3. ELLE...

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«Que celui qui est sans péché jette la première pierre.»
Henri-Frédéric Amiel.



...


Il faisait sombre dehors, la lune blanche et prospère dans le ciel éclairait timidement la rue, laissant apparaître le relief des poubelles, des bancs, du trottoir. Un seul des lampadaires fonctionnait, tous les autres étaient éteints ; alors que les nombreuses enseignes des magasins et restaurants du côté gauche de la route, en face du parc, laissaient se refléter sur le trottoir légèrement mouillé par la pluie tombée plus tôt de multiples couleurs et formes. Le rouge et le blanc des lumières du cinéma se couplaient avec aisance à la croix vert pâle de la pharmacie d'à côté, dessinant dans les flaques d'eau des formes indescriptibles,comme venues d'ailleurs. C'était un spectacle, un festival, tout aussi étrange que splendide.

Elle était caché là, dans l'une des ruelles, perpendiculaire à la rue et ne menant qu'à un vieux grillage en mauvais état. Elle attendait, prête, répétant à voix basse depuis un bon quart d'heure la même phrase, c'est à l'heure où les bons gens se couchent que les autres s'éveillent.

Il n'était pas tard, et pourtant déjà la ville était toute calme,sommeillant puis s'endormant petit à petit ; les fenêtres des immeubles s'éteignaient les unes après les autres, autorisant l'obscurité à s'installer un petit plus à chaque fois.


Une longue heure passa, quand elle vit au loin une silhouette apparaître.Celle-ci tournait sur elle même, comme recherchant quelque chose,puis elle esquissa un geste timide de la main en sa direction. Il m'a vu pensa-t-elle ; et elle répondit alors d'un même mouvement, plus ample, encore cachée dans la ruelle.

Elles'approchait rapidement, si bien que l'on pouvait deviner ses contours puis ses traits. C'était un homme plutôt grand, il avait les épaules larges et carrées ; le haut de son corps était très dessiné... L'éclairage du lampadaire soulignait avec aisance la chemise cintrée blanche et bleue qu'il portait et semblait lui créer un lumineux halo orangé et jaunâtre derrière ses petites boucles brunes. Il était là comme un ange posé au milieu de nulle part, se rapprochant de plus en plus.


Ils étaient désormais face à face, mais l'obscurité les empêchaient de se voir complètement.


«Emma ? Prononça-t'il de sa voix plutôt grave. C'est toi ?

-Chut, tais-toi et viens. Lui répondit-elle avec autorité.

-Mais... peut-t'on m'expliquer ce qu'il se passe ?

- Suis moi et ferme-la ! Ajouta-t-elle alors agressivement en agrippant avec force son bras »


Il fut dans l'obligation de la suivre, surpris ; elle le traînait presque,vers le fond de la ruelle qui se faisait de plus en plus sombre. Il y avait plusieurs portes, des sorties de boîtes de nuit oud'appartements, bien souvent désaffectés. Soudain, elle tourna sur sa droite, lui déboîtant presque l'épaule tant ce fut brutal et instantané. Elle ouvrit une porte, puis ils y entrèrent, elle d'abord, en affirmant avec fierté «Bienvenu dans mon monde Terry».

Ils venaient de pénétrer dans une pièce unique, éclairée seulement par une lampe rouge au plafond, sans fenêtre aux murs délavés,sans rien. Il n'y avait dans un coin qu'une table ronde en bois sur laquelle étaient posé une vieille radio, deux verres et une bouteille pleine, sans qu'il ne puisse voir ce qu'elle contenait. Au centre de la pièce trônait aussi une simple chaise en métal,quasiment rouillée, juste en-dessous de la lampe, qui participait avec les nombreuses bougies allumées un peu partout par terre à lui donner une ambiance chaude et intimiste. Il distingua cependant au fond de la salle quelqu'un assis à même le sol sale, se débattant, il semblait être attaché.


« Je te présente Harry, c'est mon petit ami ! Lui dit-elle, en esquissant un petit sourire jaune. Il avait insisté pour venir passer la nuit avec nous, n'est-ce pas mon chéri ?!

-Qu'est-ce que tu fais, tu deviens folle ma parole. Demanda Terry, encore surpris par ce qu'il se passait.

- Ohh que non ne t'en fais pas ! Tu prendrais bien un petit verre hein, juste un ? »


Il était plutôt réticent, puis, cependant, après un court temps d'adaptation et d'hésitation, il accepta. C'était de la vodka. A chaque nouvelle gorgée, il sentait sa gorge, sa trachée puis son ventre le brûler, mais c'était une sensation agréable. Ils terminèrent la bouteille au bout de seulement quelques minutes, sous le regard ébahi d'Harry, encore fermement attaché et cloué au sol en position du tailleur.

Suffisamment alcoolisée, Emma alluma la radio puis tira en slalomant dans la pièce sa conquête vers la chaise, puis la fit s'y asseoir. Elles'installa ensuite devant elle, dansant sensuellement et chaudement,laissant sa main descendre petit à petit le long de sa gorge, de ses seins, puis de son ventre, jusqu'à venir défaire le bouton de son court short en jean puis ouvrir lentement sa braguette.



 « Il est temps de s'amuser, lança-t-elle à Terry, en retirant doucement son t-shirt »


Les choses allaient se corser.

...

Charnelle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant