C'est une première pour la célèbre école de sorcellerie Poudlard ! Alors qu'hier était la fameuse rentrée tant attendue par de nouveaux sorciers et sorcières, ces derniers devront se faire une raison sur le chemin du retour ! En effet, une horde de Mangemorts traversa la gare King Cross et attaqua le Poudlard Express quelques minutes avant le départ. L'évacuation fut difficile mais Albus Dumbledore intervint à temps et réussit, avec l'aide d'autres professeurs, à repousser l'attaque, mais trois élèves n'ont malheureusement pu échapper aux sortilèges de mort qui fusaient à l'intérieur du train. Ceci est la première attaque : la guerre vient d'être déclarée... ».
« Protégeons les moldus !
La guerre commencée depuis trois mois déjà, les attaques en lieux publics se font de plus en plus fréquentes, et il est inutile de préciser que les moldus en sont trop souvent témoins. Malgré les précautions du ministère, le risque qu'ils découvrent notre existence ne cesse d'augmenter. Il semblerait, selon le ministre Rufus Scrimgeour, que c'est justement le but de Vous-Savez-Qui : « Il veut dominer le monde entier, pas seulement une partie. Un jour ou l'autre, s'ils ne sont pas tués, les moldus seront sous son contrôle ».
Rappel du ministère : le jeune Drago Malefoy est toujours recherché, sa disparition soudaine soulève bien des questions. Il semblerait ne même pas participer à cette guerre qu'on aurait pourtant supposée importante à ses yeux selon sa famille, dont le père (également recherché depuis l'été dernier) est un Mangemort. Mais il reste dangereux et sa capture primordiale... ».
« Le célèbre Harry Potter toujours aussi discret sur ses projets !
On ne compte plus le nombre de fois où le ministère proposa son aide au jeune Potter, concernant une certaine tâche apparemment confiée par Dumbledore selon nos sources. Mais il refuse encore et toujours de se livrer et poursuit sa quête accompagné de Miss Hermione Granger et Monsieur Ronald Weasley, ce qui est loin de plaire aux nombreux aurors qui souhaitent lui apporter leur aide, ainsi qu'à bon nombre de sorciers finissant par penser que le Survivant ne se préoccupe pas de leur sort. Mais ce dernier, ayant brièvement accepté de répondre à quelques questions en sortant du ministère (d'un air plutôt énervé), reste sur ses positions : « Franchement, vous trouvez logique que je révèle publiquement ce que je compte faire au monde entier ? Mais quelle bonne idée ! Comme ça Voldemort sera au courant ! Alors non, une fois de plus, je ne révèlerai pas mes projets, mais je peux vous assurer qu'ils ne consistent pas à s'enfuir! Je me battrai jusqu'au bout, ça c'est un message pour toi Tom... ».
Derrière cette ironie si assurée se cache pourtant un garçon qui porte notre avenir sur ses épaules... (Suite page 10) ».
« Ce que l'on redoutait tant arriva, ils changent de camp !
Sept mois que le Mage Noir sème la terreur, sept mois que Albus Dumbledore prévenait le ministère de mettre les prisonniers d'Azkaban en sûreté, loin des Détraqueurs. Un conseil que le ministère aurait malheureusement du prendre en compte...Hier dans la nuit, les Gardiens de la célèbre prison ont finit par céder et accepter de rejoindre le Lord, délivrant ainsi le reste des prisonniers qui n'avait pas réussi à s'enfuir lors de la précédente attaque (voir rappel page 15), parmi eux la plus redoutable, Bellatrix Lestranges. Le nombre de mort augmente chaque jour, le chaos règne, les aurors se font tuer un par un, nous reste-t-il une chance ? Harry Potter demeure notre dernier espoir, battons-nous ».
« Nouvelle Disparition, le célèbre Ronald Weasley a été enlevé...
C'est une horrible scène à laquelle ont assistée deux enfants moldus qui jouaient dans le parc situé près du 4 priver drive, lieu d'enfance de Harry Potter. Alors qu'il débutait sa carrière d'auror contrairement à ses deux amis qui persistent à refuser l'offre d'emploi du ministère, le jeune Ronald était chargé de mettre les Dursley, récemment attaqués à leur lieu de travail respectif, en sécurité. Mais il ne se doutait pas qu'une dizaine de Mangemorts apparemment préparés allaient l'attaquer en plein jour. Les deux enfants témoins racontent avoir vu « des hommes en noirs disparaîtrent » en emmenant la victime avec eux. Aucun corps n'étant étant été retrouvé, nous ne pouvons conclure qu'un enlèvement. Cela retourne évidemment un tas de question pour le ministère, ainsi que pour ses deux amis qui sont prit d'une nouvelle tâche : le retrouver par tous les moyens... ».
« Lucius Malefoy en fuite ?
Depuis plus d'un an que cette guerre dure, les membres du ministère s'attendaient à voir réapparaître le célèbre Mangemort et ancien ministre, Lucius Malefoy, disparu depuis deux étés déjà. Mais il semble que la bataille se fasse sans lui, et le ministère des affaires disparues avait décrété une forte possibilité de fuite...Par ailleurs, son fils, Drago Malefoy, est toujours recherché mais il semble ne même pas prendre part à cette guerre. Décidément, le père et le fils les plus redoutés du ministère ont l'air d'avoir prit des vacances. Mais le retour n'en sera-t-il pas que plus brutal ? suite page13 ».
« Un trio déchiré un soir de Septembre...
Harry Potter et Hermione Granger peuvent cesser leur effort de recherches, torturer des Mangemorts ne leur apportera plus rien que cette vérité : Ronald Weasley, âgé de seulement dix-huit ans, a été retrouvé mort, gisant dans une vieille maison abandonné en pleine forêt, nul par ailleurs qu'en France... tandis que Harry tombe dans une dépression qui effraie même ses proches, et qui met en péril notre avenir, la jeune Granger elle, semble prise d'un désir noir de vengeance et affirme haut et fort que « l'assassin le paiera de sa vie ». Le moral des sorciers et sorcières est au plus mal, le ministère ne tente même plus de les rassurer, tout espoir semble perdu depuis que le Survivant ne sort plus de son refuge. C'est un véritable temps noir qui a envahit notre monde, et il se peut qu'il ne voit plus jamais la lumière... ».
L'apparition du jeune Malefoy !
Hier, tard dans la soirée du 15 décembre, Drago Malefoy, recherché depuis un an déjà, est venu de lui-même se poster devant le ministère, exigeant de parler au ministre Rufus Scrimgeour. Ce dernier nous révèle leur entretient après que le jeune Malefoy ait été placé sous haut contrôle : « Il affirme être de notre côté et n'avoir pas participé une seule fois à la guerre à laquelle il ne se sentait pas concernée. Il avoue également avoir un passé sombre mais désire se racheter en devenant auror, clamant haut et fort qu'il n'a jamais rejoint le Mage Noir malgré les rumeurs à ce sujet. Il se trouve que ce jeune homme ne porte, en effet, aucune marque sur le bras... ». Ces aveux surprenants restent néanmoins assez flous et le ministère tente d'éclaircir l'histoire afin d'accepter ou non l'aide d'un garçon « qui fait toute la différence sur la balance », selon le ministre Scrimgeour. Devons-nous prendre le risque de faire confiance au fils du célèbre Mangemort Lucius Malefoy ? Nous reste-t-il seulement le choix ? ».
« Lucius Malefoy officiellement déclaré mort
Alors que Drago Malefoy est enfermé à la prison d'Azkaban depuis trois jours, attendant le verdict du ministère, ce dernier vient de prendre une décision ce matin même : « Nous sommes conscient que ce jeune homme a un lourd passé et que le laisser en liberté serait un risque énorme. Néanmoins il révèle de grandes capacités magiques que nous ne soupçonnions pas autant, et son choix de se racheter, qui semble évidemment suspect, nous donne un espoir de remonter la pente. Drago Malefoy est donc, à partir de ce jour, officiellement déclaré auror par les membres du ministère de la magie ». Pouvons-nous faire confiance aux décisions du ministère qui semblent prisent pour cause de désespoir ? Rien n'est moins sûr... A la sortie de prison (actuellement gardée par des Géants de Russie qui ont accepté de se joindre à nous), Drago Malefoy répond à la question qui nous brûlait les lèvres : « Inutile de chercher mon père, il est mort. Vous-Savez-Qui l'a tué, je n'en connais pas la raison ». Encore une affirmation que nous ne pouvons prouver, mais dont le ton indifférent de sa voix nous laisse penser qu'il n'aurait de raison de mentir ».
Hermione reposa brutalement le journal sur la table en bois avant de s'écrier:
- Non mais c'est pas vrai !
Elle souffla longuement, puis envoya balader le journal dans le panier près de la cheminée, avec tous les autres, conservés depuis un an. Comment le ministère avait-il pu le laisser en liberté ? Cela ne leur paraissait donc pas louche qu'après tout ce temps sans nouvelle, Malefoy revenait se repentir, comme si de rien n'était ? Il était évident que Voldemort l'avait depuis longtemps rallié à sa cause, cette apparition sentait le faux à plein nez, et le ministère venait de commettre une grave erreur.
- Encore une mauvaise nouvelle ?
Hermione leva les yeux vers Richard qui venait d'entrer dans la cuisine, menant un combat serré avec sa cravate.
- Heu, oui, répondit-elle en souriant. Mais je t'expliquerai plus tard, tu vas être en retard.
Elle se leva et s'approcha de lui avant de lui ôter ses mains de la cravate, puis entreprit de faire le nœud en silence. Richard la contemplait, ses lèvres minces étirées en un sourire discret, qui n'échappa pourtant pas à Hermione :
- Quoi ? dit-elle en s'immobilisant.
- Rien, c'est juste que tu es très belle.
Hermione ne put s'empêcher de sourire, puis l'embrassa brièvement.
- Qu'est-ce que tu peux bien faire avec un type comme moi ? rajouta-t-il.
- Oh ne recommence pas ! s'énerva-t-elle avant de se détacher de lui.
Elle ouvrit le frigo et en sortit un rectangle d'aluminium qu'elle lui tendit :
- Ton déjeuner, dépêche-toi tu es déjà en retard.
- Bonjour mon bonhomme ! dit alors Richard à l'adresse du petit garçon brun qui venait d'arriver en pyjama pantoufles.
Il le leva haut dans ses bras et l'embrassa avant de le reposer à terre et de prendre sa serviette noire.
- Bonne journée ! Je t'aime, dit-il à l'adresse de Hermione qui lui rendit son sourire.
- Alors Jaffrey tu as faim ? demanda-t-elle en sortant un bol du placard une fois que la porte d'entrée se fut refermée.
- Oui, même que mon ventre il me parle, répondit-il de sa voix enfantine.
- Tu veux dire qu'il gargouille ? rigola Hermione.
- Non il me parle ! insista-t-il en fronçant ses petits sourcils.
- Bon d'accord. Tiens tes céréales, et avec ta cuillère !
- Moi je veux du lait !
- Ne dis pas « moi je », tu le sais pourtant.
Jaffrey avait toujours été un peu bizarre dans ses propos, et Hermione ne s'en étonnait plus. La dernière fois il avait même prétendu avoir déplacé tout seul l'armoire de sa chambre ; armoire qui ne pesait pas moins d'une soixantaine de kilos. Mais pourquoi s'en inquiéter, après tout il n'avait que cinq ans...
- C'est moi qui vous emmène à l'école aujourd'hui, annonça Hermione en commençant la vaisselle à toute vitesse.
- Quoi ? dit brutalement une voix beaucoup moins douce que celle de Jaffrey.
Hermione se retourna et afficha un sourire crispé, mal à l'aise, comme toujours en sa présence.
- Heu oui, ton père avait une réunion urgente ce matin.
- C'est pas vrai qu'on se tape le voyage avec toi ! Déjà que le retour est un calvaire...
- C'est ça ou tu loupes tes cours Charlie, répondit Hermione en essayant d'avaler la boule qui lui barrait la gorge.
- Je préfèrerais encore, répliqua l'adolescente en prenant la boite de corn flakes. Encore des céréales ! Tu pourrais pas acheter autre chose pour une fois ?
N'attendant aucune réponse, elle s'empara de la bouteille de lait et but sans prendre la peine de prendre un verre, chose que Hermione détestait, et elle le savait :
- Charlie ! Arrête ça tout de suite ! Je t'ai déjà dit de ne pas faire ce genre de chose, c'est d'une impolitesse !
Cette dernière cessa de boire et posa brusquement la bouteille sur la table, renversant du lait un peu partout.
- Je rêve ou tu te prends pour ma mère ? lança-t-elle froidement en s'essayant la bouche d'un revers de manche.
Cette réplique stoppa net Hermione qui resta figée un moment :
- Tu sais bien que non, murmura-t-elle d'une voix blessée.
- Charlie t'es pas gentille ! s'exclama alors le petit garçon qui mit un terme à la dispute.
- Je t'avais dit de ne pas lui adresser la parole, dit alors la jeune fille en se tournant vers lui d'un air de reproche.
- Laisse ton frère en dehors de ça, trancha Hermione d'un ton beaucoup plus ferme. Que toi et moi ayons des différents c'est une chose, mais ne mêle pas Jaffrey à cette histoire.
- Pourquoi, tu espères qu'un jour il t'aime comme sa propre mère ?
Cette nouvelle phrase cinglante avait résonné dans la cuisine, et Charlie en sortit quelques secondes plus tard en laissant le lait renversé s'écouler sur la table. Hermione, épuisée par cette tension qui régnait depuis des mois, se laissa tomber sur la chaise et souffla longuement.
- Va t'habiller, dit-elle à l'adresse de Jaffrey en consultant sa montre. Je t'ai préparé tes habits à la salle de bain.
- Le tee-shirt rouge ? demanda-t-il avec un grand sourire.
- Non le vert.
- Oh mais Hermione moi je voulais le rouge !
- Je t'ai déjà dit que tu ne pouvais pas mettre les habits trois jours d'affilé ! Si je te laissais faire toi, tu ne prendrais même pas de douche.
Grognon, le garçon lui tendit son bol et vide et, alors qu'il s'apprêtait à quitter la pièce, plongea ses yeux bruns dans ceux de sa belle-mère :
- Tu sais, moi je suis sûre que Charlie elle t'aime quand même, parce quand elle me gronde, moi je sais qu'elle m'aime quand même.
Hermione sourit et le regarda s'éloigner. Comment un enfant d'une telle gentillesse pouvait avoir un monstre comme sœur ? La mort de leur mère, un an plus tôt, avait été douloureuse, Hermione en était consciente. Mais elle n'avait pas imaginé supporter ce lourd fardeau en rencontrant Richard, une fille de quinze ans qui ne serait plus jamais la même.
Hermione sortit sa baguette et d'un coup mouvement sec, nettoya le lait renversé et rangea la cuisine.
Une demi-heure plus tard, une nouvelle dispute éclatait dans la voiture :
- Charlie je ne démarrerai pas tant que ta ceinture ne sera pas bouclée, c'est clair ?
- Comme si tu t'inquiétais qu'il m'arrive quelque chose, rétorqua celle-ci d'une voix glaciale.
- Eh bien oui figure-toi !
- Tu aurais plutôt peur que papa t'abandonnes !
- Comment peux-tu dire une chose pareille, s'indigna Hermione.
- L'école est à dix minutes d'ici seulement, je ne vais pas mettre ma ceinture pour si peu de temps !
- Si c'est si près Charlie, tu n'as qu'à y aller à pieds ! s'emporta-t-elle.
- Parfait !
- Non ! s'écria le petit frère, assis à l'arrière.
Mais trop tard. La jeune fille avait claqué la porte et marchait déjà le long du trottoir.
- Hermione, pleurnicha Jaffrey.
- Je sais ! le coupa-t-elle un peu trop sèchement. Oh excuse-moi, je suis un peu angoissée ce matin, je commence un nouveau travail et ta sœur ne m'arrange pas les choses.
Hermione démarra la voiture et, une fois arrivée à la hauteur de Charlie, abaissa la vitre côté passager :
- Allez monte, ton père ne veut pas que tu ailles à l'école à pied.
- Tu vois, c'est pour mon père que tu t'inquiètes, dit-elle en continuant d'avancer.
- Tu es ridicule. Et ne comptes pas sur moi pour m'excuser cette fois, j'en ai assez de tes sauts d'humeur, alors monte dans cette voiture.
- Monte Charlie ! renchérit le garçon.
Mais cette dernière secoua définitivement la tête et pressa le pas.
- Bon, on va arriver en retard à l'école avec toute cette histoire, annonça fermement Hermione en appuyant sur l'accélérateur.
« Tant pis pour elle, songea sombrement Hermione, Richard comprendra ma réaction ». Du moins, elle l'espérait. En effet, ce dernier était on ne peut plus protecteurs avec ses enfants, et refusait de voir que Charlie avait un réel problème de mal-être qu'un psy pourrait aisément aider.
Elle déposa Jaffrey à la maternelle et partit en direction d'un autre monde, le cœur battant.
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Arrivée au ministère de la magie, Hermione se glissa parmi la foule agitée jusqu'à l'ascenseur. Heureusement il était vide lorsqu'elle pénétra à l'intérieur, mais arrivée au cinquième étage les portes s'ouvrirent soudainement. Le cœur de la jeune femme loupa un battement.
- Oh, bonjour Hermione, dit la voix fatiguée d'Arthur Weasley. Je suis content de te voir, ça fait un bout de temps !
- Oui depuis...
Hermione s'interrompit, la gorge serrée. Depuis l'enterrement en effet.
- ...depuis un bon moment c'est vrai, acheva-t-elle. Comment allez-vous ?
- Oh bien, bien...
Ce mensonge sur son état fut encore plus douloureux pour Hermione que s'il s'était mis à pleurer devant elle. La jeune femme pria pour que les dix étages restants passent à tout allure. Hermione se faisait violence pour ne pas penser à la perte de Ron, remontant à trois mois seulement ; elle devait se concentrer sur quelque chose, comme à chaque fois, s'empêcher de craquer et de fondre en larmes. Les souvenirs douloureux étaient refoulés en masse quelque part en elle, et la Hermione luttait contre ces images pour ne pas être submergée par le chagrin qui attendait sagement l'heure où il exploserait...
Heureusement, quatre étages plus tard, un petit son de clochette retentit et l'ascenseur s'ouvrit.
- Bon eh bien, à plus tard Hermione. D'autant plus que nous nous croiserons souvent à l'avenir non ?
- Oui, c'est mon premier jour.
- Bonne chance alors, bonne journée !
Hermione crispa ses traits en un petit sourire, et une fois l'ascenseur repartit, souffla longuement pour décompresser. Depuis la mort de Ron, Arthur était devenu froid avec elle, comme s'il ne la connaissait pas plus que ça. A croire que son fils était le seul lien qui les unissait ! Le bruit de la clochette qui retentit à nouveau la tira de ses pensées. Les portes de métal s'ouvrirent sur une toute autre ambiance qu'au rez-de-chaussée...
Un long couloir désert s'étendait à perte de vue, Hermione ne fut même pas sur qu'il ait vraiment une fin, et un silence de mort régnait à cet étage. Elle passa devant plusieurs portes entrouvertes qui donnaient à chaque fois sur la même scène : des hommes ou des femmes qui tentaient de réconforter un couple en pleur, leur assurant de tout mettre en œuvre pour retrouver leur enfant, leur sœur, leur ami ou leur mère disparus dans la bataille...
Hermione se força à avancer les yeux fermés, refusant de se laisser emportée par une tristesse qui n'était pas la sienne ; elle se remémora les paroles de Remus Lupin quelques jours plus tôt : « un bon auror doit savoir faire abstraction de la peine des gens, ou alors il se retrouve rapidement submergé par un flot d'angoisse vis-à-vis des familles, et ne peut travailler correctement. Tu veux devenir auror Hermione ? Alors occupe-toi déjà de régler les problèmes qu'encourt notre monde, et laisse ceux dont on ne peut plus rien faire pour eux. Les aurors passent leur temps à rechercher des personnes disparues, mais en ces temps sombres crois-moi, c'est perdu d'avance. A mon avis les missions qu'on leur confie devraient être plus utiles, pour le bien de l'humanité, et toi Hermione, toi tu seras de ceux-là, de ceux qui entretiennent l'espoir ».
- Miss Granger ?
Un petit homme rondelet aux cheveux grisonnant et au sourire chaleureux, fixait Hermione de ses petits yeux bleus, un grand sourire aux lèvres.
- Heu oui, c'est m...
- A la bonne heure ! s'exclama-t-il en l'invitant à entrer. Je suis Bernard, chargé de vous confier votre mission.
La pièce était spacieuse mais les murs blancs et le peu de décoration lui rendaient un aspect vide et affreusement triste. Le bureau de verre se trouvait au milieu avec deux chaises qui se faisaient face, accompagné d'une unique armoire. L'homme dût remarquer sa surprise car il justifia avec un sourire amer :
- Les attaques se font nombreuses vous savez, alors remettre en en place toute une décoration à chaque fois détruite par les invasions, ça va une fois mais après on se rend compte que le seule moyen que ça ne retombe pas, c'est encore de le laisser couché.
- Les Mangemorts attaquent le ministère ? s'effara Hermione en s'asseyant.
- Malheureusement. Plus rien ne les arrête à présent, les aurors se font tués un par un, la sécurité du ministère est en péril et je ne serais pas étonné que tout s'effondre d'ici peu.
Hermione resta muette devant de telles affirmations. Comment le magazine d'informations avait-il pu cacher ça ? Pour ne pas inquiéter les habitants sans doute, bien que plus rien n'était vraiment surprenant désormais.
- Je suis ravi que vous ayez enfin accepté notre proposition Miss Granger, dit-il alors. Depuis le temps !
- J'avais beaucoup à faire avec Harry, avoua-t-elle d'un air absent en contemplant la pile de dossiers entassés « disparus ou mort », qui reposait sur le bureau. Mais j'en ai assez, nos recherches n'avancent plus depuis...
Sa gorge se noua à nouveau, et elle le remercia intérieurement de ne pas la noyer sous des tonnes de condoléances confuses et peu sincères.
- Enfin Harry n'est plus en état de quoi que ce soit, reprit-elle en tortillant nerveusement ses doigts. Et je ne peux rien faire toute seule, néanmoins je tiens à rester utile et active pour cette guerre. Vous devez savoir que je n'ai fais aucune étude ou formation pour le domaine d'auror ?
- Oui oui mais ne vous inquiétez pas pour ça. Comme on a déjà du vous le dire depuis votre sortie de l'école Poudlard, un poste d'auror vous est grand ouvert. Nous connaissons vos capacités magiques ainsi que toutes vos aventures aux côtés de vos deux amis.
C'est comme si on lui avait griffé le cœur à sang, et un silence gênant s'installa. La mort de Ron était encore trop récente pour qu'Hermione supporte qu'on parle de lui, et malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à dissimuler sa peine, les lèvres pincées en un trait fin.
L'homme se racla la gorge, mal à l'aise :
- Hum...bon. Venons-en à votre mission. Il va de soit que vous ne serez pas sur une petite affaire de disparition, nous vous avons réservés une mission très importante et risquée...
- Très bien, déclara Hermione dont le sentiment de peur lui était inconnu depuis quelques temps. Qu'elle est-elle ?
- Eh bien voilà. Des espions de notre camp, des animagus pour la plupart, ont repéré des allés et venues très fréquentes de Mangemorts en Nouvelle-Zélande, dans des plaines totalement désertes. Après plusieurs mois d'espionnage, le rapport est plus que satisfaisant, et un grand espoir nous ait redonné, rien n'est perdu Miss Granger...
Il avait dit ça avec un grand sourire et des yeux pétillants d'excitation. Hermione fut parcourue d'un frisson de curiosité, mais s'obligeait à ne pas se faire trop d'espoir pour éviter la déception.
- Là-bas se trouve une arme qui pourrait sûrement renverser la situation à notre avantage ! poursuivit-il.
- Quelle arme ? Où ? Comment savez-vous ça ? s'impatienta Hermione.
- J'y viens, j'y viens. Le comportement des Mangemorts nous invitent à croire que se trouve là-bas quelque chose dont Vous-Savez-Qui a absolument besoin ! Une fois sur place, nos espions ont écouté des conversations plus qu'intéressantes ! Tenez, voilà le dossier que nous avons reçu il y a quelques jours.
Il sortit une pochette bleue étiquetée « confidentiel », et la lui tendit, sautillant sur son siège. Hermione l'ouvrit à la page qu'il lui indiqua et découvrit le dialogue rapporté de deux Mangemorts écrit noir sur blanc :
« - Je ne comprends pas pourquoi il nous renvoie les voir encore une fois ! Ça ne fais je ne sais combien de fois qu'on y retourne et leur réponse est toujours la même ! / Calme-toi. Nos menaces ne servent à rien apparemment (...), c'est pour ça que cette fois nous venons en paix, n'oublie pas, courtoisie et politesse si tu veux sortir vivant d'ici / Cela fait des mois que nous tentons de savoir où l'objet se trouve, le Maître ne nous laisse aucun répit ! / Ne parle pas de lui ainsi ! (...) Cette mission est vitale pour sa survie, alors allons-y ».
Hermione resta interdite quelques instants, relut le contenu puis posa le dossier sur la table, un sourcil levé.
- Qu'est-ce que tout ça veut dire ? Et pourquoi parlez-vous d'arme ?
- Oh l'arme n'est qu'une supposition, ce qui importe réellement est ce besoin que Vous-Savez-Qui a d'obtenir cet objet.
- De qui parlent-ils ?
Bernard déglutit sa salive, comme si elle abordait le sujet qu'il aurait voulu retarder.
- Eh bien...hum...Oh et puis autant vous dire. Nous avons toutes les raisons de croire que cet objet est gardé par...des Vampires.
Hermione retint sa respiration. Des vampires ? Elle connaissait uniquement leur existence à travers les nombreuses légendes et les vieux mythes, et devinait qu'ils existaient réellement, mais de le réaliser ainsi lui fit immédiatement porter sa main au cou. La jeune femme avait toujours eu horreur de cette créature, ne supportant pas le sang, l'idée de s'en faire vider par une morsure lui donnait la nausée.
Voyant qu'elle ne répondait pas, Bernard continua :
- Dans le monde sorcier, la Nouvelle-Zélande est connue pour être un grand repère de vampires. Ce sont des êtres dangereux et assoiffés en permanence, mais le ministère international magique leur a formellement interdit de s'en prendre aux humains, ou nous nous verrions obligés de les éliminer. Les vampires sont puissants, mais ils savent qu'ils n'ont aucune chance contre nous et nos sortilèges de mort. C'est pourquoi ils méprisent notre race plus que tout, et le ministère s'étonne qu'ils n'aient pas encore rejoint le Lord d'ailleurs.
- Attendez, marmonna Hermione en se massant le front. Si j'ai bien compris, vous voulez que je m'incruste dans un repère de buveurs de sang qui détestent les humains, dans le but de récupérer un objet, dont on ignore totalement tout jusqu'à son existence, avant Voldemort ?
L'homme tressaillit à l'énonciation du nom tant redouté.
- Oh ne me dîtes pas que vous en êtes à ce stade ? s'énerva Hermione. Peu importe. Qu'attendez-vous de moi exactement ?
- Que vous gagniez leur confiance. Que vous les convainquiez de vous révéler la nature de l'objet, l'endroit où il réside surtout.
- Mais par Merlin comment voulez-vous que je m'y prenne si Voldemort lui-même n'a pas les arguments suffisants ?
- Justement, les nôtres doivent être meilleurs que les siens si nous voulons avoir une chance de les mettre de notre côté.
- Et quels sont-ils ?
Bernard sourit.
- Leur liberté !
Hermione ouvrit de grands yeux indignés :
- Leur...liberté ? répéta-t-elle. Vous entendez par là pouvoir chasser à nouveau les humains ?
- Parfaitement.
- Vous êtes complètement fou !
- Rassurez-vous miss Granger. Le but reste seulement de leur faire croire à cette liberté.
- Je ne sui pas sûre de saisir...
Bernard leva un sourcil complice, et la lumière se fit dans le cerveau de la jeune femme :
- Oh mon Dieu, souffla-t-elle. Vous voulez que je gagne leur confiance afin qu'ils se battent à nos côtés, et que je profite également de leur naïveté pour récupérer une fichue arme pour qu'après la guerre, en admettant qu'elle voit une fin, je leur annonce avec le sourire que le ministère s'est fichu d'eux pour leur propre intérêt ?
- Allons, ne me dîtes pas que vous éprouvez de la compassion pour des êtres qui n'hésiteraient pas à vous mordre sans scrupules si vous approchiez trop près ?
Hermione frissonna à cette pensée. De tout le monde magique, les vampires étaient probablement les monstres les plus terrifiants qu'elle connaissait et l'idée même de se retrouver dans un nid de buveurs de sang la faisait trembler de la tête au pied.
- Je ne suis pas sûre d'en être capable...Et puis ce sont des êtres intelligents, qu'est-ce qui vous fait croire qu'ils prendront au sérieux une pauvre sorcière telle que moi ? Et franchement, il n'est pas difficile d'imaginer que la proposition de Voldemort n'était pas différente de la notre ; il leur a sûrement proposé, en échange de cet objet vital et leur union, la possibilité infinie de se nourrir d'humain.
Hermione pensait bien sûr aux repas à volonté tant que ceux-ci seraient composés de Sang-de-Bourbe et de moldus...
- Pour ce qui est de vous croire ou non, ça c'est justement votre boulot, répondit Bernard qui parut beaucoup moins amical qu'au premier coup d'œil. Quant à la proposition du Mage Noir, elle est peut-être identique mais n'empêche que les vampires refusent encore et toujours de s'allier à lui. Ecoutez miss, je conçois parfaitement vos réticences, c'est un travail dangereux que le ministère vous demande, mais les vampires ne parlent pas aux hommes sorciers, vous êtes notre seule chance de découvrir ce dont le puissant Lord a besoin.
- Comment ça ils ne parlent pas aux hommes ?
- Les camps de vampires sont obligatoirement dirigés par une Renne. Les femelles sont beaucoup plus dangereuses et puissantes que les mâles, ce qui place ces derniers au rang de valet soumis. Elles ne supportent pas l'infidélité et la trahison, aspect qu'elles voient en chaque homme, et sont donc beaucoup plus ouvertes et confiantes envers les femmes. Et vous êtes désormais notre meilleur agent.
Si Hermione n'avait pas été assise, elle se serait probablement effondrée à terre. Bernard, histoire de remuer le couteau dans la plaie, venait de lui annoncer avec un détachement presque impoli, que les vampires punissaient la trahison. Hors, sa future mission, si elle l'acceptait, ne tournerait qu'autour de ça.
- Je suis désolée, souffla tristement Hermione en se laissant tomber contre le dossier. Je ne pense pas en être capable.
L'homme la dévisagea sans retenue :
- Eh bien moi qui avais hâte de rencontrer la courageuse et célèbre Hermione Granger...Enfin, il ne me reste plus qu'à aller annoncer à la presse la fausse alerte, annoncer que vous ne deviendrez pas auror parce que vous êtes terrifiée et que notre dernier espoir retombe à l'eau.
Hermione se mordit les mâchoires. Mais enfin à quoi s'attendait-elle en venant ici ? A ce qu'on lui confie une mission contre des Mangemorts, chose qu'elle faisait quotidiennement ? Bien sûr que non, et elle avait été idiote de se croire prête à relever le niveau des grands aurors tel que Remus, son désir de se rendre utile pour ne pas plonger dans la même dépression que Harry lui avait fermé les yeux sur la réalité des choses.
Soudain, un grondement se fit entendre au loin. Puis, au fur et à mesure qu'il se rapprochait, Hermione comprit que c'était une foule de personnes qui sortait de l'ascenseur, brisant le calme environnant. Il ne fallut pas beaucoup de temps à l'ancienne Gryffondor pour reconnaître les piaillements incessants de la presse magique...
- Vous les avez appelé ? lui reprocha-t-elle à d'un air angoissé.
- J'étais persuadé que vous accepteriez ! se justifia Bernard en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil. Il fallait bien annoncer la grande nouvelle...
Hermione n'eut pas le temps de s'enfuir qu'une vingtaine de journalistes débarqua en trombe dans la vaste pièce. Des flashs l'aveuglèrent et des questions fusèrent en tout sens.
- Est-il vrai que vous êtes devenue auror Miss Granger ?
- Miss Granger, pourquoi n'accepter ce poste que maintenant ?
- Quelle est l'importance de votre mission ? Est-ce dangereux ?
- Vous sauverez-nous ?
A présent Hermione regardaient ces journalistes plus comme des porteurs de bonnes nouvelles que comme des paparazzis. Dégoûtée de Rita Skeeter, renvoyée depuis longtemps cause de fausses révélations qui n'étaient pas les bienvenues en temps de guerre, Hermione avait toujours vu les journalistes comme des aimants assoiffés de mauvaises nouvelles. Mais ce matin-là, ils lui apparaissaient comme des sorciers ayant une famille eux aussi, des sorciers plein d'espoir pour l'avenir d'un monde qui ne semblait en posséder un.
- Ma fille voudrait un autographe de vous Miss Granger ! lança joyeusement un jeune journaliste brun, tendant un carnet et un stylo.
- S'il vous plaît ! intervint Bernard en se mettant devant elle. Moins de bruit s'il vous plaît, reculez, voilà merci. Je suis vraiment navré d'avoir à vous dire ceci, mais Miss Granger ne peut malheureusement...
- J'accepte !
Prise d'un élan de folie qu'elle aurait tout le temps de regretter plus tard, Hermione mit son égoïsme de côté et décida de mettre ses capacités magiques au service du bien...
- J'ai accepté la mission, répéta-t-elle à l'adresse des journalistes, évitant soigneusement le regard éblouis de Bernard. Mais comme vous devez vous en doutez, je ne peux vous dire en quoi elle consiste.
La foule ne sembla pas être déçue le moins du monde, trop contente de pouvoir bientôt annoncer aux sorciers qu'ils auront une nouvelle raison de croire en l'espérance.
- Bien ! Vous avez entendu ? s'exclama alors Bernard, tout aussi excité. Laissez-là à présent ! Merci de sortir, oui plus tard l'autographe monsieur, merci...
La porte refermée, Hermione s'écroula sur la chaise, envahie par l'image de deux grandes dents blanches s'approchant de son cou.
- Merci, dit alors Bernard d'une voix sincère. Pouvez-vous signer ceci s'il vous plaît ? C'est l'accord de votre mission, et voici la mission détaillée.
Il lui donna une feuille et un dossier rouge. La main tremblante comme une feuille, Hermione signa les yeux fermés, lèvres pincées.
- Maintenant que tout cela est achevé, je vous proposerais bien une coupe de champagne pour fêter ça, mais j'ai peur que la nouvelle que j'ai à vous annoncer ne réagisse pas très bien avec l'alcool.
Hermione se redressa prudemment, incertaine d'être capable d'enchaîner les mauvaises nouvelles.
- Bernard...de quoi parlez-vous ? demanda-t-elle en insistant bien sur chaque mot.
Celui-ci la regarda d'un air désolé, tordant frénétiquement ses mains, puis s'éclaircit la gorge :
- Cette mission est bien trop dangereuse, même pour une femme de votre niveau. Le ministère a décidé que vous seriez deux sur l'affaire. Je vous présente votre partenaire...
La porte du bureau s'ouvrit alors, et le cœur de la jeune femme, si fragile encore, se déchira brusquement...
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Tout le monde peut tomber amoureux Malefoy (Dramione)
FanfictionCette histoire ne m'appartient pas elle est de MalefoyHeartless sur fanfiction.net