Au détour d'un chemin, quelque peu éméchée,
Sur des sentiers sauvages que nul ne sait défricher,
Mes yeux brouillés par les vapeurs de boukkha,
Perçoivent à peine où conduisent mes pas.Au détour d'un chemin, le cœur en peine,
Distingue une roulotte aussi vétuste qu'un clapier.
J'émets un rire moqueur que je ne refrène.
L'ironie du sort me conduisant à l'antre de la fausseté,
Où se déclinent les semblants de destinées.Rions encore sur la nôtre, bien triste réalité !
Voyons les lignes tracées sur ces mains esseulées.
Écoutons ce que cette diseuse va bien nous conter,
De ces mauvais augures que je ne saurais nier.Le brouillard de l'encens chasseur d'esprits,
Tressaute mes poumons déjà bien pris,
Dévoilant dans l'ombre, un visage dénué de féminité,
Devant son opale de cristal, le dos courbé.Je m'assieds sur un tabouret tout miteux.
La poussière et l'humidité accentuent mes hauts le cœur.
Envolé l'espoir des lendemains de bonheur.
Tends ma main d'un air dégoûté et dédaigneux.Elle m'empoigne alors vigoureusement la paume.
La scrute, la caresse, la manipule à ses aises.
Je délaisse mon corps au drôle de gnome.
Elle lâche un soupir qui redouble ma langueur.Mais les mots qu'elle prononce sont étranges,
Elle y voit candeur féminine et divine ivresse,
Dans ses mains qui ont porté tant de douleurs.
Elle me parle d'un soleil levant et de promesses.
Elle me donne une tape sur la joue et me sourit :
« Va ! me dit-elle, vole de tes propres ailes !
Pourquoi traîner encore dans ce monde pourri ?
Quand il t'es permis de monter au ciel. »Au détour d'un chemin, j'ai rencontré ma destinée.
Elle était belle malgré ses rides et ses callosités.
Elle se moqua de mon aveuglement et me sermonna.
Au détour d'un chemin, j'ai soudain dégrisé.03/2015
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poésie
PoetryRecueil de (mes) poèmes datant de 2004 à nos jours (2017) Il y a un peu de tout. Je classerais par partie. Ce n'est pas forcément ranger dans un ordre précis à l'intérieur des parties. bonne lecture!