chapitre 5

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Le printemps revint. L’armée d’occupation
s’éloigna. La maison de ma voisine restait fermée ;
l’herbe drue poussait dans les allées.
La vieille bonne était morte pendant l’hiver.
Personne ne s’occupait plus de cette aventure ; moi
seul y songeais sans cesse.
Qu’avaient-ils fait de cette femme ? S’était-elle
enfuie à travers les bois! L’avait-on recueillie quelque
part, et gardée dans un hôpital sans pouvoir
obtenir d’elle aucun renseignement ?
Rien ne venait alléger mes doutes ; mais, peu à
peu, le temps apaisa le souci de mon cœur. Or, à
l’automne suivant, les bécasses passèrent en masse ;
et, comme ma goutte me laissait un peu de répit, je
me traînai jusqu’à la forêt. J’avais déjà tué quatre
ou cinq oiseaux à long bec, quand j’en abattis
un qui disparut dans un fossé plein de branches.
Je fus obligé d’y descendre pour y ramasser ma bête.
Je la trouvai tombée auprès d’une tête de mort.
Et brusquement le souvenir de la folle m’arriva

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