Chapitre 12

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Précédemment dans le chapitre 11 :

_ Nous allons très loin, comme ça ?

Il n'est pas du genre à oublier que je suis humaine, mais je me demande s'il a prévu que nous vivrons à bord de cette petite embarcation pour un temps donné.

_ Encore une demi-heure, répond-t-il.

Remarquant mes mains agrippées autour du banc, il rigole. Oh puis zut ! songeai-je. Il est un vampire. Si ça se trouve, nous nous dirigeons vers l'Atlantide. Vingt minutes plus tard, il me hèle par-dessus le rugissement du moteur.

_ Regarde, Vilu !

Il tend un doigt devant lui. D'abord, je ne vois que l'obscurité et la traîne blanche de la lune qui joue sur le flots. A force de scruter la pénombre, je finis par cependant distinguer une forme noire et plate qui dérange l'éclat de la lumière sur les vagues. Je plisse les yeux, et la silhouette se fait plus nette : un triangle irrégulier et bas dont l'un des côté est plus long que les autres. Quand nous approchons, je m'aperçois que les contours en sont touffus et agités par la brise. Soudain, l'ensemble prend un sens. Un îlot émerge, nous saluant de ses frondaisons ; une plage étincelle sous la lune.

_ Où sommes-nous ? murmurai-je, émerveillée.

Changeant de cap, il gagne la côte septentrionale de l'île.

Chapitre 12 :

_ Sur l'île de Cecilia, révèle-t-il, tout sourire.

Le bateau ralenti brutalement pour venir se positionner le long d'un jetée en bois que l'astre nocturne blanchie. Une fois le moteur coupé, le silence s'installe, profond. Il n'y a que le bruit du ressac contre la coque et le frémissement des palmiers dans le vent. L'air est tiède, humide et parfumé, un peu comme la vapeur qui s'attarde après un bain chaud.

_ L'île de Cecilia ? répétai-je.

J'ai beau m'être exprimée à voix basse, mes paroles brisent la quiétude avec une sorte de violence.

_ Fernando l'a offerte à Cecilia, qui a proposé de me la prêter.

Un cadeau. Qui fait pareils présents ? L'extrême générosité de Léon relève de son éducation. Il dépose les valises sur le ponton puis se tourne vers moi. Au lieu de m'attraper par la main, il me prend carrément dans ses bras.

_ N'es-tu pas censé attendre de franchir le seuil pour ça ? m'écriai-je, tandis qu'il saute avec légèreté sur les planches en bois.

_ Tu sais à quel point je suis consciencieux ? s'esclaffe-t-il.

Sans me lâcher, il s'empare de nos deux énormes valises et se dirige sur le sentier clair qui s'enfonce dans la végétation sombre. Un court instant, il fait noir comme dans un four, au milieu de cette jungle luxuriante, puis j'entrevois une lumière au loin et je comprends qu'il s'agit d'une maison : deux carrés lumineux sont des fenêtres encadrant la porte d'entrée. Alors le trac me reprend, avec plus de force que précédemment, pire qu'à l'heure où j'avais cru que nous nous rendions à l'hôtel.

Mon cœur bat dans ma cage thoracique, et ma respiration semble coincée dans ma gorge. Je devine que Léon baisse les yeux sur moi, mais je refuse de croiser son regard et fixe la maison sans la voir. Il ne me demande pas à quoi je pense, ce qui ne lui ressemble pas ; j'en déduis qu'il est aussi nerveux que moi.

Twilight 2 (Version Leonetta)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant