Cold Blue

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Après avoir assistée à un mascre le jour de mon sixième anniversaire, les policiers, qui m'avaient découvert plus tard dans la même soirée, m'avaient envoyé me faire diagnostiquer dans un centre hospitalier psychiatrique.
Ils voulaient vérifier mon état psychologique.
Il était évident que je n'en étais pas sortie indemne. Seulement, la réaction que j'avais était complètement différente de celle qu'aurait du avoir un enfant de mon âge.
Je me rappelais encore entendre les médecins répéter chacun à leur tour, le cas qui me concernait.

《Ses parents se sont donnés la mort sous ses yeux. Nous devons vérifier son état actuel. Elle a du subir un traumatisme évident.》

Je restais assise sur un fauteuil roulant, le regard fixe à attendre que l'on vienne me chercher.
Une jolie infirmière aux cheveux court était venu à ma rencontre. Elle me souriait chaleureusement.
Elle avait un jolie sourire même si ses deux incisives se chevauchaient légèrement.
Elle posa ses mains sur les branches de mon fauteuil et s'adressa à moi avec un ton amical.

- Aoi-chan, le docteur Kazehaya va te rencontrer. Tu verras il est très gentil.

Je laissais la jolie jeune femme me pousser jusqu'au cabinet du psychanalyste sans rien dire. Elle poussa le fauteuil dans les longs couloirs interminable de l'hôpital, quelques ampoules grésillaient et certaines étaient carrément grillées... Deux femmes de ménage discutaient et se retournèrent sur mon passage en jetant sur moi des regards remplis de pitié. Je pouvais entendre des chuchotements dans mon dos.

La pauvre petite... Quel monde abominable...》

Nous arrivâmes au bureau du docteur Kazehaya dans lequel l'infirmière arrêta mon siège juste face du bureau ou un homme à lunette était assis à consulter son ordinateur.
La salle sentait bon. Et je pouvais sentir de loin le parfum du docteur. C'était le même que celui de papa. De l'eau de Cologne d'une marque française. J'en avais cassé un flacon une fois par accident sur le tapis de la salle de bain. J'aimais m'allonger dessus lorsque papa quittait la maison pour le travail.
Le docteur souria puis leva les yeux vers moi.

- Eh bien ma petite c'est à nous.

Je levais un regard inexpressif en sa direction ce qui le déstabilisa. Comme avec chaque enfant ayant subit un traumatisme, il s'attendait à me voir éclaté en sanglot. Hors, je demeurais inerte et répondais à chacune de ses questions, aussi sensibles étaient elles, sans hésitation et sans la moindre émotions.

- Ton père et ta mère, qu'est ce que tu en pense maintenant ?
- Ils sont tranquille là où ils sont. Papa avait beaucoup de dettes à régler. Et maman était souvent triste lorsqu'il s'en allait au travail. Il m'a acheter des poupées avec l'argent des dettes. Je crois que c'est pour ça qu'il s'est tué avec maman.

Il retira ses lunettes et me fixa avec un air intéressé.
- Et ses poupées, tu les aimais beaucoup ma petite Aoi ?
- Je crois. Je me rappelle avoir été très contente de les recevoir.
- Et maintenant ?
- Je ne sais plus elles ne sont plus avec moi.
- Elles te manquent ?
- Non.
- Et tes parents te manquent ?
- Non.

Voyant que je restais impénétrable, le docteur décida de s'en arrêter là pour l'interrogatoire. Il ne tenta même pas de me faire dessiner comme on le fait d'habitude lorsque l'on analyse la psychologie d'un enfant.

C'est ainsi que je fus diagnostiquée comme étant atteinte du Syndrome du Cold Blue : une maladie psychologique atteignant la partie émotionnelle du cerveau. En d'autres termes j'étais dépourvu d'émotions qu'elles qu'elles soient.
Je ne ressentirais plus ce que l'ont appel la tristesse, la joie, le rire, l'amour, la colère, et beaucoup d'autres encore...

Cold BlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant