Chapitre 3 (tome 2)

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Ça fait maintenant un quart d'heure que nous roulons sous les ordres d'Annie et impossible de reconnaître les lieux. Ce n'est que vingt minutes plus tard, Annie demande à Morgane de se garer devant une grande maison à la façade blanche. Annie descends la première, en m'entraînant avec elle, me menaçant toujours de son couteau. Nous grimpons les marches et nous arrêtons devant la porte d'entrée. Annie sonne une première fois, puis une autre. Au bout de quelques minutes d'attente, une magnifique brune à la peau mate nous accueil.Elle fronce les sourcils à la vue d'Annie et du couteau qu'elle pointe sur moi, puis balaye le reste du groupe des yeux.Annie lui sourit en retour et me fait avancer d'un pas, me plaçant face à la femme. 

- Regarde qui je t'ai emmené.

La femme me balaye rapidement du regard et s'apprête à ouvrir la bouche lorsque son regard s'arrête sur mon visage. Ses yeux s'écarquillent tellement à la vue des miens que j'ai l'impression qu'ils vont sortir de leur orbite. Elle m'agrippe violemment et me tire vers elle sans ménagement, si bien que j'émets un cri lorsque le couteau d'Annie laisse une traînée de sang sur mon cou.  La femme approche son visage si près du mien que son souffle saccadé s'écrase sur ma peau.

- L'enfant aux yeux d'or, murmure-t-elle sans me lâcher.

Ses yeux me scrutent de manière si intense que j'ai l'impression que ma peau brûle. Je l'entends parler à Annie dans une langue qui m'est complètement étrangère avant de me pousser devant elle à l'intérieur de la maison.

- Donnez-moi vos armes, déclare la femme en regardant les Z entrer.

- Désolé mais on ne va nul part sans nos armes, lance un des deux hommes.

- Dans ce cas j'ai bien peur que vous ne soyez pas les bienvenus ici, réplique la propriétaire.

- On reste avec la fille, ricane l'autre d'un air moqueur.

Ils entrent tous deux dans la maison en ignorant le refus de la femme. Cette dernière se retourne vers eux en une fraction de seconde, et me lâche. Elle joint ses mains devant elle avant de murmurer quelque chose dans la même langue que tout à l'heure et en un clin d'œil les deux hommes sont projetés hors de la maison. Un hoquet de surprise m'échappe en voyant ce qui vient de se passer. En regardant frénétiquement autour de moi je vois que le visage de Morgane est figé dans la même expression que le mien. Le choc, la peur, et l'incompréhension se reflètent dans son regard. Mais pas dans celui d'Annie. Cette dernière n'a même pas tiqué en voyant les hommes se faire éjecter à des dizaines de mètres de nous. Je recule de plusieurs pas en me postant près de Morgane qui prend une position d'attaque, les mains parées au combat. La dame referme la porte d'entrée à la seule force de son regard et se retourne vers nous. 

- Et si nous allions discuter au salon?

Sans attendre notre réponse la femme nous dépasse avant d'entrer dans ce que je comprends être le salon et s'assied sur un des canapés qui se font face. D'un geste de la main, elle nous invite à en faire de même. Je m'assois face à elle, suivie de Morgane qui se poste près de moi à la manière d'un garde du corps. Annie reste debout, face à nous, les mains dans les poches. Un long silence s'installe dans la pièce jusqu'à ce que l'inconnue décide de prendre la parole, sans détacher son regard du mien. 

- Je te présenterai bien mes condoléances, mais ce serait hypocrite. 

Un frisson parcourt tout mon corps à l'entente de ses mots. Ma respiration s'accélère subitement et sans réfléchir une seconde de plus je lui saute dessus et l'agrippe par la gorge. Annie s'apprête à se lancer sur moi à son tour mais lorsque le regard de la femme croise le mien, j'ai l'impression que des flammes se sont emparées de mes yeux. Je pousse un cri de douleur et m'éloigne immédiatement de la femme.

Regarde-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant