Chapitre 70

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Autour d'Émie, la tension était palpable. Allec et Elthan étaient restés depuis trois jours à ses côtés, attendant fébriles, le moment où elle sortirait de son inconscience.

Après sa chute, elle avait directement été envoyée dans un hôpital d'Onia, la capitale de Titrann et elle avait subi des soins appropriés pour ses blessures, c'est-à-dire pas grand chose puisqu'elles étaient presque insoignable. Mais quand les médecins avaient suggéré d'engager le pronostique vitale, son état s'était miraculeusement amélioré.

Seul Weiss était resté à son chevet dans l'hôpital. Il avait ordonné à ses protecteurs de rester à l'école. Le père d'Allec avait pris les rênes du domaine, Weiss avait une confiance aveugle en lui.

Pendant ces cinq jours, Weiss était dépité. Quiconque l'avait déjà considéré, n'aurait pas pu le reconnaître. Même Émie aurait été surprise de voir à quel point il avait peur de la perdre. Des cernes s'étaient creusées sous ses yeux gris et sa barbe avait repoussé. Il n'avait même pas eut la force de faire comprendre à ses protecteurs, qu'ils faisaient très mal leur travail. Heureusement, il ne savait pas qu'Elthan avait eut un très grand rôle sur cet accident. Weiss l'aurait viré à coup sûr!

Puis après cinq jours dans l'hôpital, les docteurs, incrédules, avaient autorisé Weiss à la ramener dans l'école. Allec, Mila et Elthan avaient accouru dans l'infirmerie à cette nouvelle. Mais même si Mila voulait rester, elle devait surveiller Élias qui bizarrement, s'inquiétait aussi, posant mille et une question à chaque fois que Mila revenait.

Trois jours que la tension était à son comble. Plus personne ne dormait.
Allec n'avait qu'une envie, celle de sauter au cou d'Elthan et de lui faire payer cela. Mais il se retenait en voyant l'air serin d'Émie. Pendant qu'Elthan n'était pas là, il embrassait la jeune fille pour pouvoir voir son vrai visage. Même si celui-ci montrait ses bleus et ses points de suture, il était plus beau, plus révélateur de ce qu'elle était et de ce qu'elle endurait. Ses lèvres lui rappelaient tellement de bons moments, à tel point qu'il avait envie de la sentir se réchauffer contre lui, de sentir chaque parti de son corps sous le siens, de se rendre compte à quel point elle aime ça et surtout, de l'entendre rire, parce que son rire était la plus belle chose qu'il n'avait jamais entendu. Mais dans cet état, il ne pouvait que lui tenir la main, et espérer qu'elle sentirait sa présence.

Elthan venait chaque fois qu'il le pouvait. Et à chaque fois qu'il voyait le corps de la jeune fille si affaiblie et presque sans vie, qu'il ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était de sa faute. C'était de sa faute.

Toutefois, il pensait que c'était un super endroit et qu'elle devait le voir. Personne ne devait rater ça et encore moins elle. Mais quand il voyait ce que cela avait donné, il s'accablait de reproche en plus de ceux qu'Allec lui faisait. Lui qui voulait avoir une bonne relation avec son cousin. Il n'était vraiment pas à la hauteur!

Et en voulant à tout prix ne pas ressembler à son père, il faisait tout le contraire! Il était trop obstiné, manipulateur, vicieux et autre. Voir la fille qu'il enviait à Allec dans un état comme celui-ci, était peut-être ce qui lui fallait pour prendre conscience qu'il devenait comme son père, rongé par la jalousie. Il ne devait pas être comme lui.

Si Elthan voulait retrouver l'amitié qu'il avait eut avec Allec avant que son père ne tue sa mère, il ne devait pas toucher à Émie, mais c'était plus fort que lui. Cette fille l'attirait et quoiqu'il fasse, il était proche d'elle. Peut-être qu'il avait voulu être son protecteur, mais il ne pensait pas que ça aurait été aussi compliqué!

Soudain, alors qu'Elthan faisait les cent pas dans l'infirmerie, Allec ressentit une légère pression sur sa main. Celle avec laquelle il tenait la main d'Émie. Il se redressa immédiatement et attendit un autre signe de conscience. Son cœur battait à mille à l'heure et il ne put se retenir de soupir. Aussitôt, Elthan s'arrêta net et se dirigea vers le lit de la jeune fille. Elle papillonna des yeux puis fronça les sourcils, comme pour comprendre où elle était. Allec comprit et dit doucement:

Apparence, la traque a commencé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant