Chapitre Onze.

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Oh non... Je renversa mon verre de jus d'orange sur elle.

Elle se retourna brusquement et me toisa.

Puis elle s'en alla.
Je retourna à la cuisine et je fis des pâtes. Je comptais en apporter à Ana.
La pauvre elle était tellement triste...

Je pris donc 2 assiettes, assaisonna le tout et je montai.

Arrivée devant sa porte je l'entendais pleurer et j'ouvrai sa porte. Elle eut un hoquet de surprise et, je n'aperçus pas directement qu'elle se taillait les veines avec un morceau de miroir. Je le lui arrachais des mains et l'a pris dans mes bras. Elle s'accrochait fortement à moi et elle pleurait beaucoup plus que ce matin.

Ana : Il... Il m'a trompé.

Ana : Et il me laisse tomber pour partir avec cette... cette pouf.

Elle pleura de plus belle.
Ca me faisait tellement de peine pour elle, c'est une femme en or qui porte l'enfant de ce... ce bâtard !
Elle ne mérite pas de se mettre dans un état pareil pour lui !

J'appelai une infirmière qui pris en charge Ana. Elle l'a calma et appela une autre infirmière sans doute, qui s'occupait d'enlever tout ce qui pouvait couper.

Je sortis de cette chambre et alla dans la mienne. Une enveloppe était posée dessus avec mon prénom écrit dessus.

Cette écriture me disait vaguement quelque chose mais où l'avais-je déjà vu ? Mon cœur se mit à battre fortement. Une voix dans ma tête me forçait à l'ouvrir et une autre s'en méfiait.

Tant pis je l'ouvre !

Il y avait un mot et une photo. Je lisais déjà le mot :

"Je sais que tu aurais fini par ouvrir cette enveloppe. Je tiens juste à te dire que je sais ce que tu fais en permanence, je sais où tu te trouves et je sais qu'en ce moment tu vas vouloir avorter mais le pourras-tu cette fois-ci ?

Essaie de m'échapper une fois et cette photo sera mis en ligne. Tu sais, je le pense, que Facebook est très rapide pour faire tourner des photos qui pourraient compromettre ton avenir.

Profite bien de ton repos au planning, ton retour en sera plus violent"

Je ne bougeais plus, je ne parlais plus. Je voulais regarder de quelle photo il s'agissait mais j'avais tellement peur. Je pris mon courage à deux mains et, au bout de 2 minutes de réflexion je retourna cette photo que je laissais tomber aussitôt.

C'était une photo où je me faisais violé! On voyait tout sur cette photo.

Je m'écroulai à terre. Ce cauchemar ne fait qu'empirer.

A ce moment-là je voulais tout quitter, me tailler les veines jusqu'à en mourir.

J'allais dans la salle de bain et là horreur il n'y avait plus aucun miroir, plus rien qui servait à me couper les veines.

Je cria le plus possible et descendis dans le jardin, sous la pluie.
Je me laissais tomber à terre, je pleurais tellement.

3 infirmières accoururent et elles voulurent m'attraper. Je me débattais. Je n'avais qu'une seule envie, mourir.
La psychologue arriva et m'injecta un tranquillisant. Je ne sentais plus mes jambes d'un coup et ce fut le trou noir.

Je me réveillai le lendemain avec une forte migraine.

Quelques minutes plus tard une infirmière débarqua avec un Doliprane et des résultats à la main.

Infirmière : Bonjour Laura. comment vous sentez-vous ?

Et elle me fit un sourire, Vous voyez les sourires qui vous réconfortent en un clin d'œil ? Et bien c'était un sourire comme ça.

Moi : Oui ça pourrait aller.

Infirmière : On a aussi reçu vos résultats sanguins et vous êtes bien enceinte...

Je baissais la tête.

Infirmière : Je sais que vous ne voulez pas de cet enfant mais un avortement est dangereux... Surtout que ça réduit les chances d'en avoir un plus tard.

Moi : Peut-être mais c'est tout réfléchi je veux avorter je ne veux pas accoucher une deuxième fois !

Elle me regarda choquée

Infirmière : La deuxième fois ?

Moi : Oui ! OUI UNE DEUXIÈME FOIS. MAIS NE ME REGARDEZ PAS COMME CA VOUS NE SAVEZ PAS CE QUE CA FAIT DE SE FAIRE VIOLER !

Elle me regarda encore plus choquée, me dit désolée et m'informa qu'elle prendrait un rendez vous le plus tôt possible.

Qu'est ce que ça m'énerve !

Je me levai et descendis me faire un petit-déjeuner. Dans la cuisine j'aperçus Ana qui me fit un grand sourire.

Moi : Ça va mieux ?

Ana : Oui beaucoup mieux. La vie est belle.

Moi : Il s'est passé quoi ?

Ana : Lorsque tu es partie, les infirmières m'ont emmenés chez la psychologue on a beaucoup parlé et elle m'a conseillé de ne pas trop bouleverser mes émotions sinon je risquais de perdre mon bébé et elle m'a emmené dans une salle d'échographie, j'ai pu voir à nouveau mon bébé. Je me suis donc dis que j'avais peut-être perdu un homme mais ce qui est sur c'est que je ne perdrais pas mon bébé !

Bon tant qu'elle avait le sourire ça allait. Je me suis vite attachée à cette femme.

Ana : Alors et toi ? Tes résultats ?

Moi : Positifs du coup on m'a prit rendez vous pour un avortement.

On discuta encore un petit peu de tout et de rien puis je suis partie voir la psy qui avait demandé à me voir. Je toquais puis entrais.

Psy : Bonjour Laura. Comment vous sentez-vous ?

Moi : Beaucoup mieux sachant que je vais bientôt avorter.

Elle me regarda dans les yeux puis me fit signe de m'assoir.

Psy : Hier vous nous avez fait une petite crise. Pourquoi ?

Moi : Avant je voudrais savoir quelque chose. Pourquoi il n'y a plus aucun objet qui coupe dans ma chambre ?

Psy : Tout simplement parce que la mutilation ne résout rien. Ce n'est pas une solution à certains problèmes.

Moi : Qu'est ce que vous pouvez en savoir ? Est-ce vous à la place de tous ces gens ? Il y'a toujours une raison à ça et ce n'est pas à vous d'en décider pour les autres.

Psy : Nous voulons juste vous aider !

Moi : Et bien arrêtez parce que si ce n'est pas la mutilation ce sera autre chose et ainsi de suite ! Vous n'êtes personne pour juger ce qui est bien ou mauvais ! Vous n'avez aucun droit dessus alors foutez moi la paix !

Je sortis de cette pièce en trombe. J'avais besoin de faire couler mon sang, c'est la seule chose qui soulage ma peine.

J'allais donc demander un rasoir dans une chambre voisine.

En possession de ce rasoir je retournais dans ma chambre et je me fis couler un bain. Je rentrai dedans et, munie de mon rasoir, je fis couler le sang encore et encore comme je ne l'avais jamais fait couler.

Je m'endormais tout doucement dans ce bain de sang puis...

Le Journal D'une Ado. { En Réécriture }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant