Cara, Inoubliable

Chapitre 7.

Pdv Analyne

C'est le tout dernier jour du lycée. Il y avait un bal de fin d'année, comme dans chaque lycée des États-Unis, mais mon copain Josh venait de se casser la jambe en jouant au basket dans l'équipe du lycée dont il était capitaine.
Je m'en contre fichait à vrai dire, qu'il soit capitaine. Mais pas qu'il se soit cassé sa jambe. Il n'avait donc pas pu jouer au match de fin d'année, mais par chance son équipe à tout de même gagné. Je savais cependant pertinemment qu'il avait été triste de ne pas pouvoir jouer pour la dernière fois avec ses amis, son dernier match.
C'est toujours comme ça pas vrai ?
On passe notre temps à nous plaindre du lycée, et au moment où arrive la fin, on se plaint déjà du futur. Les gens viennent et partent dans notre vie, ils font des allés et retour et parfois ne reviennent jamais.
Cara n'est jamais revenue.

Je m'étais alors dit que je pourrais aller au bal avec Nat ou Nathan. Mais Nathan est partit hier rejoindre sa famille en Angleterre après la remise des diplômes. Le plus triste la dedans, c'est qu'il en a profité pour nous annoncer qu'il ne reviendrait jamais, juste après que nous ayons étés diplômés. J'ai à ce moment précis sentit les larmes me monter aux yeux et il m'a ensuite tendu un papier cadeau rouge, comme celui avec lequel Cara m'avait emballé mon vinyl des runaways.
Je l'ai ouvert à toute vitesse et se tenait dedans Jurassic park, le premier film que nous ayons tous les trois regarder ensemble.

- Merci beaucoup Nathan.

Il m'a serrée dans ses bras tellement fort que j'ai cru que ma poitrine allait exploser. Nous l'avons ensuite regardé partir dans un taxi qui l'emmenait, lui et sa famille, tout droit à l'aéroport.
Quand à Nat, lui, j'étais persuadée qu'il pourrait m'accompagner.
Il a passé un bon quart d'heure à tenter de me dire quelque chose mais en vain. Il me l'a seulement annoncer ce matin par téléphone.

- Je suis vraiment désolé Analyne, j'aurai du te le dire hier que je partais.. Mais, on venait d'apprendre pour Nathan et je voulais pas te gâcher encore plus la journée.
- Bof, maintenant c'est celle là qui est gâchée également.
- Ne m'en veux pas s'il te plait.
- Je ne t'en veux pas.

Nat quant à lui, partait pour l'Australie, sans ses parents qui eux restaient confortablement dans leur petite maison chaleureuse.
Il voulait faire des études particulières, qui, disait-il "il n'y a qu'en Australie que l'on peut faire ça".
Alors au final, je me retrouvait seule à y aller et est décidé de rester chez moi. Mes trois meilleurs amis étaient partis, et mon copain passait sa dernière journée à l'hôpital, ou de toute évidence seulement la famille avait le droit aux visites.

Je décide donc de faire le tri dans mes affaires et de ranger un peu mon bureau, ma chambre, et mon appartement tout entier, quand je suis tombée sur ça :

Analyne,
Je suis vraiment trop lâche pour te la donner en main propre alors je vais en profiter pour la poser sous tout ton bazar pendant que tu iras préparer du thé, chose que tu fais tout le temps.
Je pense qu'il y a des millions de façons de le dire mais qu'il est incontestablement anormal que je te l'écrive sur un bout de papier. Cependant, comme je ne suis pas sure de revenir et que j'ai laissé mon téléphone au fond des chiottes, je me retrouve dans l'obligation de t'écrire que je suis depuis toujours, follement, passionnément et éternellement amoureuse de toi.
Je pense que tu as du le comprendre toute seule, et bien avant moi.
Je n'ai jamais eu le courage de ne serait-ce que penser pouvoir être amoureuse d'une fille un jour, et encore moins de toi, ma meilleure amie.
Et comme tu peux bien le savoir depuis toutes ces années, je fuis en permanence. Je fuis ce que je ressens ou je fuis pour ne pas savoir ce que les autres ressentent. Cette fois-ci, je suis partie à San Diego, et je n'ai pas peur de te l'écrire parce que te connaissant, tu ne rangera pas ce bazar sur ton bureau avant la fin de l'année, et donc ne verra pas cette lettre d'ici là.
Peut-etre qu'un jour je te dirai comment ça se passe la vie à San Diego, et j'espère grandement te revoir.
La seule et unique raison pour laquelle j'ai fuis cette fois, c'est toi.
Je ne savais pas comment quitter Nathan, et puis je n'assumait pas le fait de t'aimer. De toute évidence mes parents ne m'aurait pas retenue, ces connards. Pardon.
Je sais que tu déteste quand je dis des gros mots, alors les écrire n'est pas mieux.
Je devrais le raturer mais tu déteste également les gribouillis sur les feuilles, alors je préfère laisser ce gros mot et m'excuser par la suite.
D'ailleurs, excuse moi. Excuse moi de m'être barrée comme ça, sans te donner de nouvelles, ni même t'avoir dit ou j'allais. Et excuse moi de ne pas t'avoir donnée cette lettre en main propre.
J'espère sincèrement que tu va sauter jusqu'au ciel quand tu recevras ton diplôme de fin d'année, parce que je suis persuadée que tu l'aura, avec mention très bien par la même occasion.
Je me demande ce que tu auras bien pu faire pendant tous ces mois où on ne se sera pas vues. Je me demande si tu vas m'oublier.
Tu sais, j'ai toujours pensé que personne n'était inoubliable, mais c'est faux, pas toi Analyne. Toi tu l'es. Toi tu es inoubliable.
Je n'ai strictement aucune idée de ce qu'il va se passer ensuite. Je ne sais pas si je vais revenir, rester là bas à vie ou tout simplement mourir au fond d'un trou.
Jusque là s'il te plait, fais moi le plaisir de ne jamais oublier qu'aucune histoire iréelle n'a jamais de fin, mais que notre histoire est réelle.

Je repose la lettre, ou quelques-unes de mes larmes se sont déposées et ont fait couler l'encre et me laisse tomber sur le lit.
Cara Cara Cara. Quatre lettres pour une fille aussi compliquée.
Le truc avec Cara, c'est qu'elle était plutôt grande en taille. Elle était blonde aux yeux bleus, des épais sourcils, ce qui faisait sa particularité. Elle était belle. Belle, jeune et perdue.
Elle était née belle, à vécu belle et mourra belle. Et pendant toute cette vie, cette vie qui je l'espère, sera longue, elle restera indéniablement perdue.

Quelque chose me coupe en plein milieu de mes pensées. J'entend quelqu'un toquer au bord de ma fenêtre.
Je me relève rapidement, et, sans même être choquée, aperçoit Cara, ces même yeux bleus, ces même cheveux blonds, son nez collé à la vitre, ce fameux sourire aux lèvres et une nouvelle lettre à la main.
Elle est revenue.

//

Voilà l'histoire est déjà terminée, ce n'était pas bien long, mais je voulais que tout le monde comprenne que vous avez le droit d'aimer qui vous voulez et de faire ce que vous voulez dans la vie, rien n'est impossible ! ❤