Chapitre 3 : souvenir d'un jour

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Dans une quelconque forêt d'Eldarya, non loin de nos amis, se trouvaient deux hommes. L'un était plutôt baraqué et possédait une voix rauque tandis que l'autre était beaucoup maigrichon mais certainement plus intelligent. Ce qui les rapprochait étaient leurs uniformes de soldats et leurs oreilles pointues avec des bords colorés. Ces deux hommes attendaient ou plutôt, protégeaient quelque chose. Plus précisément, une chose invisible. Les deux discutaient de tout et de rien, admiraient le paysage, passaient le temps en jouant aux cartes... Un travail plutôt tranquille, étant donné que le secteur qu'ils surveillaient était le moins exposé aux attaques ennemies. Durant l'une de leurs nombreuses parties de cartes, l'un des gardes grogna de sa grosse voix :

- C'est pas juste Gustus ! Ca fait cinq fois que je perds, je suis sûr que tu as triché !

- Ce n'est pas ma faute si tu n'es pas stratégique, argumenta le deuxième soldat. Je suis sûr qu'en réfléchissant un peu tu pourrais faire des merveilles Olvins, continua t-il dans sa lancée tout en ajustant ses lunettes.

Son compagnon, offensé par sa remarque, se leva en montrant le poing.

- Tu me traître d'idiot le morpion ? Bats-toi si tu l'oses !

- Calme-toi ! Ce n'était pas une insulte mais un conseil ! Et si tu veux mon avis, on devrait éviter de se battre alors que nous sommes sensés monter la garde.

Olvins se gratta le menton et pour une fois, fit le choix le plus intelligent en décidant de retourner travailler. Il saisit son bouclier et sa lance posés contre un arbre et au même moment, entendit un bruit de feuillage. Celui-ci arqua un sourcil et approcha vers la source du bruit. Gustus, qui rangeait les cartes de son côté, se tourna vers son ami.

-Rah mais qu'est-ce qu'il fait encore ?, pensa t-il tout haut.

Il décida de prendre ses équipements à son tour et de partir à sa poursuite. Tant pis pour la surveillance, ce n'est pas comme si c'était le secteur était envié des ennemis. Alors qu'il partait à la conquête de son collègue, un cri se fit entendre. Le garde prit peur : Gustus avait reconnu le cri de Olvins. Soudain, il hésita à avancer. Pris d'une grande panique, il craignait qu'il soit blessé, ou pire ! Mais il savait très bien qu'il était contraire au protocole d'être séparé de son collègue. Il déglutit difficilement et avança à pas hésitant jusqu'à la source du bruit.

-Ça... Ça va ?, bégaya t-il.

Soudain, un bruit identique à celui de la dernière fois se fit entendre. Un frisson parcouru le corps du garde. Il tourna tout doucement tout en claquant des dents. Il eu à peine le temps de cligner des yeux qu'une douleur abominable lui transperça le cœur. Il hurla à l'agonie, se débattit de tout ses force pour retirer l'engin jusqu'à ne plus avoir assez d'énergie pour ne lever ne serait-ce que le petit doigt. A bout de force, il se laissa tomber au sol, tout en haletant bruyamment. De son regard trouble, il put voir la silhouette d'un homme, ou plutôt les bottes marron d'un homme, avant de rendre son dernier souffle.

***

Le visage apeuré du loup-garou se transforma en une magnifique pièce dans les tons rose pâle et beige. Je regardais sous mes pieds. Le rond de marbre était toujours là mais ne brillait plus. Je me pris dans une panique indéchiffrable. Que s'était-il passé ? Tout s'était passé si vite que je n'avais pas eu le temps réagir. Malgré le fait que mes membres tremblaient, je serrais mes poings et essayait de me concentrer au vu de la situation. Comment avais-je fais pour venir ici ?

Je me souvenais des paroles du loup-garou. Alors, je me serais téléportée ?

Même si je savais intérieurement que je devais à tout pris rejoindre Chrome, je ne pus m'empêcher d'admirer la pièce dans laquelle j'avais atterri. C'était une très grande chambre d'enfant dans les couleurs rose et bleu ciel (-> tu dis avait que c'est rose et beige, décide-toi !). Cette pièce était l'endroit rêvé pour une petite fille de huit ans. On y trouvait une coiffeuse, une immense armoire, un balcon. Le paysage qui s'ouvrait devant mes yeux me rappelait les histoires de princesse que me racontait ma mère. Je m'avançais à pas lent vers un grand lit double, très imposant. Celui-ci était couvert de beaux draps blancs, tout en soie, et d'une grande couverture rose qui, au contact du tissus, ressemblait plus à de la dentelle. Mon regard se dirigea vers une jolie table de chevet faîte de bois, où trônait fièrement une sorte de petit cheval en peluche blanc et bleu. A côté de l'objet, se trouvait un petit cadre de bois contenant une ancienne photo. Intriguée par l'objet, je me rapprochais du meuble en bois.

Eldarya - Cristallisation !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant