N u m b e r

Powers

Malgré mon quota de bonne humeur qui était passé de 4 à 6 %, c'était avec un désespoir certain que je me dirigeais maintenant vers la salle de test. On aurait dit que Leÿ faisait son possible pour griller ma couverture tant travaillée dès son premier jour.

Mais que j'aime cet homme.

Entre faire ravaler son visage -et son ego avec- à Soren 256 et maintenant tester nos pouvoirs que nous ne sommes pas supposés avoir déjà développé... Mais que j'ai déjà commencé à maîtriser... Non, ça faisait beaucoup pour un simple programme d'ados de 18 printemps, numbers ou pas.

Leÿ s'arrêta devant une autre porte massive, une mixture de sérieux et d'ennui sur le visage. Ce soudain arrêt me fit remarquer que nous étions de retour dans la zone aux couloirs blancs aseptisés, pour mon plus grand bonheur.

C'est du-

Non, vous saisissez l'idée.

Le reste de la classe n'osait pas s'approcher à moins de deux mètres de mon tuteur et laissa un grand vide autour de lui.

Plutôt sympa comme ambiance, on dirait qu'il a le choléra.

Il posa sa paume sur le côté droit de la porte et celle-ci s'ouvrit avec un petit bruit de validation qui me faisait penser à un jeu vidéo. M'enfin, vu ce qu'on allait faire, c'était tout comme. Cette ouverture tout en douceur changeait pas mal des habitudes... délicates... de mon mentor.

Il entra dans la salle sans nous attendre et ne se retourna même pas pour savoir si nous le suivions.

Je crois, juste crois, qu'il n'en a strictement rien à cirer.

La classe eut un temps de pause, puis se pressa derrière lui en un espèce de troupeau désordonné pour s'amasser dans la petite salle grisâtre aux reflets irisés multicolores. Je grognai, et me roulai en boule à nouveau dans un coin. Les murs étaient froids et, même si ils reflétaient une jolie couleur violette par endroits, ils me donnaient l'impression d'être dans une cellule d'isolement.

Être coincée dans une cellule d'isolement avec Soren 256 et sa belle troupe de connards, une splendide vision de l'enfer.

En apercevant mon air de dégoût qui devait plus s'apparenter à une grimace attardée, Kiin ricana.

Sadique.

Bon bah j'espère que mon mentor n'a pas perdu tout sens logique et ne prévoit pas de me choisir comme sujet de test.

Parce que c'est pas que j'aime pas être dans la mouise hein.

Mais j'suis pas masochiste.

La plupart des connards se bousculèrent pour avoir une place près du grand manitou, j'ai nommé Soren 256, sûrement en espérant recevoir un peu de sa divine grandeur. Kiin s'installa à côté de moi en continuant de ricaner, tandis qu'Ina 47 s'installa un peu plus loin. MADAME devait être encore vexée de sa défaite ''injuste''. Mais quelques secondes plus tard, elle 'pardonnera' Kiin parce que "T'es ma meilleure amie chérie, et entre amies on se pardonne tout !"

Pourtant moi je pardonne pas ta présence.

Ah mais oui c'est vrai, je suis pas son amie.