Chapitre 12

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Kris

Son regard bicolore me fixe avec intensité. Je peux y lire de la colère, mais aussi un sentiment plus profond et je crois que c'est vraiment de l'amour. Voyant que je ne réagis pas, il se dégage de mon emprise et commence à s'éloigner. Je lui saisis doucement le poignet, l'attire contre moi et je ne fais rien de plus. Mes bras encerclent sa taille et ma tête est posée sur la sienne, dans une douce étreinte qui communique beaucoup de choses.

- Je suis peut-être un connard Callum, mais je ne ferais pas tout ça s'il n'y avait rien de plus que du cul.

C'est ma façon d'exprimer ce que je ressens et je sais qu'elle est maladroite mais je n'y peux rien, je suis comme ça. Il enfouit son visage dans mon cou et ses mains serrent avec force mon tee-shirt. Nous restons ainsi plusieurs minutes et je finis par le repousser doucement. Il se laisse faire et m'observe, un peu timide. Il semble tellement vulnérable à cet instant que je me fais la promesse de le protéger quoi qu'il arrive. Je lui tends ma main et il entrelace ses doigts aux miens. Puis, je le tire jusqu'à sa chambre. Quand j'ouvre la porte, la première chose que je vois c'est le bordel qui jonche le sol. Tout est détruit, comme une partie du cœur du brun qui d'ailleurs laissent échapper un sanglot. Je me tourne donc vers lui et lui sourit tendrement.

- On va aller chez moi, il y a plein de trucs inutiles que tu pourras casser et puis, tu pourras découvrir ma chambre.

Je lui fais un clin d'œil et un mince sourire apparaît à travers ses larmes. Il a compris l'allusion. Quand nous ne faisions que coucher ensemble, c'était partout sauf dans ma chambre qu'il n'a donc jamais vu. J'appelle mon chauffeur puis rassemble quelques affaires du brun qui reste inerte. Il ressemble à une poupée de cire et je crois qu'il est vidé, lassé de tout et que ces sentiments nouveaux et effrayants l'épuisent. Il n'a plus la force de faire quoi que ce soit. Le sac sur l'épaule, je l'attrape par la taille et l'entraîne dehors. Je ferme la porte derrière nous et monte dans la voiture qui nous attend déjà. Le trajet se passe dans le plus grand des silences, j'ai même l'impression que Callum s'endort. Une fois arrivé, je l'aide à sortir et nous gagnons l'entré où le majordome nous attend.

- Bienvenue à la maison messieurs. Votre père vous attends dans le salon mais vous devriez déjà emmenez votre ami jusqu'à la chambre.

Je hoche la tête et j'attends qu'il nous débarrasse de nos vestes avant de guider le brun jusqu'à ma chambre. J'ai presque l'impression de le porter tellement il se laisse aller contre moi mais je ne dis rien et l'assoie sur le lit avant de le déshabiller, comme je ferais avec un enfant. Sauf que l'enfant en question est plus vieux que moi et est censé avoir un fort caractère. Une fois qu'il est en sous-vêtements, je l'oblige à s'allonger et l'embrasse sur le front.

- Je reviens bébé.

Oui, j'ai encore utilisé un surnom mais bon, j'ai l'impression que les règles ne sont plus en vigueur. Il hoche la tête et ferme les yeux. Je rejoins donc mon père qui fait les cent pas dans le salon.

- Papa, tu voulais me voir ?

Il sursaute et se tourne vers moi.

- Ça va ? Tu sembles nerveux ?

- Ça va Kris, juste un dossier important au boulot.

Je hoche la tête.

- Comment va ton ami ?

- Callum ? Je sais pas trop. Mal je dirais, mais il n'exprime pas grand-chose en ce moment. C'est juste une enveloppe vide.

- Pousse-le à se confier, parler tous les deux, ça lui fera du bien je pense.

- C'est ce que je vais faire.

- Bien. Dis-lui aussi qu'il peut rester le temps qu'il veut ici.

Addict [BoyXBoy] (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant