~Anorexie~

Trois

Au beau milieu de la nuit, mon ventre vibre et grogne. C'est la première fois depuis bien des années je ressens la sensation de faim. Et je ne sais même pas pourquoi elle se déclenche aujourd'hui. Je me lève durement de mon lit, et je sors discrètement de ma chambre. J'évite les infirmiers mais la sécurité elle... C'est tout autre chose. Un grand homme se plante devant moi pour m'empêcher d'avancer. Il me regarde de haut, je dois paraître terriblement faible à côté de lui qui est semblable à une armoire.

- Où compte tu aller comme ça jeune demoiselle ? Sa voix grave raisonne dans ma cage thoracique.

- Hum.. Je.. J'ai faim...

- Il y a des heures pour les repas.

- Ne devinez vous donc pas à ma corpulence que je mange peu ?

- Anorexique je présume ?

Je rougis en guise de réponse, je n'aime pas employer le vrai nom.

- Je vois... Retourne dans ta chambre, j'arrive avec de quoi te nourrir.

Je le remercie infiniment et retourne en sautillant dans la salle. Je m'installe sur le bord de mon lit en m'accoudant sur la tablette roulante. Mes yeux pétillent de cette sensation qui refait surface. Une silhouette se dessine dans le noir, j'allume la lampe et mon coeur s'arrête. C'est lui, le fameux, le beau garçon. Il prend place sur un siège et me regarde fixement.

- Je t'ai entendu dans le couloir, et... Hum... Moi aussi j'ai faim. Est-ce que ça te dérange de partager ?

Incapable de trouver la parole, je secoue la tête. Il sourit et gênée je recouvre mes jambes de la couverture peu épaisse.

- J'ai été comme toi. Rompte-t-il.

- P.. Pardon ?

- Tu as compris.

- Comment.. Comment tu as fais ?

- Je ne te dirais pas la volonté parce que ce n'est pas ça. C'est l'amour. Je l'ai fait par amour pour ma petite soeur. Et me voilà ! Il tend les bras vers le ciel. J'ai bien envie de lui répondre que je n'ai personne à aimer mais je n'en ai pas le courage.

- C'est une belle histoire.

- Oui, je le sais.

Le surveillant entre avec des chips, du sucre, des gâteries. Je mange la moitié d'un petit paquet de Lay's, juste pour prouver un jeune homme que je suis capable de le faire, je suis capable de manger à ma vrai faim.

- Je ne connais toujours pas ton nom...

- Tobias Weston, et toi ? Quel nom à le mérite d'incarné cette jolie frimousse ?

- Angela, rougis-je.

Il se lève un sourcil à l'air de dire " Que t'avais-je dis ?" et je tente mon premier sourire avec ce bel inconnu qui en plus de sa beauté, possède une intelligence hors norme et est d'une gentillesse infini. Toute la nuit nous discutons de tous de rien, au petit matin il repart et me promet de venir me rendre visite. Je me rendors un sourire niais sur les lèvres, que je ne puis enlever avant d'être totalement inconsciente.

C'est une femme qui me réveille, j'ouvre les yeux et reste là tout bêtement à la fixer, ses yeux rougis et ses pupilles dilatées me rendent mon regard en plus impassible et froid. Elle est en... Pyjama ?
Je n'y crois pas, ma mère est venu à l'hôpital en pyjama et raide défoncée qui plus est... Je ne m'attend pas à ce que cela se passe bien...