La nuit s'achevait et l'aube commençait à pointer. Je me dirigeais vers le nord, sans vraiment faire attention à quel chemin j'empruntais, perdue dans mes pensées. Dans mes souvenirs plutôt. Je ne cessais de me remémorer hier et aujourd'hui. Je calmais distraitement ma nouvelle monture n'ayant pas encore de nom. Elle pourrait peut-être s'appeler Espoir. J'avançais la tête pour regarder ma nouvelle jument dans les yeux. Elle releva doucement la tête et hennit. Elle avait les yeux bleus sombres compréhensif et une robe noir avec des taches grises au niveau des yeux et des pattes.
Espoir secoua la tête et je failli tomber. C'était la deuxième fois que je montais à cheval. Je n'étais pas encore bonne cavalière, et je devais faire attention à la route. Je caressais la tête de ma jument tout en lui murmurant :
- Maintenant, tu t'appelleras Espoir.
Elle secoua la tête comme pour manifester son accord. Je souris, je l'aimais déjà, même si je l'avais acheté cette nuit dans le seul endroit encore ouvert. J'avais comme tout bagage un arc à doubles courbure d'assez bonne qualité, deux couteaux, de la viande séchée, des fruits, de l'eau et une lettre. Sa lettre. Et du papier et un crayon, bien sûr. Je suis quand même poète. Et mon médaillon, qui ne me quitte jamais. Je portais la main à ma lettre, touchait le sceau qui la maintenait fermée. Pour vérifier que tout été bien réel, que ce n'était pas juste un rêve. Un simple rêve...
...Je le revoyais encore devant moi, entrain d'attendre ma réponse à son amour. Et sa tête déconfite quand je lui ai demandé comment il avait figé toutes les personnes autour.Puis quand il a repris confiance en soi, et m'as dit que la magie était depuis longtemps dans la lignée des rois, et que c'était un secret bien gardé. Et ces yeux implorants qui attendaient une réponse. Espérant que je dise oui...
Un bruit me fit sursauter. Enfant des rues, j'avais appris à aiguiser mon oreille et à me défendre. Un bruit sur ma droite. En ville, quand j'avais neuf ou dix ans je jouais avec une bande de gamin à cache-cache. J'ai appris à distinguer le bruit de quelqu'un qui veut se cacher au milieu d'une foule, et j'entendais les gens avant de les voir. Cela m'avait toujours parut plus efficace.
Le bruit se répétait, frôlement à ma gauche. Je commençais à prendre une flèche dans ma main, à l'encocher tout en essayant de reste sur mon cheval. Encore un frôlement, plus prêt de moi. Je fis ralentir Espoir. J'attendais encore quelque seconde, puis pointait mon arc vers la source du bruit en parlant d'une voie forte( art assez bien maîtrisé par les poètes) :
- Qui que vous soyez montrez-vous et identifiez-vous !
Il y eu une faible agitation dans les buissons, preuve que la personne cachée n'était pas très douée.
- J'ai dans mes mains un arc avec une flèche encochée, et si vous ne vous montrez pas je tire ! Il y une chance sur deux pour que cela vous touche, et si je rate, vous sursauterez, je ré-encocherais une flèche et je vous toucherais.
Les buissons remuèrent encore un peu, puis un enfant d'à peine 12 ans en sorti. Petit et maigre, il semblait néanmoins assez vif et agile. Il avait une mine penaude, des cheveux bruns et des yeux noirs, un garçon classique. En le regardant bien, on apercevait une lueur d'espoir et de détermination qui ne semblait pas près de s'éteindre. Il regardait mon arc avec admiration. C'était pourtant un arc assez classique, à double courbure, ce qui lui donnait une certaine portée. Il semblait s'imaginer tendre l'arc et lâcher la corde et on pouvait presque voir ses pensées. Peut-être pas un garçon classique.
- Puis-je savoir qui tu es et pourquoi tu essayes de me suivre silencieusement ? dis-je d'une voix quelque peu adoucit, mais ferme;
- Je m'appelle Tylian.
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Les mondes oubliés : la poète de la lune
FantasíaDans un monde gouverné par un tyran, une Solia attend son jugement, la tête haute. Son crime ? Être poète et le faire savoir. Mais comme la lune, le tyran a une face cachée... Les ennemis sont ils vraiment toujours nos ennemis ?