Chapitre 1.

155 20 19
                                    

Sarah Wilson.

  Il n'était que dix heures du matin lorsque j'étais arrivée à l'aéroport international de Los Angeles. Mes yeux se baladaient avec joie à la recherche de Samantha, qui m'avait promis de venir me chercher. Lorsque je l'aperçus de loin, je réalisai à quel point elle m'avait manqué. Quelques mèches blondes se sont échappées de son chignon et lui tombaient sur les yeux. Elle n'a pas changé d'un poil. Elle était toujours aussi belle que dans mes souvenirs. Sans perdre une seconde de plus, je m'avançai à travers la foule pour aller rejoindre ma sœur. 

Dès qu'elle me vit, elle courut vers moi et se jeta dans mes bras. Involontairement, mes yeux se remplissaient de larmes et je ne pus m'empêcher de la serrer plus fort, contre moi. 

Sam et moi avons toujours été très proches. On avait partagé la même chambre pendant de longues années et cela nous a permis de nous rapprocher davantage. Je me souviens, lorsque nous étions enfants, nous jouons souvent ensemble avec nos poupées et à chaque fois cela finissait par une dispute ou une bagarre. 

Avec nos quatre ans d'écart, j'ai toujours pris exemple sur elle. Et lorsqu'elle a eu l'occasion d'intégrer l'école de stylisme de ses rêves en Californie, elle a du partir et me laisser seule... 

« - Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que t'as pris la décision de venir habiter chez moi. Tu vas te plaire ici, tu verras. S'exclama-t-elle très enthousiaste. 

- Je l'espère bien, dis-je dans un murmure. 

Elle s'arrêta subitement de marcher et me lança un regard étonné. 

- Sarah, soupire-t-elle en me fixant de ses beaux yeux bleus, je crois que tu ne saisis pas la chance que t'as. Souris un peu, t'es à Los Angeles je te rappelle ! 

- Oui, mais ce n'est pas toi qui as perdu ta meilleure amie il y a trois mois, à peine. Je répondis sèchement tout en regardant droit devant moi et en continuant de marcher vers la sortie. 

Quelques mètres derrière moi, Sam pressa le pas pour me rattraper. Elle ouvrit la bouche pour parler mais la referma aussitôt. Lorsque nous montâmes en voiture, elle déclara alors en me prenant par les épaules : 

- Écoute, je pense que tu as assez souffert comme ça. Arrête de te renfermer sur toi même et de t'apitoyer sur ton sort. Crois-tu qu'Angela voudrait te voir dans cet état ? Bien sûr que non. Profite Sarah, la vie est bien trop courte pour t'attendre. 

Je savais très bien qu'elle avait raison. Angela ne supportait pas de me voir triste et ne voulait jamais voir une seule larme couler de mes yeux. Alors pourquoi le suis-je ? Je vais me battre jusqu'au bout. Je continuerai de vivre pour elle: pour nous. Je ferai tout ce qui pourra la rendre fière de moi, absolument tout. 

Je descendis de la voiture et j'ai dû me retenir pour ne pas rire en voyant le visage de Sam qui devient tout d'un coup pâle et inquiet. Un vent printanier caressait légèrement mon visage et m'aidait à me sentir de nouveau vivante et pleine d'énergie. Après quelques instants d'hésitation, je pris mon courage à deux mains et me mis à crier de toutes mes forces en répétant plusieurs fois la même phrase: 

- La vie est belle, je suis à Los Angeles ! 

Quelques passants me considéraient avec un air étrange. Mais je m'en foutais complètement, c'était le dernier de mes soucis. Alors, sous le regard fier de ma sœur, je pris place sur le siège passager et elle démarra aussitôt puis roula en direction de la maison...

- Comment vont papa et maman ? Questionna Sam, les yeux rivés sur la route. 

- Très bien. Ils disent qu'ils viendront nous rendre visite dès qu'ils le pourront. 

Heart DanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant