Morrigan, beaucoup ont entendu ce nom. La Déesse de la Mort, nombreux connaissent sa légende. Peu ont croisé son chemin, car la rencontrer mène à une mort certaine. Alors qu'arrivera-t-il à Séraphina, lorsque Morrigan jettera son dévolu sur son vill...
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La Déesse Morrigan surgit de la nuit
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Ma nuit a été bien trop agitée. Mon esprit n'arrive pas à se calmer avec tout ce qu'il s'est passé : la tempête, la blessure de Sanae, la brume, et l'allusion à la Déesse Morrigan. Tout ça, c'est beaucoup trop pour moi. Je suis complètement paniquée, autant parce que j'ai peur de ce qui peut nous arriver que parce que je crains que la malédiction de notre famille soit la cause de l'arrivée de la Déesse. Eamon s'est aperçu de mon état, comme toujours, et il a eu beau insister pour que mes sœurs et moi restions chez lui, j'ai refusé, préférant rentrée dans notre cabane. Je suis persuadée que nous sommes plus en sécurité ici et, qui sait, peut-être qu'en nous éloignant du village, nous éloignons aussi le malheur.
Une douleur me vrillant le crâne, j'émerge de mon bref sommeil en grimaçant. La pièce est baignée par une légère lumière blanche, qui n'a rien à voir avec celle chaleureuse et printanière que j'avais pris l'habitude de voir ces derniers temps. Je devine donc que la brume et la grisaille de la veille sont toujours présentes et que ce n'était pas un rêve, mais bel et bien la réalité. En déglutissant difficilement, je m'appuie sur mes coudes pour me redresser dans mon lit et tourne la tête vers Shaé et Sanae qui dorment paisiblement à ma droite. Elles ont l'air si insouciant, parfois j'aimerai pouvoir retourner au temps où je l'étais aussi.
Nostalgique, je souffle et pince les lèvres, avant de détourner le regard, prête à me lever. Seulement, lorsque je baisse les yeux sur le drap et que je m'apprête à le repousser, je remarque que mes mains sont maculées de rouge. Les yeux écarquillés, je les lève lentement devant moi pour les examiner. Tremblante, je les tourne plusieurs fois à hauteur de mes yeux et mon cœur s'emballe. Mes paumes, mes doigts et mes ongles sont recouverts de sang séché. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce que c'est la plaie de Sanae ?
Affolée, je me retourne vers elle et sans aucune délicatesse, je retire le drap du lit, réveillant par la même occasion mes deux sœurs, qui grognent de mécontentement. Comme une folle, je me penche par-dessus Shaé, pour me rapprocher de Sanae qui est allongée sur le côté, m'empêchant de voir son dos. Sans hésiter, je pose les doigts sur sa hanche et essaye de la faire se tourner sur le ventre, mais elle résiste.
