PROLOGUE

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Je descends les escaliers à la quatrième vitesse, mes cheveux galopant sur mes épaules. Derrière moi, les cris retentissent, toujours plus fort. Je monte le son dans mes oreilles et saute six marche pour arriver au rez-de-chaussé. Une vieille dame et son cadi plein me bloque le passage. En prenant appuis sur le cadi et le mur, je saute encore et atterris devant la porte que je pousse de toutes mes forces en continuant de courir, toujours plus vite, plus loin. La porte claque dans mon dos, la vieille est choquée, trop tard, je suis déjà trop loin. Je cours sans m'arrêter. Je sais où je vais, je vais là-bas, chez moi. Je soupire et passe mes mains devant mon visage, continuant de courir. Si je pouvais je ne m'arrêterais jamais et mettrais le plus de distance possible entre eux et moi. Ils vont encore me trouver immature... J'en ai cure. Ils m'étouffent tous autant qu'ils sont. J'aimerais partir. Plus loin, plus vite. Mes pieds martèlement le sol dure, Eminem crie sa rage encore plus fort dans mes oreilles. Rien ne peut me calmer. Le feu est vert, les voitures commencent à défiler toujours plus vite, je m'en rapproche dangereusement. Il faudrait que je ralentisse, il faudrait que je m'arrête et attende le vert... Il faudrait que je sois celle qu'ils veulent que je sois... Alors je cours encore plus vite, je passe de justesse devant une voiture verte, elle freine et ses pneus crissent contre le béton l'adrénaline bat dans mes veines, je ne peux pas m'arrêter. Je continue toujours plus vite, les cris et insultes retentissent dans mon dos, l'adrénaline fait battre le sang dans mes oreilles. Rien ne peut m'arrêter. Je continue de courir, je suis presque arrivée. De plus en plus de personnes se pressent sur le trottoir, me ralentissent. Non. Je descends sur le goudron et continue de courir, je sens les regards des passant me vriller le dos, ils se demandent qui est cette fille qui courent au bords de la route comme si sa vie en dépendait. Ma vie n'en dépends pas, mais ma santé mental déjà endommagée oui.

Je tourne à gauche, continue de courir. J'y suis presque. J'avance dans la rue et repère la maison abandonnée. J'enjambe la barrière et contourne la maison, il faut encore que je passe à travers le feuillage pour atteindre le passage caché. Je le trouve, le traverse, des branches s'accrochant à ma crinière sauvage. Passée de l'autre cotée, je me retrouve sur un terrain vague, devant un entrepôt. Je suis enfin chez moi. Je m'arrête de courir et marche. Je passe la main dans mes cheveux et traverse la cours vide. J'entre dans le bâtiment et monte au premier. Deuxième porte à gauche, ma pièce. J'ouvre la porte avec la clé que je garde autour du cou. J'entre et m'adosse à la porte derrière moi. Je soupire et laisse enfin la douleur me ronger. Je me laisse tomber sur le matelas défoncé.

Je suis dans mon monde, je suis mal, je suis ALIX.

NEPHILIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant