Morrigan, beaucoup ont entendu ce nom. La Déesse de la Mort, nombreux connaissent sa légende. Peu ont croisé son chemin, car la rencontrer mène à une mort certaine. Alors qu'arrivera-t-il à Séraphina, lorsque Morrigan jettera son dévolu sur son vill...
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« Avec ses sœurs »
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Père tient une couverture en boule dans ses bras et lui sourit, tout en pleurant, alors que derrière le rideau, le druide et une dame aux cheveux bruns bouclés sont avec mère. Tout à l'heure, elle n'arrêtait pas de crier, comme si on lui faisait du mal, mais maintenant elle a arrêté. Je crois qu'elle va mieux, mais je ne suis pas sûre, alors j'ai quand même peur. Mon cœur bat fort dans ma poitrine. Je ne comprends pas du tout ce qu'il se passe. Les choses sont étranges.
Alors que je me cache, à genoux derrière le gros pied en bois de la table, père relève les yeux vers moi. Il est beau mon père. Très grand, musclé à cause de son travail, les cheveux blonds frisés et les yeux bleus, comme les miens. Il est toujours en train de rire et aujourd'hui, je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Alors malgré ma peur, quand il me demande de venir le voir, je lui obéis. Il s'accroupit devant moi, pose un genou à terre, puis me montre la petite chose toute rouge qu'il tient dans ses bras, enroulé dans une couverture. Il m'annonce que cela s'appelle Sanae et que c'est ma sœur. Ensuite, il me dit que je peux l'embrasser, car cette Sanae doit comprendre que je l'aime et que je suis là pour la protéger, que ce sera toujours le cas.
La protéger. Je n'avais qu'une chose à faire et j'ai échoué lamentablement. C'était mon rôle, je devais prendre soin d'elle jusqu'à ce qu'elle trouve quelqu'un pour me remplacer. Je devais être là pour elle, faire passer son bien avant le mien, être son pilier, lui apporter la sécurité, empêcher que ce genre d'événement se produise. Comment ai-je pu être assez stupide pour la laisser seule par les temps qui courent ? J'ai failli à ma promesse à mon père. J'ai laissé Sanae mourir.
Assise sur le bout de la paillasse de la pièce principale des Mac Gabhann, je regarde fixement le sol devant moi, tout autour de moi étant devenu flou. Mes oreilles bourdonnent, je n'entends pas ce qu'il se passe ici. Je suis dans un autre monde, plongée dans ma tristesse et ma rancœur. Je ne me souviens même pas de la façon dont je suis arrivée ici, de la façon dont on m'a arraché à Sanae. La seule chose qui reste dans mon esprit, c'est l'image de son corps étendu sur les braises, son visage tordu dans cette affreuse grimace, sa gorge tranchée et cette odeur nauséabonde.
