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«Seul le battement à l'unisson du sexe et du cœur peut créer l'extase.»

Anaïs Nin.



...


L'air était tout chaud dans la pièce. J'étais assis sur cette chaise, sentant une légère sueur couler lentement sur le haut de mon front et savourant avec passion la scène qui se déroulait devant moi,sous mes yeux, pour moi et moi seul – et Harry aussi accessoirement. Je la voyais, là, qui bougeait sensuellement son corps si parfait, défaisait les boutons de son petit short en jean et retirait avec passion son haut noir, me laissant admirer ses formes cachées seulement plu désormais que par ses sous-vêtements blancs, presque transparents sous l'ambiance orangée de la pièce.Elle se rapprochait de moi, de plus en plus, puis fini par s'asseoir sur mes cuisses ; nous étions face à face, son visage légèrement plus haut que le mien, m'offrant une vue plongeante sur sa poitrine si délicate. Je sentais un désir puissant monter en moi un petit peu plus, à chaque fois qu'elle posait les mains sur mon corps frissonnant de plaisir, sur mes pectoraux, mes muscles abdominaux, et puis un petit peu plus bas...

Harry ? Je l'avais oublié, il n'y avait plus qu'elle et moi à ce moment, seuls, sur cette chaise grinçant à chacun de nos mouvements les plus moindres.

La musique que la radio diffusait en fond couvrait futilement le bruit de nos baisers sauvages. Je sentais à chaque fois que nos lèvres s'effleuraient les battements de mon cœur se décupler alors que sa main d'un coup prit la mienne, l'emmenant avec force dans son dos sur la fermeture de son soutien-gorge. Je le lui enlevai, et sa fragile poitrine se durcit soudainement sous mes caresses et mordillements brutaux et hésitants. Sa respiration et la mienne devinrent totalement saccadées, elle se retira de mes cuisses. Désormais debout devant moi, elle se tourna face au mur puis se courba doucement, m'autorisant à la vue de son fessier, rond, rebondi, presque musclé, alors que de sa main droite elle retira la dernière petite partie de tissu qui l'habillait.


Ses cheveux blonds quasi bouclés descendaient jusqu'au milieu de son dos, rayonnant à la lumière orangée comme une redoutable crinière lui donnant un aspect presque animal. Le tatouage qu'elle portait sur son flanc droit, juste en dessous de son sein, se révélait à chaque fois qu'elle levait son bras pour ébouriffer sa chevelure.C'était une rose, noire, avec écrit entremêlée dans ses tiges épineuses la phrase «Love is hard, sex is cool»,  lui donnant un côté étonnamment sexy et excitant à mes yeux. Elle s'était retournée, et je pouvais apercevoir dans ses profonds yeux clairs qui me fixaient avec insistance mon reflet alors qu'elle se mordillait les lèvres, comme me provoquant, m'invitant à l'interdit.

Elle vint déposer sur mon coup un baiser appuyé, laissant y apparaître la trace rouge de ses lèvres pulpeuses puis elle m'attacha les mains derrières la chaises et, me banda les yeux avec la chemise que je portais, avant d'engager les hostilités en affirmant avec tout autant de sensualité que d'autorité «Il est temps de s'amuser, de te faire découvrir la vie». J'étais privé de l'un de mes sens, les autres n'en seraient qu'exaltés.


Un long silence s'installa alors que j'étais toujours privé de ma vue,puis je sentis se promener tout le long de mon corps jusqu'à mon intimité sa langue humide. J'étais transporté dans un autre monde, il me semblait n'avoir jamais connu de sensations pareilles ; et pourtant je restai de marbre un certain moment, comme apprivoisant cette nouvelle perception des choses qui me faisait tant d'effet. Mes bras convulsaient, je transpirais de plus en plus. J'arrivais au point culminant du plaisir que je pouvais ressentir lorsqu'elle s'arrêta brutalement, sûrement alertée par mes gémissements de plus en plus accentués. Elle remonta sur mes cuisses et elle se révéla se laisser pénétrée... Elle s'agitait sur moi,  d'abord lentement puis de plus en plus rapidement et activement, jouant avec son bassin, se mouvant à droite, puis à gauche, puis de haut en bas un petit peu plus sauvagement à chacun des nouveaux gestes qu'elle essayais. Je sentais son sexe entourer le mien, convulsant brusquement sous ses mouvements saccadés.

Ses mains se glissant dans mon dos vinrent griffer avec hargne chacun de mes muscles. J'avais mal mais j'appréciais cela, c'était un sentiment étrange.


Je me sentais comme dans un cocon, une forte chaleur envahissaient nos deux corps en communion pendant qu'elle s'activait à sucer la moindre petite partie de mon torse, y laissant à chaque fois une petite trace rouge bleutée. Elle marquait son territoire.

Je n'arrivai plus à me retenir, le plaisir était trop intense, et une hallucination me prit, l'espace de quelques instants. Alors que plusieurs formes de toutes les couleurs semblaient apparaître dans le noir total de mon esprit je me sentis dériver calmement le long du fleuve de la luxure, avec en moi un sentiment de sérénité totale. J'étais comme en osmose avec le temps et plus le courant m'emportait, plus je sentais l'eau tiède tout autour de moi me recouvrir. Le fond m'appelait inexorablement et la lumière du ciel au loin se faisait de plus en plus faible. Je coulais, pourtant sans me noyer.


J'étais bien. Je me lâchai.


Le temps de revenir à mes esprits, elle s'était déjà rhabillée et s'apprêtait à me quitter, avec Harry. Je n'eus pas le temps de la retenir, elle avait juste laissé un mot devant moi disant simplement «A la prochaine ! Avec impatience !».


 La porte claqua, elle était partie. Déjà, pensais-je alors. J'avais vécu une expérience inoubliable, et pourtant...J'attendais déjà qu'elle me rappelle, elle avait réussi à me rendre accro à elle, à devenir... dépendant.

Charnelle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant