Chapitre 14

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Précédemment dans le chapitre 13 :

_ Pourquoi sautes-tu à la conclusion que j'ai mal quelque part ? lançai-je. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant.

_ Arrête !

_ Mais arrêter quoi ?

_ De te comporter comme si je n'étais pas le monstre qui a accepté de t'infliger cela.

_ Léon ! protestai-je, vraiment secouée à présent, parce qu'il entache mes merveilleux souvenirs, qu'il les salissent. Ne redis plus jamais ça !

Il a fermé les paupières. Comme s'il refuse de me voir.

_ Regarde-toi, Vilu. Ensuite, ose me dire que je ne suis pas un monstre.

Blessée, choquée, j'obéis dans réfléchir.

Ma mâchoire se décroche. Que m'est-il arrivé ? Je n'identifie pas l'origine de la neige blanche et duveteuse qui s'accroche à ma peau. Je secoue la tête, et une cascade blanche dégringole de mes cheveux. Je pince un morceau entre mes doigts. Du duvet.

_ Pourquoi suis-je couverte de plumes ? m'exclamai-je.

_ J'ai mordu un oreiller, soupire-t-il, impatient. Ou deux. Mais je ne parle pas de cela.

_ Tu ... as mordu un oreiller ? Pourquoi ?

_ Regarde, Vilu ! s'emporte-t-il presque. Regarde !

Il brandit un de mes bras. Cette fois, je vois.

Chapitre 14 :

Sous la poussière duveteuse, de grands bleus ont commencé à s'épanouir sur ma peau. Je suis des yeux le sentier qu'ils forment jusqu'à mon épaules, puis au niveau de mes côtes. Je libère ma main afin de palper une décoloration sur mon avant-bras gauche, je l'observe s'estomper que je la touche et réapparaître que je cesse d'appuyer dessus. Elle m'élance un peu. Si légèrement que je sens à peine son contact, Léon pose une paume sur les hématomes de mon bras, l'un après l'autre, ses longs doigts épousant leurs formes.

_ Oh ! soufflai-je.

Je m'efforce de me rappeler la douleur - en vain. Je ne me souviens pas d'un instant où il a trop serré, où ses mains se sont faites trop brutales. Je garde seulement en mémoire mon exigence d'être étreinte plus fort, mon plaisir quand il a obéi ...

_ Je ... je suis tellement désolé, Vilu, chuchote-t-il pendant que j'observe les marques. J'aurais dû m'en douter. Je n'aurais pas ... (Un son révolté et sourd résonne au fond de sa gorge.) Je suis si navré que je n'ai pas les mots pour l'exprimer.

Se cachant derrière son bras, il se pétrifie. Longtemps, je reste moi aussi sans bouger, parfaitement ahurie, m'efforçant d'accepter son désarroi, maintenant que j'en connais pas l'origine. Mais il est si contraire à ce que je ressens que cela m'est difficile. Ma stupeur s'efface lentement, pour laisser la place à un grand vide. Le néant. Mon cerveau est désert. La parole me manque. Comme lui expliquer de la bonne manière ? Comment le rendre aussi heureux que je le suis, ou plutôt, que je l'ai été, quelques instants auparavant ?

Je l'effleure, il ne réagit pas. J'enroule mes doigts autour de son poignet pour tenter d'écarter son bras de son visage - autant essayer de déplacer une statue.

Twilight 2 (Version Leonetta)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant