CHAPITRE 6

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Mes pieds ne touchaient pas le sol, mais surtout, surtout, j'avais des ailes dans le dos.

Elle était devenue autre chose. C'était toujours la même, son apparence était toujours la même. Cependant, de longues ailes s'étiraient dans son dos. Elles n'étaient ni noires, ni blanches, mais un mélange des deux. Majoritairement blanches, elles se dégradaient en noir sur le bas. Pendant une longue minute, personne ne dit rien. Puis, le garçon, à quelque pas d'elle, le bras toujours tendu, finit par l'abaisser. Il ouvrit la bouche, l'air de vouloir dire quelque chose mais son geste semblait l'avoir réveillée. Elle se rendit compte qu'elle était dans la cours de son lycée, la totalité des personnes devant elle la dévisageant. Instinctivement, elle recula. Puis, de panique surement, ses ailles bruissèrent, étalant leurs majestueuses longueurs et elle s'envola.

*****

Je me réveillais dans ma chambre au Trous. J'avais terriblement mal au dos et à la tête. Je passai ma main sur mon front, je ne me rappelais pas m'être cognée. Ni même comment je suis arrivée au Trous d'ailleurs ! Je me redressai avant de m'allonger encore. La douleur dans mon dos m'empêchait de faire le moindre mouvement. J'entendais des voix dehors, devant la porte. Je refermai les yeux, j'essayai de me rappeler. J'étais en cours, j'avais entendu une voix bizarre et une énergie sortit de nul part m'avait envahie. J'avais commencé à courir, je crois... Et après, j'étais arrivée dans la cours. J'avais mal au dos, incroyablement mal au dos... Et après... Les larmes me montèrent aux yeux. Non ! Ce n'est pas possible, non ! Des ailes ? Non ! Je pleurais pour de bon. Je pleurais ma frustration, ma colère, ma peur et ma douleur. Je ne voulais même pas comprendre pourquoi, encore moins comment. Je voulais juste que ce soit faux. Que tout disparaisse de ma mémoire. A tâtons, je cherchais mon téléphone. Instinctivement, je composais le numéro de Sam. Sonnerie... sonnerie... sonnerie... répondeur. Je recommençai, perplexe. Après cinq appels d'affilés, elle ne décrochait toujours pas. Il y avait un problème. Je lui envoyai un message et déposai mon téléphone. Cela paraissait évident : elle m'évitait. Sam décrochait toujours à la troisième sonnerie d'habitude. Je soupirais, un flot de larme menaçant de me submerger de nouveau. Soudain, la porte s'ouvrit et la dernière personne que je m'attendais à voir ici entra.

- ça va mieux Alix ? demanda Faustine.

La surprise me cloua le bec. Qu'est-ce que la petite sœur de Sam faisait là ? D'ailleurs, elle devrait être à l'école à cette heure si ! Faustine me sourit et s'approcha de moi. Doucement, elle me retourna, me couchant sur le ventre pour avoir accès à mon dos. Elle posa ses mains contre mon dos et je réprimais une grimace de douleur. Puis, une chaleur agréable m'envahit. Faustine avait toujours ses mains sur mon dos, pourtant je n'avais plus mal. Elle faisait des cercles avec ses mains autour de mes omoplates, c'était incroyablement agréable. Puis, elle finit ses soins et la chaleur disparue. Je n'avais plus vraiment mal. Je m'assis en tailleur, elle était à genoux à côté de moi. Elle m'observait de ses grands yeux.

- C'était ta première fois, c'est pour ça que tu as eu mal, la prochaine fois ça devrait aller. Tu sais, ça fait longtemps que je me doutais de quelque chose. Je savais que c'était dans pas longtemps, je l'avais senti dans ton aura la dernière fois.

- Faustine... De quoi tu parles ? lui demandais-je finalement.

- Bah ! De toi, andouille, rigola-t-elle. Oh ! Mais c'est vrai que tu ne sais rien !

Elle me fixa encore, de haut en bas. Puis releva la tête et me souris de toutes ses dents.

- Je suis Faustine, 7ème chérubin ! On m'a confiée ta surveillance et je dois te protéger jusqu'à ce que tu sois capable de te débrouiller toute seule. Et on dirait que ça va prendre encore beaucoup de temps ! ajouta-t-elle en rigolant. Toi, Tu es Jemina. Tu es une Angelus. Mais tu es un peu bizarre... C'est la première fois que je vois une Angelus avec des ailes de deux couleurs... Enfin, bref ! Tu as transmuté devant tout le monde en plus ! J'ai dû leur effacer la mémoire à tous, c'était très fatiguant ! En plus il a fallu que je transplane*.

NEPHILIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant