Chapitre 1

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Je gare ma voiture sur le bas-côté. Mon GPS m'indique que je suis bien arrivée. Je vérifie l'adresse que j'ai marqué sur un post-it, que j'ai mis dans la poche de mon jean avant de partir. Je coupe le moteur et enlève la clef du contact. Je baisse mon pare-soleil et regarde dans le petit miroir si je suis présentable après toutes ces heures de route.

Se présente à moi une jeune femme de 28 ans tout juste. Je ne vais pas me plaindre, je ne suis pas un top modèle, c'est sûr, mais on peut dire que je suis plutôt jolie. Bon, à cause de la fatigue du voyage, je suis un peu plus pâle que d'habitude. Normalement j'ai un teint hâlé, ce qui me satisfait beaucoup. Mon visage ovale est encadré par des cheveux châtains légèrement ondulés, qui m'arrivent juste au dessus de la poitrine. Une bouche pulpeuse et sensuelle, comme disait ma sœur autrefois. Un philtrum assez prononcé, vous voyez la partie entre le nez et la bouche, et bien c'est ça. Un nez simplement droit. Et enfin des yeux noisettes en amandes, avec des cils longs et épais, ce qui me donne un côté scrutateur, interrogateur voire parfois méchant si je le veux. Je passe rapidement ma main dans mes cheveux, prends mon portable et sors de la voiture.

L'immeuble est dans un quartier plutôt sympa. Une longue rue avec quelques arbres par-ci par là, des amis se baladent en rigolant, profitant d'un samedi ensoleillé pour sortir prendre l'air après une semaine de travail. Des enfants qui s'amusent un peu plus loin dans le petit parc. Un couple passe à côté de moi, elle rigole et lui la regarde comme si c'était l'un des diamants les plus précieux qu'il ait jamais vu. Aargh laisser moi vomir, les couples, l'amour éternel, c'est bidon! Je détourne les yeux des deux qui s'embrassent et récupère le post-it dans ma poche.

- 17 rue de ..., ouais c'est là.

Je relève la tête pour mieux contempler mon nouveau chez moi. L'immeuble est de style industriel, un peu comme ceux qui l'entourent. D'énormes poutres en metal noires et les mur en briques marrons-rougeâtre vont bizarrement bien ensemble. Je crois que j'aime déjà cet immeuble.
Je me dirige vers la porte d'entrée, une grosse porte en métal, noire elle aussi. Il y a un digicode juste à gauche, je rentre le code que l'on m'a donné et que j'ai également noté sur mon petit bout de papier jaune. 5598A, un petit déclic se produit et je pousse la porte pour entrer.
Je suis plutôt du genre sportive, mais aujourd'hui mes jambes me poussent vers l'ascenseur plutôt que vers l'escalier qui monte en face de moi. J'appuie sur le bouton et attends qu'il descende. Ding! Les portes s'ouvrent, un homme plutôt grand en sort. Je m'écarte juste assez vite pour ne pas que mon épaule se fracasse sur la sienne. Je pense qu'il vient de remarquer ma présence grâce à mon mouvement, il lève la tête de son téléphone vers moi. Il avait des yeux étrangement noirs et les cheveux aussi, on pourrait penser qu'il a un côté sombre mais son éclatant sourire change tout.

- Excusez-moi, je ne vous avais pas vu, me dit-il en rangeant son portable dans la poche arrière de son pantalon. 

- Rien de mal, lui souris-je, pour bien lui montrer que je n'ai strictement rien.

- Heureusement, je n'oserais jamais blesser une si jolie fleur. Au revoir, mademoiselle.

Je suis flattée par sa remarque. Je le salue à mon tour, j'entre dans l'ascenseur, contrairement à lui qui part en direction de la porte d'entrée. J'appuie sur le bouton du 9 eme étage, j'ai l'impression que c'est le dernier, j'espère qu'il y a une jolie vue depuis l'appartement.

Sur le palier il y a deux portes en métal comme le reste de l'immeuble, l'une portant un inscription  au pochoir rouge 18 et l'autre 17. Je vais donc vers la 17, mon futur appartement. Je frappe à la porte et à peine 30 secondes après cette dernière s'ouvre sur mon colocataire. Eh oui, je dois partager mon futur chez moi avec quelqu'un, et oui, on m'a muté dans une ville où les loyers sont chers, très chers. Enfin, la colocation ne me dérange en rien, je suis plutôt ouverte. Et puis je ne vais pas cracher sur mon nouveau coloc. Vous voulez une description? Bien vous l'aurez voulu, je vous préviens vous allez plutôt baver. Il est tout d'abord grand, son t-shirt noir fait ressortir sa superbe musculature. Il a un teint bronzé, des cheveux bruns plutôt longs et décoiffés, comme s'il venait de sortir du lit et on a juste envie d'y retourner avec lui. Une légère barbe qui accentue sa mâchoire carrée, ce qui le rend extrêmement sexy. Des yeux marrons foncés, rieurs, profonds, mais on imagine bien que cet homme est un dragueur né et surement narcissique. Et puis ses lèvres qui forment un sourire enjôleur à mon égard. C'est vrai, il est sublime et beaucoup de filles l'aimeraient à leur bras. Mais comme je vous l'ai dit l'amour, c'est plus pour moi. Je ne suis pas contre les coups d'un soir mais jamais avec mon coloc, ca emmène toujours à des emmerdes.

- Salut, tu dois être ma nouvelle colocataire? déduit-il en me tendant la main.

Je la sers et acquiesce en lui rendant un sourire joyeux.

- Je suis Alexandre, mais tout le monde m'appelle Alex.

- Je prend note, moi c'est Sam.

- Sam c'est ton diminutif ou ... commence-t-il à m'interroger.

- C'est mon prénom, le coupais-je en rigolant. Tout le monde me pose toujours la question et au bout d'un moment j'en prends l'habitude.

Vous vous dites que Sam c'est un prénom de mec, et bien pas toujours. Mon prénom à sa petite histoire. Après avoir eu ma sœur, mon père voulait absolument avoir un garçon. Donc Sam, et puis je me suis prise au jeu, j'étais très proche de mon père.

- Je te fais visiter alors? me demande Alex, en ouvrant en grand la porte.

Je fais quelques pas à l'intérieur, je n'avais pas pris la peine de regarder les photos avant de signer le contrat, je devais déménager rapidement et cet appart était bien placé. De plus, je pouvais me le payer. Je ne suis pas déçue, je l'adore déjà.

L'appartement est un magnifique compromis entre l'industriel et le "tout-bois". Il est vaste avec des volumes largement ouverts, traversés par des poutrelles métalliques. Les murs étaient en brique, le sol et le plafond en béton ciré. Deux grands canapés en vieux cuir trônaient au centre, une table basse en chêne massif devant et un meuble du même style contre le mur en face des canapés où était posée la télé. Venait ensuite la cuisine américaine ouverte, séparée du salon simplement par un grand bar, toujours en bois brut, et trois tabourets de bar dépareillés devant ce dernier. La cuisine était dans le même style.
Mais ce qui m'hypnotisait, c'était la grande baie vitrée, séparée en plusieurs fenêtres mais qui donnait une vue impressionnante sur la ville. Je suis tombée sous le charme.

On passe ensuite à la salle de bain, la porte à droite du salon, toujours dans le même style. Le sol à damier noir et blanc, deux petits meubles en bois surplombés de deux vasque en cuivre. La robinetterie vintage avait été choisie dans le même matériau. Au dessus de chacun, deux miroirs ovales dévoraient les murs. Et enfin une douche italienne, séparée par une cloison en pavés de verre épais. Le rêve!

On ressort de la salle de bain, on se retrouve dans le salon encore une fois, cette pièce est le centre de cet appartement. En face, deux portes, il m'emmène vers celle de droite.

- Voici ton coin personnel, dit-il en m'ouvrant la porte.

Alors voici ma chambre! Elle est assez grande, et plutôt bien aménagée. Au moins, je n'ai pas à acheter de meubles, c'est déjà ça. Un grand lit est au centre, une penderie incrustée au fermée par d'anciennes portes de casiers industriels. Une commode dans le même style, et ce qui me fait énormément plaisir, un grand bureau plaqué au mur. Je n'aurais plus qu'à acheter un grand panneau en liège et je pourrais travailler ici.

Je sors avec un immense sourire accroché sur les lèvres. Je referme la porte et regarde encore une fois en détail cet appart. Il y a l'autre porte à côté de celle de ma chambre qu'il ne m'a pas montrée.

- J'imagine que c'est ta chambre celle là? demandais-je lui montrant d'un coup de tête.

- Exact!

On parle encore un peu du logement, il me donne la clef de la porte de l'appartement et tout ce qui peut me servir. Au bout d'un moment, je regarde l'heure sur mon téléphone, il me reste à peine une heure.

- Bon, c'est pas que je fuir mais il faut que je décharge mes cartons de ma voiture rapidement. Mon travail m'appelle et si dès le premier jour je peux éviter d'arriver en retard ça serait cool! m'exclamais-je en claquant une fois dans mes mains pour me motiver.

Je commence à me diriger vers la porte d'entrée, quand j'entends des pas me suivre.

- Je vais t'aider, ça ira plus vite. Et puis on pourra en profiter pour faire en peu plus connaissance.

Je le remercie et j'appuie sur le bouton de l'ascenseur.

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Kiss Draco ;)

Sanguis DracoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant