Chapitre troisième :

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Je me réveillais avec un mal de crâne horrible. Je sentais le sol dur sous mon corps pétrifié de froid. Je me relevais doucement tout en ouvrant les yeux, mais la forte luminosité du lieux m'obligea à les refermer. Je finis par m'habituer à la lumière et finis par réussir à les ouvrir lentement. Je tournais sur moi-même pour observer l'étrange lieu où je me trouvais.

On pouvait observer un immense paysage de sable fin m'entourant de parts et d'autres qui était constamment modifié par la légère brise du vent. Sous mes pieds,le sol était tout autre puisque je me trouvais sur des dalles de marbre blanc conduisant devant moi à un grand escalier. A son sommet, je discernais une silhouette dégageant une aura lumineuse.En voulant poser mon pied sur la première marche, je fus stoppée dans mon élan, immobilisée sur celle-ci.

- Bonjour, je suis le Gardien de la porte du paradis, pour accéder à celui-ci, il vous faudra répondre à une série de questions. Je m'explique, à chaque fois que vous répondrez correctement à une des questions, vous accéderez à la marche suivante sur laquelle il vous sera également posé une question et ainsi de suite. Si vous réussissez à répondre à toutes les questions, vous aurez accès aux portes du paradis, mais si vous avez le malheur de vous tromper dans une seule de vos réponses, vous aurez échoué, et vous tomberez dans les abîmes des enfers. Bon courage à vous.

Je restais sans voix devant cette annonce. J'étais donc morte et je me retrouvais donc dans une sorte de purgatoire...

- Voici donc sans attendre votre première question : « Dans le récit d'Antigone, quelle faute la jeune fille a-t-elle commise pour mériter la mort ? »

Je me souvenais de cette histoire, la jeune Antigone voulait offrir une sépulture à son frère mort comme un traître mais l'aimant de tout son cœur la jeune fille défia les règles imposées par le Roi. Je répondis donc à la question afin d'accéder à la marche suivante et la question vint avec celle-ci.

- Citez moi trois citations appartenant à Léonard de Vinci.

Je répondis sans hésiter :

- « Plus on connaît, plus on aime. ». Mon frère me citait souvent Vinci et cette citation était sa préférée lorsque je n'étudiais pas et que je m'amusais. La seconde citation était un peu plus compliquée et je mis du temps à m'en souvenir : « La menace ne sert d'arme qu'aux menacés ». La dernière citation serait mon cœur de tristesse, ma mère me la citait très souvent lorsque j'étais petite : « Il ne faut pas appeler richesse les choses que l'on peut perdre. ». C'était elle ma richesse, mon trésors mais finalement je l'avait perdue... Cette citation était parfaite.

- Très bien, la marche suivante vous est accessible. M'informa-t'il

Les questions se succédèrent ainsi de suite, elles étaient toutes sur le même thème : La littérature. Je continuais donc à répondre, jusque là je nem'étais pas trompée et je réussis ainsi à atteindre la dixième et dernière marche de l'escalier. Je retins mon souffle espérant de tout mon être de pouvoir répondre à cette ultime question qui serait mon salut ou bien ma chute.

- Quand a été écrite l'œuvre intitulée : « Les essais de Montaigne ? »

Ma respiration se coupa, les larmes roulèrent sur mes joues sans pouvoir s'arrêter. Ce livre... Evangelo me l'avait rapporté de son voyage en France, il m'avait raconté qu'il avait eu du mal a en trouver un exemplaire et m'avait donc proposé de l'étudier en premier... J'aurais d'ailleurs du le lire ce fameux soir de carnaval, qu 'elle idiote je faisais ! Je ne m'en rappelais pas, pas le moindre souvenir de ce foutu bouquin !

- Jeune fille, il me faut une réponse, s'impatienta le Gardien

- Je... Je ne sais pas...

- Bien, vous connaissez le sort qui va vous être réservé. Disgrazia, depuis que vous êtes toute petite, chaque membres de votre famille s'est efforcé de vous instruire, de vous apprendre tout ce qu'il y avait à savoir sur la littérature mais vous, vous ne pensiez qu'à vous amuser et à réaliser le moindre de vos fantasmes. Il est donc temps de rattraper vos erreurs.

Le sol s'ouvrit sous mes pieds et je me sentis tomber, mes larmes ne cessaient de couler, je n'avais qu'une chose à faire dans ma vie et je n'avais même pas été capable de la réaliser. Si j'avais eu un dernier souhait j'aurais pu tout changer. Mais il était désormais trop tard.

L'enfer, c'est de Lire...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant