La Survivante (terminée)

Chapitre 9

Aujourd'hui nous sommes vendredi, il est quatorze heures et nous venons de finir les cours. Je n'ai pas revu Kais depuis que je l'ai évité mercredi.  Même si après ce petit accident Clarisse est venue me voir pour me mettre en garde que son frère est prêt à tout pour me faire sienne, je lui ai clairement fait comprendre que je ne supporte pas qu'on croit que parce que je suis une louve solitaire et en plus une femelle qu'on ait un droit quelconque de propriété sur moi. Si son frère veut avoir la moindre chance qu'il se mette bien dans le crâne que je n'appartiens à personne. 

Enfin bref, je suis maintenant devant le Lycée en compagnie de Ambre afin d'attendre les garçons, qui arrivent dix bonnes minutes après la sonnerie. 

- C'est pas trop tôt ! s'exclame Ambre. J'ai bien cru que vous nous aviez oubliées.

- Comment oublier de telles beautés ?! demande François outré qu'on puisse penser cela. 

- Impossible, répond Dmitri en s'approchant de moi pour m'embrasser la joue avant de continuer. Vous ne voulez toujours par qu'on vous accompagne au centre commercial ?

- Certainement pas, déclare Ambre. Et puis on ne risque pas de se perdre, je connais cet endroit comme ma poche et je ne veux surtout pas que vous voyez les tenues avant la fête. De toutes manières vous serez les premiers à les voir puisque l'on se retrouve tous chez Alix et Dmitri avant de partir.

Dmitri pousse un soupir de résignation tout comme Antony mais les autres ont l'air soulagés de ne pas être obligés de venir.

On est arrivé au centre commercial à quatorze heures quarante. Ambre me traîne dans ses boutiques préférées, me mettant un nombre incalculable de robes dans les bras sans me demander mon avis et nous propulse toutes les deux dans les cabines d'essayages. Après presque plus d'une heure d'essayage de robes nous avons enfin choisi nos robes, mais Ambre veut absolument une paire de chaussures pour aller avec sa robe verte à une bretelle quant à moi j'ai eu beaucoup de mal à trouver une robe qui cache toutes mes cicatrices mais je finis par tomber sur une robe noir qui m'arrive à mis cuisse avec des manches longues en dentelle. Maintenant je suis presque, j'ai bien dit presque sur le point de la supplier de  faire une pause, mais elle m'évite cette humiliation en me proposant de se poser à un endroit. Ce n'est pas que je n'aime pas faire du shopping mais je préfère en petite dose puisque ma louve elle ne supporte pas rester enfermée dans un endroit avec beaucoup de monde, trop longtemps. 

On entre dans un café, je vais m'asseoir à une table à l'écart pendant qu'Ambre va chercher nos boissons.  Alors que j'attends tranquillement, je le vois. Il est sur le point d'entrer dans le café et vous savez quoi ? Il tient Coralie par la taille et la sert contre lui. Mon sang bout dans mes veines, j'ai envie de me lever et de les tuer tous les deux dans d'atroces douleurs et pour être franche je ne suis pas la seule. J'ai du mal à contenir Al, elle est en colère après lui, elle pensait qu'il avait des sentiments pour nous  et elle n'est pas la seule. C'est comme recevoir un coup de poignard dans le cœur.

" Et après il dit qu'il veut nous faire sienne, déclare Al. Il vient juste de nous donner une raison de plus de ne pas le laisser nous toucher."

" Il va regretter de nous prendre pour des imbéciles, j'ajoute."

A l'instant même où il pénètre dans le café, son regard se pose sur moi et  il se détache aussitôt de Coralie. Mais dommage pour lui c'est trop tard, je l'ai déjà vue. Mon regard s'accroche au siens à travers mes lunettes une demi-seconde avant que je détourne les yeux. Ambre apparaît alors avec mon chocolat viennois macaron et son cappuccino. Je sens encore le regard de Kais sur moi mais je ne le regarde pas, je l'ignore totalement. Du coin de l'œil je vois Coralie s'asseoir à ses côtés puis se coller à lui de façon à ce que ses seins se frottent contre son torse. Quant à lui, il ne fait rien, il n'essaie même pas de se décoller. Non, au contraire, il passe de nouveau sa main sur sa taille. Un nouveau poignard vient de se planter dans mon cœur. Il continue de caresser la taille de cette peste tout en me regardant intensément. J'ai un mal fou à me contrôler pour m'empêcher de leur sauter au cou, et le fait que demain c'est la pleine lune ne m'aide pas du tout. C'est peut-être moi qui aie décidé de ne pas concrétiser, mais ce n'est pas en essayant de me rendre jalouse qu'il réussira de se rapprocher de moi. Bien décidée à ne pas me prendre dans son jeu, je me concentre à nouveau sur la conversation que me tient Ambre, même si je dois avouer que je n'ai pas vraiment écouté.