Paint the sky with stars [LS]

Épilogue

Six mois plus tard.

Le temps passa doucement, le vert du verger prenant feu comme les feuilles de chaque arbre tournant dans de douces nuances oranges et rouges. Les premiers vents d'hiver commençaient à faire leurs apparitions mais Harry restait bien au chaud auprès de la cheminé dans sa petite ferme du style néo Colonial, hérité de son défunt oncle.

Le soleil traversa avec précaution les fins rideaux de la fenêtre de sa chambre, comme si il osait à peine empiéter la pièce. Louis plissa ses yeux quand la lumière pénétra dans ses iris, il enfouit son visage dans le cou de l'homme qui dormait à côté de lui.

"Lou," la voix de Harry était lente et rauque, Louis grogna et ses bras et ses jambes autour de Harry "Nous devons sortir du lit ."

Louis fredonna, mais n'avait pas l'intention de lâcher le bouclé. En effet depuis que le Titanic avait sombré, le mécheux avait appris que chaque secondes étaient précieuses, et il avait bien l'intention de savourer chacune d'entres elles.

Plusieurs mois s'étaient écoulé tranquillement depuis leur voyage fatidique sur le Titanic et la catastrophe n'était plus qu'un lointain souvenir. Pourtant il y avait des matins où Louis se réveillait en criant pour Harry, comme si le naufrage s'était passé la veille. Peu importe comment le temps passait, il ne parvenait pas à oublier les sons de la mort, les corps gelés, pâles entourés par bouées de sauvetage.

Harry le réconfortait toujours, le tenant dans ses bras, lui promettant qu'il était en sécurité maintenant. Mais Louis était piégé pas ses propres démons, il n'était pas encore capable de se pardonner pour avoir survis alors que tant d'autres étaient morts. C'était pour cela qu'il consacrait beaucoup de temps à lire des journaux, chaque article qui parlait de l'accident, il voulait se lier l'histoire d'une victime ou d'un survivant du Titanic. Même dans ce court laps de temps, quelques nécrologies étaient écrites dans les journaux. Harry lisait aussi ses articles, dédié au souvenir de leurs histoires comme s'il pouvait prolonger leur vie en les lisant.

L'octobre en Nouvelle-Angleterre était vif et frais,  Louis retroussa ses orteils froids entre les jambes de Harry pour les réchauffer. Le châtain aimait beaucoup sa petite routine : se réveiller à côté de l'homme aux cheveux bouclés, embrassant ses joues et ses paupières jusqu'à ce qu'il se réveille pour ensuite s'aventurer pour une nouvelle journée ensemble. Leur maison se trouvait au bord de leur petit verger de pommiers.

Fidèle à sa parole, Louis insistait pour payer pour sa part. L'entreprise de couture pour laquelle il travaillait était en plein essor, et pas seulement en raison de la venue fréquente de Harry. Il rentrait souvent à la maison avec les doigts endoloris et le dos douloureux, mais Harry l'attendait toujours avec d'une tasse de thé et une grande couverture.

Puis il y avait des matins comme celui-ci, où leurs corps étaient enveloppés si étroitement ensemble, ils étaient comme des brins de la même branche. Louis rougit quand il repensa à la façon dont leurs corps bougeaient lorsqu'ils faisaient l'amour, une chose qu'ils faisaient régulièrement depuis des mois . Harry était si patient, faisant toujours attention à Louis, en lui parlant à travers leurs lèvres gonflées.

Maintenant, l'idée de ne faire qu'un avec Harry était plus émoustillant que effrayant.

Louis grogna et roula jusqu'à ce qu'il soit au-dessus Harry, les yeux du jeune homme suivirent curieusement ses mouvements sous ses paupières encore lourdes de sommeil.

"Tu es de bonne humeur," souffla Harry, serrant Louis contre lui pour l'embrasser doucement .

Louis appuya leur poitrine ensemble, ses lèvres glissant sur la mâchoire de Harry. "Ça va être une bonne journée", il répondit simplement, en appuyant un baiser à l'endroit où il pouvait sentir le pouls de Harry, juste sous son oreille.