre accord, sans leur accord. Pour moi, voir cette représentation de la mort n'est pas un problème, et même si elle n'aura pas l'autorisation de mes proches, elle aura la mienne. Définitivement, la mort est un idéal. La mort est un rêve.


Greffe des sentiments.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant