Chapitre 4

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Le week-end est enfin arrivé et je n'ai toujours pas avancé d'un poil sur mon enquête. Je déteste être en échec sur une affaire, en tout cas je n'abonnerais pas maintenant. Je suis une femme persévérante, si je commence quelque chose je le finis, point.

Je coupe mon réveil, même si cela fait plus d'une heure que je rêvasse dans mon lit. Je me lève rapidement, tant que j'ai la motivation, et m'empare de ma brassière de sport et d'un short. Je prends mon portable, l'attache à un bracelet de bras et y branche mes écouteurs. Je chausse mes baskets, enfile ma veste de sport et sors de l'appartement. Je n'ai pas aperçu Alex depuis hier soir, il doit dormir ou être chez une "amie".

Je passe à côté de l'ascenseur et descends les escaliers en trottinant.
Lorsque j'ouvre la porte d'entrée de l'immeuble, un vent tiède m'effleure le visage. J'inspire à fond, je mets mes écouteurs et démarre ma playlist créée spécialement pour mes joggings. Je commence à courir doucement en direction d'un parc que j'ai découvert, pas loin de mon appartement, en arrivant ici.

Voici le début d'un quotidien sans fin, tous les samedi matins, je sors et cours pour maintenir ma forme physique mais surtout mon endurance.
On peut dire que je travaille dans un milieu "d'hommes" qui ne s'empêchent pas de nous rappeler que l'on est simplement des fillettes, ou de nous rabaisser. Surtout les vieux-jeu, qui se croient encore au 16ème siècle.
Mais je me suis entraînée sur mes capacités physiques, mon maniement des armes et mes techniques de combats. Tout cela pour prouver que je peux être au même niveau voire meilleure que mes collègues et me faire respecter.

C'est mon père, ancien militaire, qui m'entraînait et me motivait à réussir mon avenir dans la police. C'est grâce à lui que je suis là où je suis maintenant. Mais il m'a surtout maintenu la tête en dehors de l'eau durant mes nombreuses années sombres. En y repensant j'étais plutôt égoïste, on était tous les deux au fond du trou et lui a tout fait pour m'en faire sortir. Et moi de mon côté? Je ne faisais rien pour lui, j'étais dans une crise sombre ou plus rien n'avait de goût... Il m'a aidé tellement de fois et il était seul. Je n'ai jamais connu ma mère, il ne m'en a jamais parlé, mais je crois qu'elle s'est seulement barré quelques mois après m'avoir mis au monde. J'aimerais tellement revenir 12 ans en arrière et pouvoir changer les choses...

Au fur et à mesure que ma course avance, je vois le réveil de la ville. Les voitures qui sont de plus en plus nombreuses, les boutiques qui s'ouvrent les unes après les autres, les touristes comme les habitants qui prennent leur place dans les rues et les chemins du parcs.
Je m'arrête vers un petit point d'eau et m'étire les muscles des jambes et du dos, en profitant du paysage naturel surplombé par les immeubles. Je commence à avoir chaud avec le soleil qui fait son apparition. J'enlève ma veste et l'attache autour de ma taille.
Il est surement temps de rentrer, je fais demi-tour et prends le chemin inverse.

Alors que j'arrive en bas de mon immeuble, je reçois un message.

< De: Audrey
Ça te dit que l'on sorte ce soir? J'aimerais que l'on se voit en dehors du travail, pour mieux nous connaître.

< À: Audrey
Je suis toute ouïe, on se retrouve où et à quelle heure?

< De: Audrey
Je t'envoie l'adresse, c'est une boite sympa, va pour 21 heures? Et je serais surement avec Laurent.

Laurent? Ah oui, son petit ami. Je verrais enfin à quoi il ressemble. Je lui confirme que c'est tout bon et je reçois l'adresse. Ça va, au peu d'orientation que j'ai pu intégrer dans cette nouvelle ville, je pense que ce n'est pas trop loin de l'appart.

Je rentre le code et pousse la porte. Aller, un dernier effort Sam! Je monte les escaliers deux à deux et arrive assez vite à mon étage. Je sors les clés et vais pour ouvrir mais je remarque que la porte n'est pas verrouillée.
Instinctivement mon cerveau de flic me dit de me mettre sur mes gardes et je pose ma main sur ma hanche. Merde, c'est vrai que j'ai pas mon glock ici. Nan mais tu es sérieuse? C'est surement Alex qui est là, il ne ferme jamais la porte quand il est à l'intérieur, sauf la nuit. Pas un stupide cambrioleur ou même un mec pour te faire la peau!

Sanguis DracoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant