CHAPITRE 10

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« Trois ans plus tôt

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« Trois ans plus tôt...

La police a appelé. Il était tard dans la matinée, ça faisait plus de dix jours que c'était arrivé... j'avais perdu du poids, je ne mangeais plus rien de solide. Je buvais, beaucoup. Peut-être parce que je pleurais beaucoup et que j'avais peur de m'assécher... Mon père aussi était amaigri. Jusqu'à ce que ça arrive, j'ignorais qu'il était... que j'étais aussi importante à ses yeux. C'était le cas. C'est lui qui a pris l'appel ce midi-là. J'ai vu son regard devenir noir, sa mâchoire s'est crispée d'un coup et son teint a changé de couleur. Il a écouté jusqu'au bout, a raccroché puis il a explosé son téléphone au sol avant de partir aux toilettes pour vomir. Moi, je me suis mise à pleurer encore...

Quand il est revenu, il m'a dit qu'on devait aller au poste, que c'était important... je me suis préparé. Enfin, j'ai mis du déo, j'ai attaché mes cheveux et nous nous sommes mis en route. C'était la première fois que je sortais. J'avais l'impression que tout le monde me regardait. Mon père ne m'a pas dit pourquoi nous allions au poste, je lui en ai voulu. Je n'aurais pas dû, il voulait me protéger.

La brigade des mineurs a pris soin de moi, de nous. On nous a enfermés dans un bureau et un colonel et sa collègue sont venus. Au début, une troisième personne était là, mais elle est partie, car c'était une étudiante qui prenait des notes pour ses cours et un exposé. Je n'ai pas voulu exposer plus encore mon chaos. Je me sentais assez sale et misérable pour que l'on en fasse une thèse.

Le colonel nous a alors expliqué clairement le pourquoi de notre visite :

— Lors de votre viol, la quatrième personne présente dans la salle vous a filmé avec son téléphone portable, a-t-il dit tout de go. Malheureusement, ils ont mis la vidéo en ligne sur des sites pornographiques et des sites du genre pédophiles...

J'ai fondu en larme, j'ai pleuré si fort que mon père est sorti de ses gonds. Jamais je ne l'avais vu si furieux, si hargneux. Il s'est insurgé, a crié si fort que deux autres flics sont venus pour essayer de le contenir. Alors pour qu'il se calme, je me suis calmé et j'ai accusé le contre coup en lui disant que ça irait, que je connaissais les faits, car je les avais vécus.

Puis j'ai regardé la vidéo qui commençait par mes cris, car je devais dire ou non si c'était bien moi. Mon père est sorti du bureau pour aller vomir, au bout de dix secondes, il n'a pas supporté. Le colonel avait une tête à faire peur, comme si lui aussi était prêt à vomir. Sa collègue était près de moi, comme si elle était prête à m'étreindre à la moindre larme. Je l'ai entendu dire à un moment "Oh, mon Dieu", je me suis dit que son Dieu était un fils de pute, car il n'avait rien fait pour moi, mais j'ai gardé mes pensées pour moi. J'ai regardé jusqu'au bout, c'était comme si je me faisais violer une seconde fois, mais je l'ai fait parce que tous ces connards autour de moi avaient des tronches en travaux et que je haïssais leur semblant de compassion à mon égard. Je l'ai fait parce que... parce qu'au stade ou j'en étais, j'étais déjà à l'article de la mort.

Infinite Love ∞ Nos infinis chaos [Publié chez Milady]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant