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La première semaine s'est enfin terminée, à mon grand soulagement. J'en ressortais malgré tout avec beaucoup d'étude et devoirs, mais je comptais m'y prendre d'avance. Effectivement, ceci dura seulement pendant une semaine. Ensuite, je le ferais toute à la dernière minute, comme à l'habitude. Je crois que nous sommes un peu tous comme ça.

Ce soir, Alex et moi allons à une fête de fraternité. C'est la première fois, et je compte bien en profiter pour décompresser de la longue semaine angoissante et des derniers temps rudes. Ingérer le liquide brûlant de l'alcool, me libérera.

*********

« - Je ne te dérange pas trop petite, j'espère ?

Je sursaute au son de sa voix. Elle est chaleureuse, avec une pointe d'agacement. Oh pourquoi il vient ici ? C'est MON coin secret. Certes, mon nom n'y était pas écrit, mais c'était un coin un peu abandonné. Et lui, il s'impose comme ça, sans aucune gêne. Je respire bruyamment, avec de la colère dans mes yeux en le regardant. Je savais déjà en le voyant sortir du camion de déménagement, que je le détesterais. Son regard de '' je me crois le meilleur '', j'avais envie d'y coller une gifle chaque fois que je le voyais. S'il pensait que j'allais tomber entre ses griffes en peu de temps, il se trompa

- En fait si, tu me dérange. Répliquais-je.

Il rit d'un rire doux et à la fois timide que je n'avais jamais entendu auparavant. Mon humeur irritée se calma aussi à cette écoute. Je baisse le regard, et continue d'étudier, malgré que je n'étais pas concentrée sur les leçons. Je le voyais du coin de l'œil s'approcher et s'installer à côté de moi sur l'immense rocher, couvert d'écritures illisibles. Je ne lui accorde pas d'attention et concentre ma vision dans mes livres. J'arrive tout de même à distinguer son regard vide, porté sur l'eau, perdu également dans ses pensées. Je savais le sentiment qu'il pouvait ressentir au profond de lui-même, mais fidèle à son orgueil d'homme, jamais il démontrera ces sentiments sur la surface. Je me mis à l'imiter, et à contempler au loin. J'étais de nouveau calme avec moi-même, et j'oubliai même sa présence près de moi. De longues minutes passa sans même que je ne m'en rendre compte. Il faisait presque noir, et je savais que mes parents allaient commencer à s'inquiéter. Aussi... Le malaise du au silence devenait embarrassant. Je me levai et rangea mes livres et cahiers dans mon sac.

- Tu sais, tu n'as pas à jouer la dure avec moi. Ça ne fonctionnera pas longtemps, tu le sais autant que moi. Dit-il en prenant mon bras.

- Je n'ai simplement pas envie de perdre mon temps avec toi. Rétorquais-je en insistant sur les deux derniers mots.

Il lève les yeux au ciel spontanément. C'est vraiment une habitude de faire de l'attitude comme ça lui ? Je grogne, et partit en direction de chez moi, d'un pas plutôt rapide. Je n'étais pas particulièrement grande, mais je savais malgré tout me faire rapide. Il me suivit. Il le fait exprès ou quoi ? Je me retourne et crache impulsivement :

- Tu n'es pas obligé de venir me reconduire, je suis assez grande.

- Mais non petite, j'habite la maison d'à côté, tu as déjà oubliée ? Dit-il, en ayant un rire étouffé derrière son sourire.

Je me retourne, honteuse, et complètement rouge. Il faut vraiment que je commence à penser avant d'exprimer quelconque mot. Et lui, bien sûr, profitais de chaque petit moment pour me ficher la honte. Il devait rire de moi comme jamais, et en profitera avec plaisir pour me le rappeler afin d'empirer le tout. Au moment où j'entre dans l'entrée de ma maison, il souffla ces mots

- Bonne nuit, dors bien , l'endurcie.

Quand je franchis ma porte d'entrée, il était toujours là, debout, à attendre effectivement une réponse. Pauvre chou. C'est bien la seule fois où je répondrai à ses caprices d'enfants.

- Bonne nuit, le chiant.

Je me retourne, sans même tentée de remarquer sa réaction. J'étais plutôt fière de mon coup. En regardant par la fenêtre, je l'aperçois seulement hausser les épaules, le sourire toujours aux lèvres. Ce qu'il m'exaspère ce sourire pitoyable. Je ne suis pas une fille très sociable, mais si j'ai la chance de l'être, et bien ça ne sera pas avec un type de ce genre.

Comme à mon habitude, je lisais avant de dormir. Ça me permettait de m'endormir plus facilement, en pensant aux magnifiques histoires que racontent ces bouquins. C'était aussi un autre moyen de m'échapper , loin de mes sombres pensées qui me ronge constamment.

Je m'endors, le livre entre mes mains, en m'imaginant faire des rêves les plus fous, les uns les autres. »

*********

J'en pouvais plus. Mon corps avait atteint sa limite. Jamais je ne l'avais fait auparavant, en tout cas, jamais comme ça. L'alcool fort m'avais fait perdre tous mes moyens. Mon corps me faisais vomir mes tripes, j'avais presque hâte de m'endormir d'épuisement tant j'étais sans énergie. Quelqu'un cogne à la porte, doucement. Comme si elle voulait prouver sa présence, mais passer inaperçu en même temps. Elle entre sans ma permission, mais bien sûr, avec autant de discrétion qu'elle cogna.

- Désolée, je... hésita-t-elle. Je ne voulais pas t'interrompt..

Elle lui ressemblait. Elle était sa copie parfaite. Elle avait un visage un peu plus fin, et des yeux d'un bleu ,comme l'océan, remplissait ses yeux noisettes éclatants. Sa voix était calme. Elle était malaisée, je l'étais autant dans la situation où je me présentais. Son visage était beaucoup trop maquillé. On voyait tout de suite qu'elle n'y était pas à l'aise avec deux gros ronds noirs autour des yeux.

- Je m'appelle Audrey. J'aimerais bien utiliser la salle de bain.. je sais que tu l'occupe... mais seulement un moment... Dit-elle en pinçant ses lèvres, pris par la gêne.

Je me levai, me rinça le visage avant de la laisser entrer complètement. Au moment de sortir , je lui demandai son numéro. Peut-être c'était sa réincarnation. Je n'y croyais pas vraiment , mais qui sait. Ses joues s'enflammèrent. Ouah, ils n'avaient pas manqués leurs coups, ces ingénieurs de réincarnation. Elle avait la même habitude, celle qu'à la moindre parole ses joues rougissaient. Elle accepta, en me tend un petit bout de papier. Je le mis dans la poche de mon jean.

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You're Always Here [ EnPause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant