Zero For Conduct [EN PAUSE]

Chapitre 2: Did some bad stuff when you were young?

Hyuna se leva avec une heure d'avance par rapport à l'ouverture du club. Elle n'avait pas réglé les derniers détails de son prochain travail, et elle détestait que tout ne soit pas parfaitement réglé. A vrai dire, elle ne pouvait pas se le permettre. Une tartine dans une main, elle s'installa à la table de sa cuisine avec un crayon, un bloc-notes et le dossier papier que son dernier client lui avait donné deux jours plus tôt. Celui-là avait décidé de lui faciliter la tâche. L'identité, les activités, les habitudes de la cible, y compris ses trajets quotidiens, tout y était soigneusement répertorié. Ce qui ne l'avait pas empêché de vérifier toutes les informations qui y figuraient. Et tout était exact. Park Jimin... il était majeur, mais c'était un lycéen. Le premier. Peut-être son plus jeune. Elle n'avait jamais eu à se poser la question d'une quelconque restriction d'âge. Mais elle n'avait encore jamais eu affaire qu'à des adultes. Que ferait-elle si on lui donnait un enfant pour cible ? Elle savait bien ne pas être la seule dans son milieu aux alentours, mais elle se targuait d'être la meilleure, ce qui était tout de même assez utile pour échapper à la concurrence, et le fait qu'elle n'ait jamais refusé une offre d'emploi contribuait à cette réputation.

*

- T'en veux un ?

Le regard de Jonghyun passa de la maison qu'ils surveillaient à son coéquipier, Changseon, puis à la boîte de donuts qu'il tenait. Il hésita un instant avant de finalement en prendre un.

- Merci.

Changseon ne lui répondit rien, la bouche pleine, et ils reportèrent leur attention sur la maison. Les deux hommes étaient en planque, depuis ce qui leur semblait être beaucoup trop longtemps. On leur avait donnée l'ordre de surveiller cette maison et d'arrêter toute personne qui en sortait. Et c'était là que se trouvait le principal problème : personne n'en était sorti. Cela faisait pratiquement cinq heures qu'ils étaient assis dans leur voiture et Jonghyun commençait réellement à en avoir marre.

- Ca ne sert à rien.

Changseon lui lança un regard interrogateur, un deuxième donut dans la main.

- Il n'y a personne là-dedans, on nous a certainement donné une mauvaise adresse ou alors...

Le grésillement de la radio l'interrompit. Changseon avala sa bouchée et répondit :

- Voiture 5.

- Le suspect a été arrêté, vous pouvez rentrer, répondit une voix (NA : il me faut un truc ici)

- Bien reçu.

Jonghyun soupira, à la fois de soulagement et d'agacement, et démarra. En silence, ils retournèrent au poste. Là-bas, les autres policiers les invitèrent à aller boire un verre afin de fêter la résolution de l'affaire mais Jonghyun déclina, trop fatigué pour faire la fête. Il était sur le point d'entrer dans sa voiture lorsque son téléphone sonna. Le coréen espéra que c'était un message de Kibum, lui donnant une information, mais il fut déçu de constater que ce n'était que sa sœur, Amber. En ouvrant le message, il s'en voulut d'avoir ressenti de la déception alors qu'il aimait profondément sa sœur. Il fut d'ailleurs ravi qu'elle lui dise qu'elle allait probablement passer à Séoul et qu'elle aimerait le voir quand elle y serait. Il lui répondit rapidement que cela lui ferait plaisir et il monta dans le véhicule avant de rentrer chez lui.

*

A dix-huit heures précises, Hyuna descendit la grille métallique de son club. La nuit n'était pas encore totalement tombée, ça n'était pas l'idéal mais elle pouvait faire avec. Et opérer tôt lui laissait la soirée libre pour sortir s'amuser. Ca faisait un moment qu'elle n'était pas rentrée accompagnée... oh, au moins une semaine. Tenue courte et légèrement provocante, maquillage appuyé et talons hauts, elle avait décidé de faire un petit effort vestimentaire. Il était un peu tôt pour sortir ainsi vêtue, mais personne ne fit attention à elle. Park Jimin fréquentait un lycée côté et vivait dans un quartier résidentiel huppé. Visiblement sa famille ne manquait de rien. Mais ça n'était pas ça qui intéressait Hyuna, plutôt l'itinéraire qu'il empruntait tous les jours à pieds pour aller d'un à l'autre, itinéraire qui traversait le centre-ville, ce qui arrangeait assez la jeune femme concernant ses projets de suite de la soirée. Elle l'avait suivi la veille et avait trouvé sur son chemin quotidien l'endroit idéal, c'en était même trop simple. Il coupait en prenant une traverse entre deux blocs d'immeubles. Deux bâtiments donnaient directement sur la ruelle, le premier abritait une boîte de nuit, l'entrée principale était sur la face opposée de l'immeuble et la musique couvrait n'importe quel bruit provenant de l'extérieur, le second était vacant, apparemment en attente d'un rachat. Hyuna contourna ce dernier bâtiment et se posta au bout de la ruelle. Il devait arriver par en face. Elle sortit de son sac son desert eagle et le plaça dans son dos, maintenu par la taille de son short et caché par sa chemise ; elle avait dû renoncer au silencieux faute de place et avait finalement cédé à la tentation de laisser son glock, le seul de ses pistolets auquel elle pouvait le fixer, au profit de son arme de prédilection. De toute façon, le bruit ne l'inquiétait pas tant que ça. Elle garda un œil fixé sur sa montre. Plutôt ponctuel, Jimin emprunta la traverse à dix-huit heures vingt-deux. Elle sortit de son recoin d'ombre et avança avec assurance, comme si elle aussi venait de tourner, une main sur la crosse de son pistolet dans son dos. Le lycéen l'observa de manière un peu insistante mais ne s'arrêta pas de marcher. La traverse étant assez étroite, ils devaient passer plutôt près l'un de l'autre pour se croiser. Au dernier moment, d'un mouvement fluide et sans modifier le rythme de ses pas, Hyuna sortit sa main armée de derrière son dos, posa le canon de son arme sur la poitrine du jeune homme qui ne vit rien venir et pressa la détente. La détonation fut bruyante. Le tout avait duré moins d'une seconde et elle était déjà derrière lui lorsque le corps sans vie de Park Jimin s'effondra au sol. Elle ne se retourna pas et avait remis le desert eagle dans son petit sac à main verni avant d'atteindre l'autre extrémité de la ruelle. Rapidement, elle vérifia que son haut blanc se ses jambes nues n'avaient pas été éclaboussés de sang, savait-on jamais, et, satisfaite que ce ne fut pas le cas, reprit son chemin, réfléchissant au lieu de vie nocturne sur lequel elle devrait mettre le cap.