Infinite Love ∞ Nos infinis chaos [Publié chez Milady]

CHAPITRE 22

Je me réveillai en sursaut en plein milieu de la nuit. Je me redressai en me frottant le visage. Mon corps était bouillant, j'avais l'impression d'étouffer. Je venais de faire un cauchemar... heureusement, je n'avais pas crié. Je me sentais encore mal. Surtout ici... si la présence de Nate était un réconfort incroyable, faire des cauchemars dans son lit était autre chose et ça, je ne le gérais pas. Je me défis de son étreinte sans le brusquer. Je devais quitter son lit, sa chambre, son appartement. Je n'aurais pas dû rester cette nuit ni même faire l'amour avec lui... encore moins lui réclamer toute la tendresse possible en ne rêvant que d'une chose qu'il me fasse oublier et qu'il m'embrasse.

Je n'avais plus aucun doute quant au fait qu'il pourrait être le seul homme à qui je donnerais mes lèvres pour un baiser, après ça... je ne doutais plus non plus du désir que je lui portais et de l'affection que j'éprouvais pour Kyle ni même des sentiments que j'éprouvais pour Nate.

Ça enflait en moi comme un ballon de baudruche. Ce sentiment, la joie qu'il apportait, la douceur qui me caressait, c'était tiède, doux, tendre... mais un sentiment plus fort encore lécha ma peau et tout le reste : la peur. Je n'étais pas faite pour eux, je n'étais pas encore prête pour ça, je n'étais pas capable de leur dévoiler mes souvenirs, ma terreur, mes peurs. Je n'aurais pas la force d'expliquer à Nate pourquoi j'avais perdu foi en tant de choses et pourquoi je ne méritais pas un homme comme lui.

Je me redressai jusqu'à sortir des draps, j'attrapai mes vêtements puis... au lieu de fuir son lit comme les fois où je m'étais endormi après l'amour, je me penchai vers lui, sa respiration était calme, douce, sa poitrine nue se soulevait doucement. J'avais tant envie de ça... je posai ma bouche contre la sienne pour lui voler égoïstement le goût de ses lèvres et de sa peau, mais cet acte m'ébranla tellement qu'une montée de larmes me piqua les yeux et roula sur ses joues.

Lorsqu'il ouvrit les yeux ; l'air horrifié et qu'il glissa son regard dans le mien, le monde s'arrêta...

Oh, mon Dieu...

Je me redressai et son expression s'horrifia davantage. Il vit mes larmes, mon regard perdu dans le trouble, il sentit mes lèvres encore sur les siennes. Il ne bougeait pas d'un millimètre. Je pleurais de plus belle, frissonnant comme jamais. Il se recula, le visage baigné d'ombre et d'incompréhension. Je sortis de son lit, attrapant au passage les vestiges de nos ébats d'hier. Il se rhabilla, mis juste son jean et revint vers moi.

Ce qui était censé être un baiser volé secret ne l'était plus et ce que je pensais être un acte doux et heureux ne l'était pas. Ce baiser piquait mes points faibles, ravivait des souvenirs, soulevait des évidences...

— Dylan...

— Merde !

Merde ! Merde...

Je me dégageai de son emprise. Je me dirigeai vers la porte, encore nue alors que je le sentais sur le point de basculer. Alors que ses larmes me coulaient encore sur les joues. Alors que j'étais en train de péter un plomb. J'avais atteint mon point de non-retour. Je ne pouvais plus supporter tout ça, toute cette pression était en train de m'enliser dans une autre forme de chaos.