chapitre 2

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Le lendemain matin, je fus réveillée par le chant du coq. C'est un réveil un peu difficile à six heures du matin surtout pour un dimanche et que l'on est en vacances. La maison était encore silencieuse et je me rendormis. Cette fois-ci, lorsque je rouvris les yeux, le réveil affichait neuf heures, une heure plus raisonnable pour moi. J'allais dans la cuisine, prendre mon petit déjeuner. Le pain, un peu dur, de la veille était posé sur la table et le grille pain était branché. Le message était clair, rien ne se perd. Je me servais un bol de café avec un peu de lait quand ma grand-mère entra dans la cuisine.

― Bonjour, t'as bien dormi ? me demanda-t-elle tout en déposant sur le plan de travail un canard qu'elle venait sûrement de sortir du congélateur.

Notre repas de ce midi donc.

― Hum, ça va, lui dis-je en m'étirant. J'ai été réveillé à six heures par le chant du coq mais je me suis rendormie, lui expliquai-je.

― Ah oui, nous à force, on est habitué. Ça ne me réveille même plus, dit-elle en souriant.

Peut-être que je m'y habituerai d'ici la fin de mon séjour. Alors que je finissais mes tartines et déposais le bol dans le lavabo, ma grand-mère était déjà repartie à ses diverses occupations.

Lorsque je tirai les rideaux de ma chambre et ouvrais la fenêtre pour aérer, je vis mon grand-père sortir du chemin qui menait chez le voisin. Mes grands-parents sont à la retraite mais ils leur arrivent souvent d'apporter leur aide à la ferme voisine. Mon grand-père me fit signe de la main, je lui répondis joyeusement.

Après ma toilette, j'aidais ma grand-mère à étendre son linge. Une petite tâche ménagère que je pouvais faire pour l'aider, car je sais que mon linge sera toujours propre et repassé. Ma grand-mère interpella mon grand-père lorsqu'il passa dans la cour. Elle lui demanda d'aller chercher du pain.

― Je peux y aller, si tu veux Mamie, lui proposai-je. J'en profiterai pour aller voir monsieur Martin.

― Monsieur Martin ?

― Oui, le p'tit Martin qu'habite dans le bourg, le mécano, précisa mon grand-père qui nous avait rejoins.

― Ah oui, Lucas Martin. T'es sûr que c'est une bonne idée, il est étrange ce garçon.

― Oui, t'inquiète pas, c'est un bon gars. Et puis, il me doit un p'tit service.

― Ben si tu l'dis. Mais la boulangerie a fermé le mois dernier. La plus proche maintenant se trouve à Gathemo mais ça te fait faire un détour.

Les fermetures de petits commerces dans les petites communes rurales sont courantes. Je n'avais pas remarqué, quand j'étais passée à côté la veille, que la boulangerie était fermée.

― Ce n'est pas grave, lui dis-je.

Mon grand-père m'expliqua exactement où habitait ce Lucas Martin, puis ma grand-mère me donna de la monnaie pour acheter le pain. Je décidai de me rendre d'abord chez le mécanicien. J'espérai qu'il serait là, pour résoudre mon problème au plus vite et ensuite je me rendrai à la boulangerie.

Je me garai sur le petit parking entre les deux routes qui menaient respectivement au « Gast » et à « Saint Sever ». C'était deux maisons mitoyennes et il y avait un escalier commun pour accéder à l'entrée des maisons. Je sonnais à la porte de droite comme me l'avait précisé mon grand-père.

Tout d'abord, je crus qu'il n'y avait personne puis j'entendis du bruit dans la maison. La porte s'ouvrit enfin laissant apparaitre un jeune homme, aux cheveux bruns ébouriffés et aux yeux d'un bleu profond, à l'allure grand baraqué, avec une barbe de quelques jours. Le cliché du mécano musclé prenait tout son sens avec lui mais il était réellement attirant. Oui, il dégageait un certain magnétisme qui me fit oublier la raison qui m'avait poussé à sonner à sa porte. Je ne m'attendais pas à voir un homme si jeune, je pense qu'il devait avoir la vingtaine, plus ou moins.

Pleine Lune * Sous contrat d'édition*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant