μαγεία University

Chapitre 5- Jared

L'entrainement est pratiquement fini, mais j'ai l'impression de ne pas m'être dépensé assez. La conversation de mes parents que j'ai surpris la nuit dernière me tourmente plus qu'elle ne le devrait.

Je tente de mettre tout ça de côté, me concentre sur le match qui se déroule autour de moi et fonce pour récupérer le ballon que j'envoie à Travis. En plus d'être un très bon receveur, c'est mon meilleur ami. Peut être que je devrais lui parler de ce que je sais, mais il me prendrait probablement pour un fou. Je ne veux pas qu'il se moque de moi et qu'on se moque de moi. Je fais tout pour faire parti de cette bande : je me démène sur le terrain et je plaque toujours un sourire dragueur sur mes lèvres.

Quand à ma moyenne, je ne veux même pas y penser. Je pourrais avoir de bien meilleure note mais je refuse qu'on me prenne pour un intellos. Ok, soyons clairs, je ne fais pas exprès d'échouer uniquement pour ne pas me faire passer pour monsieur je sais tout, mais aussi parce que ça m'effraye.

Mes notes n'ont jamais été excellentes, mais je me débrouillais pas mal au collège. Puis je suis arrivé au lycée et le football est passé avant tout le reste. Mais depuis près d'un an, j'ai certaines...capacités d'apprentissage.

Pour faire simple : Je peux réciter par cœur un roman que j'aurais lu quelques jours avant ou énoncer le nom de tous les élèves de ce fichu lycée. Si seulement ça s'arrêtait là... J'adore les maths. Oui moi, Jared McKein est un matheux !

Chez moi, quand je m'ennuie je peux sortir des bouquins d'ingénieur et résoudre, comme ça, des équations super complexes. Il m'arrive aussi de me plonger dans la physique. J'ai même développé un jeu dont le but est simple : résoudre des équations ou des casse-têtes les plus compliqués. Je fais tout ça chez moi, la porte fermée. J'ai honte et j'ai peur. Je ne peux pas être surdouée. C'est bien plus que ça, ce n'est pas...humain.

L'arbitre siffle et nous félicite pour ce match. J'enlève mon maillot, en sueur. Travis court à petites foulées vers moi, et me tapa dans le dos.

— Pas mal frérot !

Je lui rend sa frappe et cours me réfugier dans les douches tout en me demandant s'il n'a rien remarqué de différent chez Andy. Faut dire, cette fille n'est pas très maligne même si ça ne change rien au fait qu'elle est plutôt gentille dans le fond. Je ne suis pas sure de moi, mais je pense qu'elle aussi est un peu comme moi. Qu'elle a des capacités. L'autre jour, chez Travis nous étions tous les trois devant un film ou plutôt sur nos téléphones portables.

Travis s'est levé pour nous chercher à boire, Andy s'est plainte d'avoir froid et m'a demandé de fermer la fenêtre. À peine m'étais-je levé que j'ai vu cette dernière se refermer toute seule devant mes yeux. And, elle, n'a rien remarqué. Elle ne remarque rien. Même l'autre jour au resto, elle ne s'est aperçue e rien. Cette fois-ci nous étions tous là, l'équipe de foot et les cheerleaders, mais tout le monde était occupé à rire ou s'embrasser ; moi je l'ai vu. Je l'ai vu fixer cette fille. Je crois qu'elle s'appelait Nadia ou Lidia, je sais plus. Nadia/Lidia n'arrêtait pas de draguer Travis et le bouffer des yeux. Bien sûr, Andy était rouge de colère et n'arrêtait pas de la fusiller des yeux. Au moment où cette fille est revenue des toilettes et a voulu s'assoir la chaise, celle-ci s'est reculée toute seule et Nadia/Lidia s'est retrouvée le cul sur le sol, complètement ridiculisée.

Peut être qu'elle est trop aveugle pour voir ce dont elle est capable mais moi je ne suis pas si dupe.

Nous arrivons en retard au cours de monsieur Gordon, les filles s'installent devant et mon regard croise celui de cette fille. Je m'assois près d'elle et lui accorde un autre regard. En plus d'être jolie elle aussi est...comme moi.