Chapitre 1 : get into my world

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« Grouille un peu Mam's ! Je vais encore louper mon avion. »

Chignon haut, robe évasée, converse, Iphone, sac bandoulière, c'était ainsi que je me présentais à l'encadrement de ma porte, à taper du pied et attendre péniblement ma mère. Je détestais être la veille d'un voyage, maman était pire qu'une boule de nerf et me prenait littéralement le chou. Je n'avais qu'une hâte et c'était de me retrouver dans l'avion en
direction d'un autre pays.

Après ce qui devait me sembler une éternité elle finit par débouler les escaliers, mon passeport à la main et déjà chaussée, il ne fallait plus que monter dans la voiture et le cauchemar touchait bientôt à sa fin. Une fois dans celle ci, le discours habituel fut enclenché :

-       Ma puce, tu n'as rien oublié ? Tu as les adaptateurs ? Tes médicaments ? Tes billets ?

-       Oui oui et oui.

-       Et tu me promets de bien faire attention ?

-       Non, non, à la première occasion je me jette devant une voiture.

-       Je suis sérieuse, miss.

-       Oui maman, je me comporterais comme un ange.

Frustrée, j'enfilais mes écouteurs et observais la route le reste du trajet.

Ma mère, je ne dirais jamais le contraire je l'aimais, du moins pour ce que je la connaissais. Elle était l'emblème parfait de la femme qui a réussit. Elle a obtenu un doctorat en science, travail comme ingénieur, fait le tour du monde, a du succès dans son métier mais n'a jamais réellement eu le temps pour ses deux filles. De ma naissance à mes douze ans j'avais une baby-sitter chez qui je restais toute la semaine, de la fin des cours jusqu'à tard le soir. Donc pas le temps de beaucoup voir maman et les week-end, il y avait tellement de chose à faire au tour de la maison, qu'elle ne pouvait donc pas passer tout son temps avec ses filles. J'ai donc plus ou moins grandit sans une prestance féminine, ce qui m'a permis d'être indépendante très vite mais avoir beaucoup de lacune sur d'autres sujets. Comme vous pouvez le constater vous même, elle est très maniaque, psychorigide et a besoin de tout contrôler, ce qui avait le don de me rendre dingue. D'où l'échappatoire d'un été.

Il y a quelques mois de ça, j'ai été accepté dans une école privée de droit sur Paris. Malgré les revenus pas trop dramatiques de mes parents, payer l'école, plus le logement, plus la nourriture, plus la scolarité de ma sœur ainée, tout ça devenait un peu compliquée. J'avais donc décidé de prendre les choses en main et me trouver un petit job d'été, histoire d'aider un peu. J'en étais presque devenu chauve, combien la recherche ne s'avérait pas fructueuse. Par chance, de fil en aiguille, une très bonne amie avait contacté son parrain qui était directeur d'une arène à Londres. Au début il était pas trop convaincu mais j'ai su me montrer persuasif et puis, ben, me voilà en route pour vivre un été musical et londonien. Je ne saurais trop dire si j'étais excitée à l'idée de vivre seule dans la capitale anglaise, déprimée de laisser mes amis derrière moi pour deux mois ou bien paniquée par le fait que je ne connaissais rien au milieu de la musique. En tout cas une chose est sûre, j'étais bel et bien stresser par tout ça.

Une fois arrivé à l'aéroport, je m'empressais de glisser une bise à ma mère, un petit merci et je filais vers l'enregistrement des valises. Le reste du voyage était comme tout autre voyage, long, chiant, avec deux kilos de plus sur les fesses et des oreilles bouchés à l'atterrissage. Une fois que j'avais tout récupérer, que j'avais emprunté le train express de gatwick et que j'étais arrivée à king's cross, une petite boule de stress se formait au fond de ma gorge. J'étais totalement seule, sans personne, dans une ville que je connaissais à peine, près à faire un truc qui m'étais totalement inconnu, il y avait de quoi balisé. J'inspirais un bon coup, cherchait mon calme, on va évite la crise de panique. Je sortais de la gare et vie une jeune fille avec la pancarte : « Charlotte Courtellier » écrit dessus. Elle devait être ma fameuse coloc. Effectivement oui, sur des sites de colocations anglaise, j'avais réussis à dénicher une jeune fille d'un an mon ainé, qui avait besoin d'un deuxième loyer pour l'été. Je m'approchais d'elle, un sourire bien marqué et quelques clignement d'yeux pour me rappeler de son prénom : « Sarah ! C'est ça ? » Mon accent anglais laissait à désirer, malgré les années de travail, les incalculables séries et films vue en version original, je n'arriverais jamais à acquérir leur accent british super craquant.  Enfin tant pis. Sarah m'accordait un sourire bienveillant et me dirigeais vers la sortie :

-        C'est exactement ça, Sarah Hamilton, pour vous servir ! j'espère que ton voyage c'est bien passé ?

-       Ça va, ce n'était pas l'extase mais j'ai survécu. Dis-je un sourire poli aux lèvres.

-       Tu m'étonnes ! Qui aime être dans un avion trop petit, pas confortable et avec un inconnu à ses côtés ? Un doux rire suivis sa remarque.

-       Je ne m'étonnerais même pas si cela existait !

Un rire à l'unisson se fit entendre. Je crois bien que nous allons nous attendre à merveille, elle et moi. On finit par embarquer dans un taxi et vingt minute plus tard, il nous déposa devant une sublime petite maison dans victoria square. Je comprenais mieux pourquoi elle me faisait payé le loyer si chère, l'intérieure de la maison était magnifique, certes petit mais d'un goût exquis. Elle m'indiquait mon réfectoire pour les huit prochaines semaines et me prévenait qu'elle m'appellerait quand les pizzas pour ce soir seront arrivées. C'est déjà très bien me connaître de savoir qu'il n'y a rien de mieux pour m'amadouer qu'une bonne vieille pizza bien grasse. J'étais pas du tout le genre de fille à faire attention à mon poids. Je ne dis pas non plus que j'étais enrobée, j'avais des petites paume d'amour certes, mais j'étais dans la moyenne je dirais, en tout cas pour le moment. Pendant longtemps je me prenais la tête avec mon poids, faisait régime sur régime, médicament sur médicament mais cela n'a qu'été bénéfique à ruiner ma santé. J'avais donc décidé de passer au dessus de ça, malgré le fait que dans les mauvais jours, cela me hantais toujours. La société nous aura donc tous pervertie avec ça.

En attendant la pizza, j'eu le temps de ranger toutes mes affaires, de prendre une douche, de tracer mon itinéraire jusqu'à la fameuse arène, prénommé O2 et de faire deux trois crises de panique. Histoire de bien réaliser que demain j'allais commencer à être stagiaire en évènementiel dans une grande salle de concert Londonienne, que j'allais devoir classer des documents, organiser des plannings, superviser des préparations de concert, être au petit soin de monstre de l'industrie et donner des avis musicaux, alors que je n'avais aucune idée du métier. Rien de quoi flipper, voyons.

« Charlotte ! Les pizzas sentent divinement bon. »

Refoulant tous mes angoisses, je traversais les couloirs de la maison et rejoins la jeune femme à la cuisine :

-       Elles ne font pas que sentir divinement bon mais également elles en ont l'air ! Je sentais mon ventre crier famine et me supplier de goûter une des ces merveilles.

-       Tu as tout à fait raison ! C'est pour ça que je ne fais pas durer notre supplice, bon appétit et à l'honneur de notre colocation sur deux mois. Dit-elle avec une part de pizza déjà à la main et un sourire radieux au bout des lèvres.

-       Une colocation que je ne doute pas qui sera formidable. Je lui souris largement et attrapais à mon tour une bonne grosse part de pizza.

Le reste du repas se déroulait dans une ambiance chaleureuse et pleines d'humour. Sarah et moi étions sur la même longue d'onde. Je ne craignais même pas un crêpage de chignon après deux semaines étant donné, qu'on a chacune notre salle de bain, que je travail toute la journée et qu'on a chacune notre place dans le frigo. Je pense que ces deux mois ne vont pas être si mal que ça.

Aprèsavoir parler pendant plus deux heures de nos vies respectives, de notre viesentimentale qui était pour nous deux un échec, de nos situations familialesqui sont plutôt stable quoi que bien anormal et de nos goûts, rêves etambitions, j'ai finis par retourner dans ma chambre et passer le reste de lasoirée à comprendre l'univers de la musique et me préparer à la longue journéequi m'attenais le lendemain. Je n'avais d'ailleurs pas fait long feu, vu que jem'étais endormis avec un ordinateur toujours encore allumé et avec Wikipédia d'ouvert.Par pitié, faites que ce boulot ne soit pas trop exigeant, chiant et surtoutque je ne me fasse par renvoyé dès le premier jour. Je ne demanderais rien queça. Puis même mes pensés se tue. Je tombais dans les bras de Morphée.

Heaven knowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant