Chapitre 4

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Dylan

Et là, c'était comme si le monde s'était arrêté, comme si en un baiser mon cœur avait fait un bond en arrière. Je venais de retrouver mon amour d'autre fois. Ma femme, celle qui m'avait aimé comme personne ne l'avait jamais fait auparavant.

Cette adolescente de dix-sept ans aux cheveux rouges orangés venait de se métamorphoser en jeune femme. Je n'avais jamais vu de ma vie, une telle magie. Dans ses gestes, la manière de se mouvoir, la délicatesse de sa peau, tout en elle me faisait penser que Dieu m'avait offert une seconde chance.

Je la regardais droit dans les yeux, elle ne semblait pas savoir ce qui l'attendait, qu'allais-je faire ?

Elle n'est pour l'instant qu'une enfant, et pourtant la puissance de mes sentiments envers elle ne faisait qu'accroître.
Et à l'instant où je m'apprêtais à bouger, elle se retira du bain.

"-Je n'aurais pas du faire ça, je n'aurais pas dû...", articula-t-elle en pleurant.

"-Maria, écoute moi, ce n'est pas grave, je t'aime."

"-Non, non, non, non ! Je ne suis pas Maria !"

Ces mots, pourquoi ? Et notre accord ? Pourquoi dit-elle cela ?

"- Si ! Tu as dit que tu étais d'accord ! Tu l'as dit ! Tu veux vraiment que je te ramènes dans l'grenier ?!"

"- ... Non, non, tu as raison, je-je suis désolée, tellement désolée..."

Maria se jetta au sol, elle était agenouillée devant moi, me priant de l'excuser.

Je voulais réellement que tout aille plus vite, que nous fondions une famille, que plus jamais rien ne nous sépare de nouveau.

*************************

Le soir était venu, elle était assise sur le sofa, la tête sur ses genoux et le regard planté dans le vide.

Je m'approche d'elle, mais à chaque pas, elle sursaute et à chaque pas, je sentais que ma présence la dérangeait. Cependant, je n'arrêtais pas, je continuais d'avancer, jusqu'à pouvoir la toucher du bout de mes doigts.

"- Hey... Calme toi, je ne te ferais pas de mal."

"- Je veux juste être libre, pouvoir sortir, sentir la chaleur du soleil sur ma peau, le vent souffler sur mon visage."

"- Bientôt ton vœu se réalisera, mais pas tout de suite, je dois pouvoir te faire confiance."

Elle n'avait pas réagit, elle n'avait pas bougé. Comme si elle n'avait rien écouté. Puis elle se tourna vers moi, l'air pensif.

Alors qu'elle s'endormait peu à peu, je l'emmenais dans la chambre et je l'installais sur le lit. Puis je m'allongeais à ses côtés jusqu'à ce que le soleil se lève.
Ce fut ainsi pendant plus de deux semaines, elle n'avait jamais tenté de fuir.

"-Maria, viens, nous allons marcher."

Son visage s'était illuminé, enfin, elle retrouvait toute sa beauté, toute sa lueur. Je me dirigeais vers la porte, elle restait derrière moi, trépignant d'impatience. J'attrapa la poignée, et j'ouvrit doucement, laissant la lumière extérieure pénétrer dans toute la maison. Maria frémissait, elle reniflait l'air frais qui passait dans le couloir. Elle fit un pas vers le porche, lentement. Je la regardais se réjouir de ce renouveau, elle redécouvrait le monde, après un mois d'enfermant. Son âme avait pour ainsi dire, repris possession de son corps, elle vivait de nouveau.
Elle me fit face "Merci."
Puis elle s'avança, et déposa sur ma joue un léger baiser.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant