Mes rêves avaient eu un gout amer de douleur et de monotonie , je voyais Andrew, L'Andrew homme de ma vie , celui qui m'avais accompagné chez le médecin pour mon premier appareil dentaire , pour mes vaccins , ou pour soigner mon chat , celui qui avais du mal à prononcer mon prénom , me surnommant "Mymy" , le tout premier à l'avoir fait.
Le soleil filtrait paresseusement entre les nuages du ciel New Yorkais , je me dirigeai d'un pas qui se voulait assuré vers mon bureau-que j'avais en horreur- Laissant mon esprit divaguer vers la nostalgie des belles et paisibles rues de Paris , l'envie de danser me pris aussitôt , ce désir fougueux d'échanger mes talons contre des ballerines qu'il y avais dans mon tiroir et danser à en perdre connaissance .Complètement engoncée dans ma robe , je poussai difficilement la grande porte en verre de mon office , et m'installait directement derrière mon bureau.
Je soupirai en levant les yeux vers l'horloge qui n'affichait que sept heures et quarante sept minutes ; sortant mon téléphone de mon sac, je repensai à regret au message qu'Andrew m'avait laissé avant de filer à l'aube:
« HeyMa puce, je file, ce soir à 20 h dîner chez les Carlton , une certaine ValérieKickett viendras t'interviewer a ton boulot : APPRENDS TONTEXTE ! »
Je soupirai de désarroi, les textes à apprendre, étaient une sorte de rituel avant chaque interview, ou apparition à ses côtés , c'était les même choses, je finissais par les maîtriser au fil du temps, je me mit à consulter mon téléphone lorsqu'on toqua à la porte en verre.
« Retour à notre rêve New Yorkais ? »
Eliott se tenait sur le pas de la porte, une enveloppe kaki à la main.
« Eliott ! Dis-je en posant un cadre sur la table, Que fais-tu là ? Prends place.
-Je ne savais pas que c'était interdit de voir Ta harpie de boss ! »
Dit-il en s'installant en face de moi, je me mis à rire.
« Tu ne changeras jamais. C'est Darwin qui t'envoie ?
- Comme toujours ! Cette fois-ci c'est pour l'ouverture d'un très,- trop- chic club en plein Soho, je trouve ça complètement stupide mais bon –il se recoiffa- je ne suis pas encore maître de mes choix. »
Je reconnaissais cette expression qu'il avait lorsqu'il était exaspéré, et il l'était bien évidemment. Eliott travaillait pour Invasion depuis près de trois ans, et il avait carrément changé la donne de l'entreprise, et nourrissait l'idée de quitter l'institution pour créer la sienne, aussitôt qu'il aurait acquis assez d'expérience.
Il reprit, en prenant le cadre que je venais tout juste de poser sur la table.
« La harpie est là ? Jolie photo. Tu avais un rôle principal, c'est ça ?
-Tu aurais dû demander à sa secrétaire Eliott, et puis si Darwin a choisi d'accepter ce projet, c'est qu'il est viable, il sait réfléchir tu sais. »
Répondis-je en me tapotant malicieusement la tempe avant de reprendre :
-Et oui, je jouais Clara, dans casse-noisettes, c'était la dernière représentation avant la fin du stage.
Eliott se mit à rire ;
-Réfléchir ? La taille de son cerveau ne dépasse pas celle d'un grain de sel » répondit-il en se levant, il reprit :
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L'autre
RomanceLeur histoire avait toujours existé , depuis plus longtemps qu'elle n'aurait pu s'en souvenir , il avait toujours été là , lui et la danse classique : les deux poumons qui lui permettaient de respirer , de supporter cette petite vie monotone de Work...