4.Sauvé

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On marchait rapidement dans ce sombre couloir. Kais essayait d'entourer les épaules d'Aicha de ses bras, mais elle les repoussait à chaque fois. Ils étaient devant moi et je ne comprenais pas d'où trouvaient ils cette énergie pour rigoler ensemble, pour se faire chier comme si de rien n'était. Gharam, à ma gauche, avançait silencieusement, tête baissée.

Arrivés devant une chambre, dont la porte était ouverte, je restais immobile. Je le vis: il souriait à sa mère. Toujours aussi rayonnant, accueillant et chaleureux même après une opération. Tata Naima lui dit quelque chose, je ne pouvais pas deviner qu'était-ce vu qu'elle était de dos, mais je sus que c'était tellement beau qu'il versa une larme. Je n'y crois pas. Moataz, le garçon qui s'est toujours montré fort, perd ses moyens face à de petits mots. Il passa rapidement sa main sur sa joue, prit sa mère entre ses bras, et, avant qu'il ne lui fasse un bisou sur le front, je pus lire sur ses lèvres:
Nebghik yemma ( je t'aime maman)

Sans que je ne les contrôle, mes lèvres s'étirèrent des deux côtés, ma tête s'inclina légèrement et mon regard s'adoucit. J'étais plus que soulagée de voir mon ami en un correct état. Je tourne la tête à gauche et vois Gharam, figée. Des larmes silencieuses coulaient de ses yeux, traçaient sa mâchoire, quelques unes glissaient sur son nez pour passer de ces lèvres souriantes. Toutes finissaient à terre. Elle me regarda, regarda son frère sur ce lit d'hôpital, me regarda encore une fois, comme si elle me demandait si il était bel et bien vivant. Je hocahai la tête et elle couru vers lui, se jeta sur le lit et lui fis des bisou partout sur son visage. Faisant attention à ne pas toucher ses lèvres, sans doute.

Aicha, Kais, Tata Naima, Gharam et Moataz étaient tous en train de rigoler. Je regardais la scène qui s'offrait à mes yeux. Ils ne disposaient pas de beaucoup d'argent, mais l'amour, l'affection et la complicité baignants entre eux, leur offraient tant de joie et de bonheur.

Au moment où je fis un pas en avant, des bras m'entourerent par la taille, une tête ce nicha entre mon epaule et mon cou. Au moment où cet inconnu voulu déposer un bisou sur la naissance de mon cou, dégagé à cause de ma queue de cheval, qu'il fut violemment proejeté en arrière. Je me retournai et éclatai de rire, voyant la tête que tirait Faress.

-Faress: Ah Mehdi t'es sérieux là? Ça fait une semaine j'ai pas vu Aliyah, à peine je la touche tu me rejette wesh!
-Mehdi: Vous êtes ensemble j'ai compris, vous allez quand même pas me faire des enfants en plein hôpital!
-Moi: Mehdi t'es sérieux là? Je sais que tu m'aimes mais comprend que j'ai pas de sentiments pour toi, c'est Faress que j'aime, je ne peux pas te mentir, je ne veux pas jou..
-Mehdi: Ta gueule toi aussi, ché pas ce qu'il te trouve t'es tellement moche...
-Moi: Je te rappel que tu es mon jumeau, lui lançais-je avec un sourire de victoire, non sans manquer le fameux clin d'oeil.

Il avançait vers moi, une lueur de vengeance illuminait ses yeux, mais je fus sauvée par Faress qui me prit en sac patate et me fis entrer dans la chambre. Je criais et lui tapais le dos, lui réclamant de me lâcher, mais monsieur n'en faisait qu'à sa tête.

Remarquant le brouhaha qu'on causait, une infirmière vint nous rappeler que nous étions dans un hôpital. Faress prit la peine de l'insulter poliment:

-Veuillez, chère beurette, nous excuser au près de vos patients. Quand à vous, sale vendue, allez bien niquer votre mère avec vos manières de baptou.

Elle s'en alla et une fois qu'elle eu fermée la porte, je vis une babouche rose voler dans les airs et frapper mon mec en plein visage. Je profitai de ce moment de distraction pour descendre de son épaule. Je me plaçai devant lui et, face à son expression d'incompréhension, nous éclations de rire.

-Faress: Oh mais d'où elle vient cette claquette?
-Tata Naima: C'est moi qui te l'ai envoyée ya l'hmar (sale con)! Ti ose insulter une infirmerie devant mes yeux! Hein! Ti n'as pas honte?
-Faress: Mais non Tata c'est pas ce que tu crois c'est juste que...
Il fut interrompu par une autre claquette sur le nez.
-Tata Naima: Skout! (Tais toi) et viens saluer ton ami il vient de sortir du bloc.

Comme vous l'avez remarqué, tata avait une grande maîtrise et un grand pouvoir sur nous. C'était un peu notre deuxième mère. Après tout, on a tous passé plus de 5ans ensemble.

Sur ces mots, Faress tapa dans la pomme à Mehdi, ensuite son poing, ils se donnèrent un léger coup de poing dans l'avant bras, près de l'épaule, pour qu'ils se prennent enfin dans les bras! Mais ce fut rapide. Ils ne sont pas des PD pour se faire des bisous et des câlins h24, d'après eux. Ah les mec et leur fierté à deux balles!
La même scène se reproduit. Sauf que le câlin dura plus longtemps avec Mehdi. Jamais ne trouveras tu deux personnes aussi proches qu'eux.

C'est à mon tour de le saluer. A ma manière, sauvage comme je suis, je lui aurais bien sauté dessus mais je ne me voyais pas le faire. Il doit sûrement être encore faible. Je le fixait droit dans ses yeux d'un bleu foncé . Entourés de longs cils. Je pris une inspiration et prononçai:

-When I need motivation...
{Je tiens à mentionner que je ne chantais pas, je ne respectait pas le rythme. Je ne faisais que parler. En chantant, je vous garantis que tous les hospitalisés se seraient enfuis en Espagne. }
-My one solution is my queen cause she stays strong...
-You are always in my corner..
-Right there when I want you...

Comme vous l'aurez deviné, c'était notre chanson. Moataz et moi. Omi chantait cheerleader *normalement* pour sa copine, sauf que nous nous la chantions pour ce qu'elle signifiait. On s'était promis, petits, qu'on n'allait jamais se laisser tomber. Que l'on resterait fidèles et soudés. Tout comme Omi et sa copine.

On se prit finalement dans les bras. Je lui chuchotai que j'avais extrêmement peur de le perdre. Il me répondit qu'il ne me lâcherait jamais. Je lui promis alors la vengeance. Qui s'annonce proche. Très proche.

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Voilà, notre cher Moataz est bel et bien en vie. Cette bonne humeur ne serait elle qu'éphémère, on continuera-t-elle à régner les esprits de nos personnages. Quant à ma vengeance qui se promet proche, quand exactement aura-t-elle lieu? Et contre qui?

Restez accrochés! Je vous dis à la prochaine!

What's wrong with me?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant