Troisième lettre : des menaces insoupçonnées...

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"Werren Brown a percuté ma vie comme on piétine le sol, le cabossant, lui ôtant la vie.
C'est ce qu'il a fait, quelque part...m'ôter la vie.

C'était un boulet de canon qui a démoli mes certitudes, qui a fait s'effondrer des années de bonheur et qui a brisé mes espérances.

Il était ce monstre sous le lit.

Il était l'horreur que je lisais dans mes prunelles.

Il était, tout simplement.


Tout a commencé avec un simple : petit PD.

C'était une parole lancée parmi la foule, presque chuchotée, murmurée comme une froide constatation.

Un rejet violent et méprisant qui me glaçait le sang : Max, c'était comme si le fait de respirer m'était interdit...

Comme si je n'avais plus le droit d'exister...

L'air s'est vidé de mes poumons et j'ai inspiré profondément, poings serrés.

Qu'était-il pour me juger ?

Puis, je me suis souvenu de ce qu'il représentait aux yeux de tous : l'ado idéal, le gars populaire, cool et branché qui n'avait rien à voir avec le surdoué mis de côté, à qui on parlait seulement lors des contrôles et qui était invisible le reste de l'année.

Il était si sûr de lui...

J'imagine qu'il avait de bonnes raisons de l'être, après tout ce qu'il avait pu me faire dans l'ombre.

Je n'étais pas de taille, je ne l'avais jamais été.


Je l'ai toujours tu sais, ton bracelet.

Je le garde toujours sur moi, il me porte chance : tu as ce talent fou avec tes mains de transformer des objets simples en œuvres d'art.

Ce bracelet bleu et blanc au motif compliqué en est la preuve.

J'adorai ce petit pli soucieux que tu avais lorsque tu t'attelais à la tâche, il me faisait rire.

Parlons de tous ces souvenirs cachés sous cette latte de bois : tu es franchement malin sur ce coup, je te l'accorde.

Ne crois surtout pas que je n'étais pas au courant de ce qu'elle contenait : tes photos y étaient empilées.

Nos photos.

Ma préférée reste celle où nous sommes allongés dans la cabane de tes parents, des étoiles dans les yeux.

C'était lorsque tu m'apprenais à lire les constellations : je me rappelle avoir vu ton sourire se refléter dans l'une d'elle. J'avais trouvé ça magique.

Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi tu hésites : je suis sûr que cette école d'art t'accepterait.

Tu as le talent et l'énergie nécessaire pour réussir... le soutien de ta famille aussi.

J'ai foi en toi. Nous avons tous foi en toi.


J'espère que vous vous retrouverez ensemble, toi et Micha...

Ne le laisse pas tout seul, je t'en prie, tu sais à quel point il ne le supporte pas.

Dis-lui... dis-lui que je suis désolé, d'accord ?

Je ne voulais pas vous faire souffrir.

Pardonne-moi Max...

Tu étais la partie la plus importante de ma vie.

Ton meilleur ami,

Ry."


"Cher Max..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant