Chapitre 5

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Elle démentit toutes les accusations que Mario avait engagées contre elle et Dominico fit de même. « Je suis une femme honnête, jamais je n'aurais volé de pauvre gens ! », « Pour qui me prenez vous ? Parce que j'ai fait des erreurs de jeunesse, je suis donc un voleur ??? ». Lorsque je leur ai demandé leur alibi, une chose assez étonnante se produit : Elle, elle était avec son copain au restaurant «Casa Bartolini » de 21h30 à 23H45 mais incapable de se rappeler ce qu'elle avait mangé. Et quant à lui, il était avec elle, mais au cinéma pour regarder le dernier film sorti au cinéma dont il ne pouvait ni se rappeler le nom ni l'horaire. Tout cela était bien étrange. Je les laissai repartir sans bien grande conviction. Ils avaient montré un stress intense lors de l'interrogatoire.

Je savais que les clients de Mr Battagia n'apporteraient pas grand-chose comme indices mais les dires d'une vieille dame m'étonnèrent :

« Je suis tellement triste pour Angelo, on se disait dans le quartier que lui et madame Baratto étaient fait pour s'entendre... Tout le monde se souvient de ce duo extraordinaire et attachant... Des amis inséparables ! Après leur séparation, il l'avait très mal vécu. La joie lorsqu'elle est venue un jour faire une petite visite à la boutique... Ils s'étaient rapprochés depuis peu ! Comme je suis triste pour eux ! Moi j'ai perdu mon Georgio avant d'avoir le temps de lui dire... ».

Plutôt étonnant... Pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit ? Probablement parce que c'étaient de simples amis et ça elle me l'avait dit... Mieux valait explorer du côté de Sofia et son compagnon.

Julia arriva dans mon bureau, triomphante :

« -Regarde ce que j'ai trouvé !

-Qu'est-ce que c'est ?

-On a retrouvé ça dans les affaires de Battagia... Des lettres destinées à Sofia. Je pense qu'on tient nos tueurs ! » Et sur ce elle a lancé le dossier sur mon bureau.

Il contenait deux lettres accablantes qu'Angelo avait écrites à son ex-femme pour lui dire qu'il comptait la dénoncer si elle n'arrêtait pas tout de suite ses activités illégales. Deux lettres pliées et retrouvées dans la poubelle, avait mentionné Julia. Mais il y avait aussi une lettre de Sofia où elle explicitait que s'il n'arrêtait pas ses menaces, ils l'empêcheraient de parler par tous les moyens, rien ne leur ferait peur, même de tuer... Ces documents jouaient en la défaveur de Dominico et sa compagne mais je voulais les confronter d'abord à ces preuves pour voir s'ils avoueraient le meurtre...

Arrivés et étonnés, ils s'assirent à dans mon bureau, les 3 lettres y étaient étendues. Aucuns signes de stress, d'inquiétude, de peur comme lors du premier interrogatoire, la veille.

« Ce n'est pas mon écriture et ces deux lettres, celle de mon ex-mari, je ne les ai jamais reçu... Elles étaient dans sa poubelle non ? Elles sont toutes froissées ! » C'était exacte et la manière avec la quelle elle m'a répondu m'a décontenancée. « Ce n'est pas votre écriture ? », luis dis-je. Elle me fit « non » de la tête et me demanda une feuille un stylo ce que je lui fourni et en effet, ce n'était pas son écriture. La sienne était plus ronde, plus ample, plus belle que celle de la lettre. Une personne avait donc inventé cette lettre pour faire accuser Sofia, serait-ce alors Dominico ? Je le soumis au même test et il s'avéra négatif !

Dégoutée, je les relâchai et ils partirent heureux... Deux superbes suspects disculpés, qui restait-il ?

Quelle personne aurait pu me mentir ? Puisqu'il n'existait aucun autre suspect !

Enquête à VeniseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant