Chapitre 7

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« Le meurtrier n'est autre que Mario Galbazo ! Appelle-le tout de suite ! »

Dans le quart d'heure qui suivit, ils arrivèrent. On sentait de l'angoisse sur le visage de Marcus, de la peur... Julia semblait tendue, un peu anxieuse, elle aussi, une chose rare chez elle. Je ne l'avais encore jamais vue dans cet état.

Je les fis assoir dans les fauteuils face à moi. J'étais sûre de mon coup. Rien ne pouvait rater, rien. Je le tenais !

« Commençons par le commencement, je sais exactement ce qu'il s'est passé cette nuit-là et je souhaite que vous m'écoutiez attentivement jusqu'à la fin ! Bien »

Ils restèrent très calmes... Parfait !

« Le meurtrier est rentré à la fin de la journée dans la boutique de Mr Battagia pour lui parler, hum hum, entendons-nous bien. Donc, c'était bien un ami proche de la victime par conséquent, Dominico est à supprimer ainsi que Sofia. Il ne reste que vous deux. Comme je sais qui est le coupable, je connais tout de son mode opératoire : demander à parler à Angelo, l'emmener jusque dans la cuisine, se saisir du couteau et le lui planter dans le dos au niveau du cœur en insistant bien pour être sûr qu'il ne bougera plus et qu'il ne parlera pas. Cruel pour un ami proche ! »

Tout deux avaient des sueurs froides et les mains moites... Le coupable craquera-t-il ?

« Mais avant, il m'a appelé pour dénoncer son crime, avant même de le commettre pour tenter d'avoir une bonne excuse lors de l'enquête. Après le meurtre, il est resté sur place pour s'assurer de tout nettoyé pour qu'on ne puisse retrouver aucun indice, aucunes traces... et ça ce sont les deux choses qui m'ont mis la puce à l'oreille ! Seul un expert aurait réussit à effacer des traces ADN...

Le lendemain, faire venir un ami médecin légiste un peu fainéant à qui il a suffit de dire qu'on n'avait pas encore trouvé la cause du décès et tout était dans la poche... sauf que l'heure de la mort ne trompe pas ! Une erreur de débutant ! Et les lettres... Risible ! »

Je laissai augmenter la pression, il était sur le point de craquer, ce meurtrier ! Soudain il se leva et couru en direction de la porte et trébucha sur le pli du tapis. Les gardes que j'avais fait venir « au cas où » le rattrapèrent et le clouèrent au sol, lui passant les menottes aux mains comme il en avait fait de même avec toutes ses autres victimes, à la « Mafia di Venizia ».

Avec un léger sourire je dis d'une voix posée :

« Julia Baratto, je vous arrête pour le meurtre d'Angelo Battagia. Excusez-moi ce petit sourire mais je trouve cette scène très ironique pour un agent de la police criminelle de Venise ! »

Je vis dans son regard une sorte de tristesse, comme si, soudainement, cette phrase lui rappelait qu'elle avait assassiné l'un de ses amis d'enfance, sans qu'il ne puisse rien comprendre à ce qu'il se passait. Je crois qu'à ce moment précis, elle avait des remords et qu'elle comprenait que pour elle, tout était fini.

Quelques semaines plus tard, j'appris au journal que Julia Baratto avait écopé d'une peine de prison de 25 ans avec une réduction de 7 ans pour avoir dénoncer l'entièreté des membres de la société secrète de la « Mafia di Venizia ». Tous étaient tombés l'un après les autres sous les yeux de Julia, lors du procès lorsqu'elle comparut devant la barre. Si elle n'avait pas été sous haute sécurité, jamais elle n'aurait survécu... Lors de son procès, ses avocats expliquèrent qu'elle avait commis ce crime car ses supérieurs lui avaient raconté qu'Angelo les avaient surpris pendant un règlement de compte... Qui n'était qu'un mensonge en réalité.

Quelle joie de voir ce jour là, à la une de la presse « Tutto al fine, Marina Passinetti contro la mafia diVenizia* ». Ce fut l'un des journaux les mieux vendus de toute l'année !

La mort d'Angelo le glacier vengée, la mafia vénitienne démantelée, je pouvais enfin dormir sur mes deux oreilles... Je vais me préparer un petit plateau repas et regarder la télévision...

Le téléphone sonne : « Marina, une nouvelle enquête pour toi ! »

Je le raccroche aussitôt, j'ai bien mérité un peu de repos... Non ?

*«Tout à une fin, Marina Passinetti contre la mafia de Venise »

Enquête à VeniseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant